Terre-Neuve / Terre-Neuvas : expo sur la pêche morutière

Le musée d’art et d’histoire de St Brieuc présente jusqu’au 19 avril 2014 Terre-Neuve / Terre -Neuvas, une intéressante exposition sur la pêche morutière. Itinérante, cette exposition d’envergure voyage dans 4 musées associés, les musées de Rennes, St Brieuc, St Malo et Granville.

D’ores et déjà une simple balade dans la baie de St Brieuc permet de mieux comprendre à quel point la ville a été et est encore aujourd’hui tournée vers l’océan. Qui étaient ces pêcheurs de morue ? Comment la vie à terre s’organisait lors de leurs absences longues de 6 à 8 mois ? Voici les deux thèmes principaux abordés dans cette exposition riche de témoignages écrits et oraux, de peintures et même de photos du début du XX ème siècle.

Découverte des Caraïbes en 1492 et mention de premières campagnes de pêche depuis Bréhat en 1514 : la découverte de l’Amérique et des riches eaux de l’Atlantique Nord (Terre Neuve, Labrador, Golfe du St Laurent) offre aux pêcheurs bretons, basques, normands et anglais de belles perspectives. Le travail et le pain était là-bas ; c’est pourquoi nombreux furent les marins à partir, au péril de leur vie, vers ces contrées lointaines en vue de ramener en Europe une « pesche à la molüe » verte ou sèche, c’est-à-dire salée et séchée.

Pardon des Islandais à Paimpol en 1900

Pardon des Islandais à Paimpol en 1900

Frais le gadus morhua se nomme cabillaud ; salé et séché il prend le nom de morue. Et ce poisson là est devenu pendant 5 siècles indispensable à l’alimentation européenne ; d’où l’obligation pour les marins de traversées difficiles de 2 à 6 semaines et de travaux et vie sur place de plusieurs mois avec les populations locales, les Inuits, les Micmacs et les Béothuks.

Ex-voto "Brigantin en difficulté" aquarelle de Mte Le Roux 1839

Ex-voto « Brigantin en difficulté » aquarelle de Mte Le Roux 1839

Souvent meurtrière, la pêche à la morue a engendré une prise en main par les femmes restées au pays des affaires de la famille. Les départs préparés avec soin, les attentes dans la crainte et les retrouvailles joyeuses ou tristes ont favorisé une grande piété religieuse qui se traduisait par des cérémonies, des processions (pardons), des rituels, des ex-votos pour protéger les marins de l’infortune. Aujourd’hui encore, les Côtes d’Armor sont riches de plusieurs chapelles érigées sur la côte et de pardons largement suivis par la population au XXI ème siècle.

L’exposition est intéressante par ses gravures et ses peintures touchantes de naïveté, par les témoignages et les lettres de marins, par les photos souvenirs d’épopées lourdes humainement. Pierre Loti est le premier écrivain avec « Pêcheur d’Islande » à avoir dévoilé et popularisé le mythe de la grande pêche. Dépeint comme un « bagnard des mers », un héros de l’impossible ou un travailleur ordinaire ; le marin de pêche morutière est ici raconté dans son quotidien, sans gloriole, ni larmes et atermoiements excessifs.

Musée d’art et d’histoire

Cour Francis Renaud

Rue des lycéens martyrs

22000 St Brieuc

02 96 62 55 20

du mardi au samedi de 10 à 18 h

tout renseignement sur www.cotesdarmor.fr et photos Les Champs Libres

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