Nutella : la fin du monopole ?
Juste après la seconde guerre mondiale, un petit village piémontais du nord de l’Italie, Pietro Ferrero, un chocolatier pâtissier, a l’idée de remplacer les fèves de cacao par les noisettes abondantes dans la région. Le Giandujot était né et par un été torride de 1949 comme il fondait au soleil, Ferrero l’adapta en une pâte crémeuse qui pouvait être étalée. Le Nutella était né !
Nutella : le leader incontesté
Aujourd’hui la pâte devenue Nutella est un succès planétaire et les Français particulièrement y sont totalement addicts, étant les plus gros consommateurs au monde ! .Du gamin en culottes courtes au jeune actif ou à la mamie gourmande tout le monde est accroc à ce goût incomparable fait de sucre, noisettes, poudre de lait, vanilline, huile de palme, cacao et lécithine. Pour célébrer 50 ans de partage et de folle gourmandise, la marque a lancé un collector et se lance dans une communication web sans précédent avec plus de 3 millions de fans sur facebook.
Mais dernièrement le Nutella a fait le buzz : trop de gras, trop de sucre, d’huile de palme qui engendre une déforestation. D’un côté, différentes marques, le plus souvent marques distributeurs, viennent lui grignoter des parts de marché ; de l’autre des chocolatiers-confiseurs créent des produits plus chocolatés ou plus forts en noisettes.
Notre bel italien « Nutella » aurait donc quelques soucis à se faire ?
Casino : un concurrent sans palme
Deux ans de recherche & développement pour aboutir à un produit gustativement très proche et du Nutella et qui plus est « sans palme ». Une belle réussite donc chez Casino pour du bon, du qualitatif à un prix attractif et inférieur de 30 % à celui des autres marques. Env. 1, 49 € les 400 g.
Les marques bios pour les pros du bio
Jardin Bio’et Rigoni di Asiago sont les deux marques phare sur le créneau du bio. La première fait partie du groupe Léa Nature et propose deux variétés sans huile de palme avec une saveur forte en cacao noir et une classique chocolat noisette. Un bon point pour la « Noir » qui contient jusqu’à 30 % de cacao et qui convient, sans lait ni noisette, aux personnes suivant des régimes sans gluten ni lactose. 3, 75 € les 350 g.
Rigoni di Asiago est l’italien concurrent N° 1 de Nutella avec un positionnement 100 % bio et grande distribution qui le place en N°1 des pâtes à tartiner biologiques. Sans arôme de synthèse, sans conservateur, sans graisse hydrogénée, sans gluten, sans OGM… Que reste t’il dans le produit ? du cacao maigre, de la poudre de lait écrémé, du beurre de cacao, de l’huile de tournesol en une pâte assez ferme et dense au prix élevé. De 3, 10 à 3, 69 € les 250 g.
Les outsiders aux goûts un peu différents
Aix & Terra avec du marron : le produit est bon avec de vrais petits morceaux de marrons. Mais la pâte est peu lisse, moins tartinable et les enfants n’aiment pas toujours le goût du marron. A réserver aux adultes (8, 50 €)!
Sylvie Bloch dans sa nouvelle boutique Ma Collection Marchand de Saveurs a sélectionné un Nutella à la noix de coco : divinement régressif et proche d’un Bounty fondu ; mais une composition peu light.
Face au succès des pâtes à tartiner, les produits d’épicerie fine du Comptoir de Mathilde sont multiples autour de la fève cacao : chocolat au lait noisette pétillant, chocolat au lait caramel beurre salé, chocolat blanc noisette, feuilletine avec des éclats de crêpe dentelle, spéculoos. Les variétés sont nombreuses, présentées en bocal Le Parfait ; mais le prix est là aussi (8 €).
Spécialiste de la prasline, Mazet aussi s’est lancée dans le chocolat tartinable après avoir sorti des fondues. Certes bon et haut de gamme, le produit est cependant assez gras en bouche et cher aussi (9, 20 €).
Maltée, la pâte d’Ovomaltine craque sous les pépites de malt et ne séduira que les amateurs de cette céréale ou ceux qui ont, dans leur vie, passé quelques vacances dans les Alpes Suisses et y ont bu « l’Ovo » la boisson emblématique à la montagne qui remplace notre Banania.
La force du praliné est aussi dans les pâtes à tartiner du chocolatier belge Pierre Marcolini. Cet artiste cacaologue propose deux sortes de pralinés (amande + noisette ou caramel au beurre salé) qui sont divins ; mais aussi des pâtes chocolatées fraiches avec deux saveurs, dont l’une rare, une dark bitter aux fèves du Vénézuela et une plus douce lait aux fèves de Java. Prix en adéquation avec la qualité des fèves sélectionnées (11, 50 €).
Pour les plus extravagants, Philadelphia Milka et Lotus Spéculoos ont aussi des pâtes qui remplacent avantageusement les confitures mais avec elles on s’éloigne fortement de notre Nutella initial.
Au concept store MotorVillage, vitrine (surtout automobile) de l’Italie à Paris, Majani revisite le cremino, célèbre chocolat italien aux multiples couches en forme de cube. Superposition donc d’amandes grillées, de noisettes dans une onctueuse pâte à tartiner à un prix allant au delà de toute concurrence (19 € les 240 g de créma Spmalmabile).
Qu’elles que soient les tentatives pour prendre des places de marché au mythique Nutella, celui-ci domine : plus d’un milliard de pots de Nutella ont été vendus en France depuis sa création et la production est aussi dans notre hexagone avec 1 pot sur 3 vendu dans le monde produit dans notre pays.
50 % des petits déjeuners français pris par les enfants se composent de tartines et 60 % de ceux-là le sont avec des tartines Nutella. Marque chouchou à très forte notoriété, Nutella conserve 82 % de part de marché en valeur (Nielsen 2013). Nutella a encore de beaux jours devant lui et les nutritionnistes un fort potentiel de clientèle à venir !
Prix des divers pots donnés à titre indicatif