Visiter l’Imagerie d’Epinal

Emblématique d’Epinal, la visite de l’atelier d’images populaires, un savoir faire artisanal pas uniquement réservé aux enfants sages.

 

Sans être spinalien (habitant d’Epinal) vous avez sûrement été bercé dans votre enfance par les bons points scolaires, les images colorées publicitaires et les « flyers », dirait on aujourd’hui, cachés dans les emballages alimentaires de chocolat ou de céréales.

A Epinal, ce patrimoine perdure et l’entreprise connue sous le nom du fondateur-cartier-dominotier Pellerin a été miraculeusement sauvée de la faillite. Depuis 1984 une cinquantaine de passionnés permettent à cette petite industrie de vivre et surtout au grand public de comprendre et de voir les différentes étapes de fabrication des images.

La presse Gütenberg

La presse Gütenberg

Les divers process de fabrication

Utilisation de la planche en bois (xylographie) ; impression de la presse à bras dite Gütenberg ; armoires à caractères de stéréotypie ; pochoirs des coloristes à l’aide de la brosse ronde ; finition à la main des cartes, des théâtres en papier, des pantins et autres constructions ; apparition vers 1860 de la lithographie qui offrit de plus larges possibilités aux artistes : les différentes étapes de fabrication d’une image sont soit expliquées devant vous soit réellement mises en application, quelques personnes travaillant encore sur place.

Passage des couleurs à l'aquatype

Passage des couleurs à l’aquatype

Ce qui est touchant dans cette entreprise-atelier, c’est la présence de machines semi-manuelles appartenant à un patrimoine industriel en voie de disparition et surtout celle d’artisans qui oeuvrent au quotidien toujours avec les mêmes enthousiasme et amour pour la vie de l’Image, comme Françoise Thomas présente ici depuis plus de 40 ans.

 

L’historique en deux mots

C’est à Jean Charles Pellerin fabricant de cartes à jouer et imprimeur d’estampes que l’on doit le développement de cette activité dès la fin du 18 ème siècle sur Epinal et la région. Images pieuses et productions illustrant les évènements populaires (épopées napoléoniennes) font alors fureur et les colporteurs les acheminent dans toute la France. Si d’autres ateliers voient le jour, c’est la maison Pellerin qui est la référence avec une belle réussite à l’exportation (en Allemagne principalement). La Troisième République voit l’apparition des portraits légendés d’hommes politiques, de satires proches de nos actuelles bandes dessinées, de récits d’évènements marquants (la guerre de 1870, la Commune…). L’Imagerie se distingue par un certain engagement moral et politique et devient symbole de valeurs (des images anti-boches circulent). Malgré la nouveauté des albums-toile pour enfants juste après la Grande Guerre, l’entreprise et l’activité même d’image connaissent des difficultés. La concurrence avec des produits de librairie plus modernes est sévère et la seconde guerre mondiale précipite encore les choses. C’est une couverture médiatique sur Antenne 2 début 1980 qui sauve l’activité.

La cave où sont stockées plus de 6 500 pierres lithographiques (éléments d'impression)

La cave où sont stockées plus de 6 500 pierres lithographiques (éléments d’impression)

Aujourd’hui l’Imagerie développe trois activités : l’édition d’images d’Epinal en relation avec l’actualité (coupe du monde de foot, la forêt vosgienne selon les saisons, effigie du Pape Jean Paul II), l’atelier artisanal qui accueille plus de 200 000 visiteurs par an et la création d’images pour des entreprises ou des institutions à l’occasion d’un événement particulier (Michelin, hôpitaux de Metz, Saint Cyr…).

Impression de peinture grâce au gros pinceau à tourner en rond pour éviter les bavures

Impression de peinture grâce au gros pinceau à tourner en rond pour éviter les bavures

 

Imagerie d’Epinal

42 bis quai de Dogneville

88000 Epinal

03 29 31 28 88

 

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