Strasbourg insolite

Sortez de sentiers battus et cherchez l’original dans la capitale alsacienne.

 

Strasbourg équivaut certes à cathédrale millénaire, marché de Noël et institutions européennes ; mais allez au delà de ces clichés et parcourez la ville à la recherche d’inédit, de cocasse.

 

 Entre syphilis et putes à La Petite France

La Petite France et ses maisons à pans de bois et crépis colorés donnant sur des bras de l’Il vous font rêver pour leur indéniable côté carte postale de l’Alsace. Mais savez vous seulement ce qu’était autrefois La Petite France et pourquoi ce nom ?

Avec ses ruelles étroites et ses maisons serrées les unes contre les autres, La Petite France était d’une insalubrité et d’une insécurité notoires car y vivaient toutes les « filles de joie à bas prix ». A cause de la proximité de l’eau, les étages supérieurs des habitations étaient le fief des tanneurs qui faisaient sécher leurs peaux dans les toitures, d’où des odeurs nauséabondes !! Qui donc avait envie de vivre dans cette atmosphère pestilentielle ?

Par ailleurs, l’origine du nom « Petite France » vient du fait que ce quartier était alors propriété de l’Hôpital des vérolés. On y soignait les soldats atteints de syphilis, maladie aimablement nommée le « mal français ».

 

 

Bidon des conseillers de la ville

Sur la place de la cathédrale, l’ancienne pharmacie du Cerf est devenue une boutique de souvenirs ; mais le Büchmesser, pilier sur lequel repose l’encorbellement, demeure et cela depuis 1567.

Dès cette époque là, il servait à mesurer l’embonpoint des membres du conseil de la ville. Chaque année, après la prestation du serment civique (Schwoertag), ces derniers passaient de corporations en corporations pour boire, manger, festoyer à n’en plus finir.

A la fin de la journée, ils devaient passer entre le mur et la colonne pour voir s’ils n’étaient pas trop bedonnants. Cette tradition populaire fait encore la joie des touristes qui viennent voir si leur taille est bien svelte.

 

Signes cabalistiques, braille, cryptogrammes ou galimatias ?

Face au palais Rohan, la place est devenue totalement piétonne. Sur le côté droit, des blocs de roches émergent ainsi qu’un plateau de pierre où s’inscrivent des signes bizarres. Chiffres anciens, clés de numérologie, hiéroglyphes, repères maçonniques, écritures étrangères oubliées : allez savoir ! En fait, il s’agit de la reproduction de toutes les signatures des tailleurs de pierre ayant œuvré depuis l’an 1015 à la construction de la cathédrale.

 

Le bonnet phrygien de la cathédrale

A partir de 1793, les folies révolutionnaires se multiplient à Strasbourg. St Just entre autres ordonne de faire abattre sous la huitaine toutes les statues de la cathédrale afin de la transformer en temple de la raison. 235 statues sont brisées et pire le jacobin Téterel suggère de démolir la flèche «attentatoire au principe de l’Egalité » ! La flèche ne doit son salut qu’au bons sens d’un autre jacobin JM Sultzer qui la voyant comme un signal révolutionnaire la coiffe, en bon ferronnier qu’il est, d’un bonnet phrygien en tôle rouge afin de « porter la révolution jusqu’au pays de Bade ».

Aujourd’hui une enseigne stylisée médiévale rappelle cette anecdote et est accrochée au 24 place de la cathédrale.

 

Du boxe à la brasserie contemporaine

Si la prestigieuse école l’ENA s’est installée dans les anciennes prisons Ste Marguerite, les haras nationaux classés Monument Historique depuis 1922 ont été transformés en hôtel et restaurant ou le concept de récupération de locaux désaffectés ! Le long des remparts médiévaux de la ville, les superbes bâtis du milieu du 18 ème siècle évoluent en hôtel de luxe 4 étoiles et en un restaurant dont on peut admirer (longuement car le service de restauration suit à un pas de cheval de trait) l’impressionnante charpente en bois et ses volumes.

 

 

www.otstrasbourg.fr

visuel de l’office de tourisme