Les Jumeaux Vénitiens de Goldoni
Belle interprétation par Maxime d’Aboville de la célèbre comédie de Carlo Goldoni, « Les Jumeaux Vénitiens ».
Ni pastiche, ni prétention aucune de plagier Montesquieu ; mais à la manière des ‘lettres persanes’ je m’en vais vous conter ma soirée.
Cher Alexandro,
De passage à Paris dans cette merveilleuse cité aujourd’hui devenue polluée et pestilentielle de par les folles élucubrations et desiderata d’une écervelée nommée en l’Hôtel de Ville ; je m’en suis allée au spectacle un beau soir de septembre.
L’air était doux et les acteurs jouaient en de beaux atours ; alors que j’ai été époustouflée et choquée des toilettes des spectateurs qui venaient là en simples habits de travail : même les femmes n’avaient point sorti de belles toilettes. On m’a parlé d’une nouvelle matière qui fait ici fureur, à savoir le jean que tout un chacun porte en pantalon ou en robe !!
Se jouait, non loin de la Plaine Monceau, une pièce d’un de nos auteurs fétiches, Goldoni, lequel pourrait être le demi-frère du Molière des Français ; ce dernier brillant peut-être plus par son style ampoulé et précieux.
Comme il se doit, l’histoire était une bonne grosse farce prompte à te faire gorge déployée : la confusion entre deux jumeaux qui s’étaient perdus de vue et lesquels étaient partis hors de Venise à la recherche d’une promise et d’un amour envolé. Succession de malentendus, quiproquos invraisemblables, échauffourées rocambolesques, altercations loufoques : les portes claquaient, trompant le père prompt à marier sa fille pour toucher un héritage et les maîtresses et soubrettes désirant convoler avec un joli minois.
J’ai beaucoup apprécié le double jeu de Maxime d’Aboville, un jeune godelureau qui se glisse à merveille dans le rôle des deux jumeaux devenant tout à tour un benêt de nos montagnes, puis un parfait et habile Vénitien. Une vraie performance d’acteur qu’il me faut saluer bien bas.
En revanche les cris inconsidérés des servantes et des femmes m’ont cassé les oreilles : elles gesticulaient, parlaient trop fort et surtout beaucoup trop vite. C’était insupportable et on m’a parlé d’un lieu, La Comédie Française, où les acteurs apprenaient une bonne et belle diction : elles feraient bien d’y faire un tour.
Dieu merci, le jeu de ce jeune Maxime d’Aboville sauvait tout.
En deux mots, si tu vas là-bas ; tu passeras un bon moment avec cette comédie-farce du XVIII ème siècle.
Ta respectable confidente, Camilla.
Les Jumeaux Vénitiens
Théâtre Hebertot
78 bis bd des Batignolles
75017 Paris
loc : 01 43 87 23 23
de 15 à 48 €
jusqu’au 31 décembre 2017
visuels de Bernard Richebé