Vous avez dit « parfums naturels » ???

Très tendance, les ‘parfums naturels’ font une percée étonnante. Mais qu’est ce ?

 A l’origine, le parfum était 100 % naturel ; mais les progrès de la chimie moderne au 19 ème siècle ont permis le développement, pour le plus grand nombre de clients et de clientes, d’une parfumerie industrielle. Les matières premières dites de synthèse sont aujourd’hui à la base de l’élaboration de tout parfum.

 Quelle différence entre parfum naturel et parfum synthétique ?

En 1925, lors de sa sortie, Chanel s’enorgueillait d’avoir été la première marque à créer avec N° 5 un jus de synthèse, car entrait dans sa composition un aldéhyde, une matière obtenue par pétrochimie. Et il en a été de même avec Guerlain et son Shalimar avec l’ajout dans la pyramide olfactive de vanille de synthèse. Auparavant bien sûr la parfumerie n’utilisait que des matières naturelles (huiles essentielles, plantes… ).

Ne vous méprenez pas : les qualités olfactives d’une matière synthétique sont tout à fait comparable à celles d’une matière naturelle ; la synthèse n’est pas moins coûteuse que le naturel. Mais le grand avantage de la chimie de synthèse est la possibilité qu’elle a offert aux nez d’augmenter leur créativité (certaines fleurs comme le muguet, le lilas ne permettent pas l’extraction de leur odeur) et de reproduire des odeurs inédites (la coumarine qui sent l’herbe coupée) ou interdites et / ou très chères (civette, ambre, musc du chevrotin).

Aujourd’hui la plupart des maisons associent matières de synthèse à matières naturelles. Mais la tendance green, vegan associée à des allergies de plus en plus nombreuses ont contraint à un retour au naturel avec des produits parfumants issus de plantes.

Sont ainsi interdits dans la galénique des parfums naturels les silicones, les phtalates, les colorants et tout autre ingrédient pétrochimique.

 Un parfum naturel est – il bio ?

Non pas forcément ! Les marques qui revendiquent des parfums naturels doivent répondre à des labels précis qui leur permettent de se qualifier de « naturelles » ; mais elles peuvent pour autant ne pas être bio. En effet, les critères et labels bios sont une exigence supplémentaire avec des contraintes en plus.

 Choisir ou non un parfum naturel

Certes la palette olfactive des parfums naturels est nettement moins riche que celle des jus traditionnels (environ 10 fois moins de notes). Mais l’épiderme n’a plus à supporter les mauvais effets des substances chimiques. On oublie les conservateurs, les colorants, les tensio-actifs, les muscs artificiels…. et on explore des odeurs qui flirtent avec bien-être et bon moral ; comme le souligne le nez Jean Charles Sommerard du laboratoire Sevessence.

Ce nez qui est en même temps parfumeur et aromatologue attire l’attention, suite à mon interview, au fait que les parfums naturels ne sont pas photosensibilisants ; alors qu’un parfum classique, en particulier les hespéridés avec des agrumes, peut provoquer des taches sur la peau à cause de l’alcool, des huiles essentielles qu’il contient au même titre que certains médicaments. On se souvient du problème lié à l’Ambre Solaire de Bergasol ! Les parfums naturels contiennent des pourcentages faibles d’huiles essentielles et celles-ci ont été ‘defurocoumarinées’, c’est à dire qu’on a enlevé à ces huiles les agents toxiques photosensibles.

Quand ils sont combinés avec le parfum des Fleurs de Bach, ces odeurs là plus que d’autres encore sont un soin rituel bienveillant qui apporte de l’apaisement, de la relaxation à celui qui les porte.

 Quelques marques

100 Bon : une maison de parfums 100% naturels qui entre chez Monoprix.

L’enseigne innove avec une parfumerie abordable, clean, safe et ces compositions made in France élaborées par un collectif de parfumeurs de chez Robertet dans les règles de l’art de la parfumerie fine mais avec des huiles essentielles issues de l’agriculture raisonnée. Même l’alcool de base est issu de blé bio.

