Les grands vins de Chassenay d’Arce
Dominant la vallée de l’Arce, le château de Chacenay, étendard de la vallée depuis le XIème siècle, a donné son nom au Champagne Chassenay d’Arce. Les vignerons fondateurs ont implanté leur Maison de Champagne en 1956 sur la commune de Ville-sur-Arce tout au Sud de la Champagne. La visite commence.
Au royaume du pinot noir
Les coopératives champenoises sont assez rares pour être signalées. La maison Chassenay d’Arce, également référencée comme « la maison des vignerons », s’affiche comme la plus importante. Créée en 1956 dans une vallée préservée au sud de la Champagne, elle réunit 130 familles qui exploitent 325 hectares du vignoble de « la Côte des Bar », soit une moyenne proche de 2,50 hectares par exploitation plantée à 90% de pinot noir, 9% de chardonnay et 1% de pinot blanc. Ce regroupement s’est construit dans un esprit coopératif. Chacun apporte ce qu’il a de meilleur pour hisser l’ensemble vers l’excellence, une richesse qui réside dans l’assemblage des différences. Chaque vigneron est un ambassadeur de la marque car les adhérents ne vendent jamais sous leur nom propre.
Quelques dates
1956 début de l’aventure
1977 ouverture d’un centre de pressurage
1989 ouverture des locaux d’accueil
2000 extension des caves
2002 lancement de la cuvée Confidences
2005 construction d’un nouveau centre de pressurage
2012 lancement de la cuvée Pinot Noir millésimé
2013 lancement de la cuvée Confidences Rose millésimé
2016 inauguration d’un cellier à fûts
Vallée de l’Arce, en Aube
Loin de la Montagne de Reims, à une centaine de kilomètres d’Epernay, se trouve la Côte des Bar, le terroir le plus méridional de l’appellation, où les vignes alternent avec les forêts. Ce nom vient des villes de Bar-sur-Seine et Bar-sur-Aube. Le terroir se présente en coteaux à fortes pentes. Les sols sont bruns, calcaires et le sous-sol est essentiellement composé de marnes, de calcaires et d’argiles. Le climat tempéré propose des hivers un peu plus doux que dans le reste de la Champagne. Ensoleillement moyen 1771 heures/an, pluviométrie 620 mm/an.
De l’avis de l’oenologue maison, Brice Bécard, le cépage dominant à 90% qui est le pinot noir trouve son bonheur dans les conditions climatiques qu’on vient d’énoncer. Car elles lui confèrent des saveurs plus fruitées et délicates que celles de la Montagne de Reims. Le pinot noir gagne dans la vallée de l’Arce finesse et élégance. Il reste donc peu de place pour les deux autres cépages, le chardonnay et surtout le pinot blanc. Ce dernier, toujours d’après Brice, est issu d’une sélection parcellaire d’un vignoble planté entre la fin des années 50 et le début des années 70. Cette cuvée « pinot blanc » est élaborée uniquement lors des années exceptionnelles. Quatre sont actuellement disponibles : 2009, 2008, 2006, 2005. Voir le site internet de la maison pour les autres cuvées et leurs assemblages.
L’offre oenotouristique en pleine expansion
Comment entrer dans l’intimité des vins, le savoir des vignerons et bien sûr le sens des mots utilisés lors des séances de dégustation ? Chassenay d’Arce propose différents modules où chacun doit pouvoir trouver celui qui lui convient le mieux.
* Pour groupes de 5 à 10 personnes et sur inscription, au tarif de 24 euros/personne ; c’est l’offre Néophyte. Les prochaines séances auront lieu les 4 octobre et 8 novembre, entre 18 et 20 heures, Ces soirées sont faites d’une partie théorique sur la viticulture, une mise en pratique avec la découverte des arômes et la dégustation commentée de trois champagnes.
* D’autres packs sont proposés à des prix commençant dès 5 euros : pack découverte semaine.
* Le pack découverte week-end avec visite commentée par le vigneron et dégustation de trois flacons dure deux heures environ et 8 euros / personne, remboursés si achat d’une bouteille.
* Enfin, le pack gourmand qui élève les débats puisque la visite et la dégustation de trois champagnes se prolongent par un déjeuner chez un restaurateur partenaire. Pour deux personnes au minimum et 49 ou 57 euros selon le menu choisi. Voici une bonne idée de cadeau à l’occasion d’une fête ou d’un anniversaire.
Le sens de la réception
On peut boire du champagne en apéritif c’est évident. Un vin à bulles est toujours une occasion réjouissante pour recevoir des amis, sa famille ou des relations professionnelles. On gagne aussi à l’intégrer à un repas en composant un menu fait d’une multitude de petites présentations accompagnées par des cuvées à caractères différents et bien choisies. Du plaisir d’un instant, on passe à un souvenir mémorable. C’est ce que la maison Chassenay d’Arce a proposé le 3 juillet dernier à un groupe de journalistes. Ce genre de festivité gagne en ampleur si l’on dresse les tables dans un lieu d’exception. Ce soir là, c’était « Le Cellier Saint-Pierre » dans un quartier historique de Troyes, une maison ancienne superbement restaurée. Le choix des cuvées avait été fait en accord avec les tonalités gustatives du menu conçu par un ex-titulaire d’une étoile Michelin, Christian Chavanon, traiteur-restaurateur, véritable chef d’orchestre gastronomique. Les cuvées : Première – Brut, Pinot Blanc – Extra Brut – Millésime 2009, Confidences – Brut, Confidences – Rosé Brut – Millésime 2009 furent (dans l’ordre) d’excellents compagnons au vol au vent de crevettes fumées et sablé au parmesan, aux langoustines de Bretagne avec différents accompagnements : à la truffe d’été, croustillante aux amandes, avec radis Daikon et pomelos + caramel au yuzu, ou marinée avec siphon betterave et croustillant aux olives. Le turbot sauvage était accompagné de petits pois à la menthe et cacahuètes + tombée d’épinards et crème iodée. Splendide final fait d’une soupe de framboises à l’hibiscus + blanc manger à la vanille + glace maison fraises poivrons !
Le déjeuner du lendemain fut un repas champêtre dans les vignes de la maison confié à Céladon-traiteur bien dans l’esprit du cortège des bouteilles sorties du réfrigérateur. Pour transporter les journalistes et des représentants de la marque, le Rétro Club Automobile de Champagne avait mis quelques belles voitures à disposition. L’orage qui grondait alentour laissa la fête se dérouler sans ennuyer cette confrérie improvisée de goûteurs.
Texte et visuels de Georges Lévêque et de Chassenay d’Arce