Dîner en Alsace à La Cheneaudière
Dans ce Relais & Châteaux atypique d’Alsace, la table de La Cheneaudière mériterait bien une étoile.
Au rez-de-chaussée de l’hôtel, les chambres s’ouvrent sur quelques plates-bandes où poussent diverses plantes aromatiques. Le chef n’a donc pas loin à aller pour se fournir en estragon, basilic, sauge et autres aromates qui viendront parfumer ses plats.
En effet la politique de la maison est de travailler ‘locavore’ avec de petits producteurs de la région et de faire maison, en particulier pour les foies gras, les pains, les desserts et glaces. Autant dire que La Cheneaudière est totalement dans la mouvance actuelle ; même si cette approche a toujours été la sienne depuis son ouverture.
Lors de ma venue en avril dernier, je me suis régalée de ravioles fourrées de fromage frais au parmesan et décorées de lamelles de truffe : parfumée, mais sans trop, (la pleine époque des truffes noires françaises était finie) pour ne pas tuer le parmesan italien. Mon voisin avait opté pour une spécialité maison : un pâté en croûte de bière avec farce de volailles et de canard qui s’allongeait généreusement sur un buisson d’herbes et de mesclun.
En Alsace vous ne pouvez pas faire l’impasse sur le foie gras : je l’avais choisi chaud et poêlé en un tournedos Rossini. Un délice, car le bœuf charolais était tendre à souhait mais néanmoins ferme et le fondant du foie apportait un équilibre de textures. Une touche de champignons en accompagnement et du pinot noir pour la sauce apportaient des notes boisées et vineuses venant «viriliser» le plat. Les poissons n’étaient pas oubliées de la carte avec bar et lieu proposés avec de la choucroute croustillante et une sauce safran ou un beurre blanc aux agrumes sur endives et carottes : autant dire des associations intéressantes en bouche.
Pour terminer en douceur la majorité des convives a opté pour le soufflé à l’eau de vie de mirabelles et son sorbet. Une merveille parfaitement équilibrée en alcool et gonflée à bloc comme une montgolfière vous transportant en août dans un verger de mirabelliers. A défaut la tiède tartelette au chocolat Guanara du voisin m’aurait presque incité à prendre 2 desserts ; mais il faut savoir rester sage dans la vie !!!
Invitée je n’ai pas pu voir le livre de cave ; mais l’Alsace devait y être sûrement bien représentée, Gewürtztraminer et Riesling obligent.
Si le style contemporain vous plaît, vous aimerez la salle du restaurant aux antipodes des salles habituelles de ce type de restaurant : ni nappage, ni lourds rideaux damassés, ni fauteuils chargés de passementerie. Le bois brut est omniprésent avec des troncs de bouleaux en guise de séparation des convives, des plateaux de tables en bois, des parquets modernes et des banquettes en laine bouillie.
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La Cheneaudière
67 420 Colroy La Roche
03 88 97 61 64
Menu à 2 plats dès 45 € et jusqu’à 65 €, à 3 plats à 75 €.
En ouverture d’article homard en fricassée
Visuels de Jo Pesendorfer et de Jérôme Mondière
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