Pour autant, on a le plaisir de découvrir une grande variété de notes des sucrées aux fleuries en passant par les boisées, les épicées.

Pour limiter les flacons onéreux, les étuis trop nombreux ; la marque a même imaginé des bars à parfums où il est possible de venir remplir son flacon.

50 ml, 35 € et 200 ml, 59 € ; au Monoprix.

Florame : des jus aux huiles essentielles bio pour ce laboratoire installé dans les Alpes de Haute Provence

Parmi les odeurs, les plus intéressantes sont les deux eaux de toilette Lavande envoûtante et Verveine pétillante et l’eau de parfum Rose éclatante. Tous les jus sont élaborés à partir d’huiles essentielles bios.

34, 60 € les 50 ml en eau de parfum ; dans les boutiques bios.

 Melvita : une eau de Cologne 100 % bio et naturelle

La plupart des eaux de Cologne sont des hespéridés et cette marque n’échappe pas à la règle pour cette eau classique qu’elle a élaborée à partir de 8 essences aromatiques de graines, de feuillages et d’agrumes.

En tête de la composition, du litsea et du citron ; en cœur de la bergamote, du petit grain et de l’orange ; en fond du lavandin et de la lavande ainsi que du romarin.

Le jus est composé à partir d’alcool bio dénaturé extrait de céréales, d’eaux de fruits et surtout in ne contient ni phtalates, ni propylènes glycols, ni muscs, ni colorants, ni notes de synthèse.

27 € les 100 ml dans les magasins bios et les boutiques Melvita.

Mod’s Hair : les premiers parfums du coiffeur de la mode depuis 50 ans.

En synergie avec le microcosme de la mode qu’il coiffe depuis un demi siècle, les coiffeurs Mod’s Hair souhaitent apporter à leurs clients et à leurs clientes une nouvelle expérience, une émotion différente. Trois fragrances pour trois sensations bien-être avec ces jus créées par Sommerard avec trois envies : apaiser, booster, rafraîchir. Un floral délicat, un cocktail explosif comme un mojito, une eau de toilette hespéridée lumineuse.

Deux contenances, dont un 15 ml nomade pour le sac à main à 25 € et un 50 ml à 49 € ; dans les salons de coiffure Mod’s Hair.

Elixirs & Co : les jus-élixirs élaborés à partir de Fleurs de Bach authentiques

L’eau de toilette Allégresse est énergisante avec une pétillance au départ de bergamote anisée, un coeur verveine et un fond boisé. Un mélange unique de certaines fleurs de Bach (centaurée, charme, églantine, olivier, chêne) est incorporé dans la formule.

55 ml, 37, 50 €. ; dans certaines enseignes bios.

Honoré des Prés : le choix osé d’odeurs inédites dans des packagings surprenants.

Cette marque là décape et désoriente le client habitué à la parfumerie traditionnelle ; mais pourquoi pas ….. C’est nouveau, du jamais vu tout comme Jean-Paul Gaultier avait innové avec son Mâle enfermé dans une boîte de conserve. Avec Honoré des Prés, les flacons se logent dans un gobelet type mug de Starbucks pour un macchiato et les dits gobelets dans des boîtes à œufs cartonnées.

A côté d’odeurs à la carotte ou à la noix de coco, la senteur la plus connue est Vamp à NY créée par Olivia Giacobetti qui s’est lancée dans un travail autour de l’addiction via la tubéreuse. Compliquée, segmentante car on l’adore ou on la déteste ; la fleur de tubéreuse est bien difficile à travailler au delà de son caractère addictif. On est bien loin avec ce jus de l’imaginaire que véhicule la ville de New York ; mais plutôt sur une station balnéaire, ce sillage de tubéreuse étant associé à des fleurs blanches, de la vanille, du rhum, du sucre. Sophistiqué, animal, vénéneux, détonnant, captivant…..

76 € les 50 ml d’eau de parfum ; au Bon Marché et chez Mademoiselle Bio.

 

Prix susceptibles de modification selon les points de vente.