Le cloître au Couvent des Minimes de Mane
La table étoilée de Jérôme Roy au cœur du Couvent des Minimes à Mane dans les Alpes de Haute Provence.
Le cadre de la salle à manger est à l’image du reste de l’établissement : contemporain, épuré, avec des miroirs au plafond pour donner de la profondeur. Idem pour les assiettes car les arts de la table jouent aussi avec l’esthétisme du plat.
De passage un jour d’hiver, voici mes impressions sur le menu le plus simple (75 € tout de même !) que j’ai choisi pour tester cette table.
Après une farandole d’amuse bouches (tartare de dorade, feuilletés) ; place à 2 noix de St Jacques posées sur une laitue, jus et langues d’oursins. Belle originalité dans le choix des ingrédients même si les langues d’oursins apportent trop de sel, d’iode au plat.
Le plat principal était parfaitement maitrisé : des filets de volaille du Val de Jabron pochés à la citronnelle et au gingembre avec des brocolis crémeux. De petits morceaux de cuisse braisée accompagnés de pommes paille garnissent l’assiette permettant de consommer des morceaux différents de la volaille.
Cette viande témoigne de la maîtrise de cuisson du chef, Jérôme Roy, dont le parcours est brillant : 2 ans à Cordeillan Bages aux côtés de Thierry Marx, 6 ans ½ chez Troisgros à Roanne, puis plusieurs années avec et pour Gagnaire rue Balzac à Paris, pour l’ouverture des Airelles à Courchevel et de son restaurant à Séoul. C’est en 2012 que Jérôme Roy arrive au Couvent ; et depuis les distinctions ne manquent pas : 16, 5 au Gault & Millau, 1 étoile au Michelin.
La suite du repas surfe toujours sur l’originalité : pérail (fromage de chèvre), sésame et purée de kaki dont le sucré contrecarre l’astringent du fromage.
Un dessert sublime couronne le tout : « 3 petits babas bien punchés réunis par du sucre filé entourant une délicieuse tarte aux châtaignes. Un dernier parfum se mêle, un jus de fruit de la passion, pour diminuer le sucre de l’ensemble. Les jeunes pâtissiers du lieu ont des doigts d’or car le pré-dessert au pamplemousse était d’une grande finesse et fraîcheur
Après une coupe de champagne de marque inconnue (en tous cas de moi !) facturée 30 €, je me suis abstenue de vins pendant le repas. Mais la carte affichait tous les vins de la Vallée du Rhône, du Condrieu au Vacqueyras en passant par le Crozes Ermitage. Pour un grand blanc de Provence, optez sans souci sur l’AOP Bandol avec un Château de Pibarnon 2012 à 85 € ; pour un grand rouge en restant bien sûr sur la région une AOP Provence avec le Saint André de Figuière Confidentielle 2012 à 86 €.
Rue Les Jeux
04 300 Mane
04 92 74 77 77