La Manufacture Bohin


L’unique usine française de fabrication d’aiguilles à coudre est aujourd’hui classée au titre des Monument Historique et sa qualité « made in France » mérite bien de dérouler le fil de sa saga.

La couture n’a pour vous pas de secret… Les loisirs créatifs sont votre tasse de thé …Vous avez eu besoin de tapisser votre chambre ….Votre fils est DJ et accro à son phonographe …. Au bureau vos documents sont reliés par des attache-lettres ….Alors le nom de Bohin évoque vous parle !

Situé dans l’Orne, près de L’Aigle, « patrie de l’aiguille », la manufacture Bohin est le seul et unique fabricant français d’aiguilles et d’épingles. Entreprise « patrimoine des Français » et classée au titre des Monuments Historiques, l’entreprise ouvre aujourd’hui au public ses ateliers de production et un musée.

Restaurée, le lieu de production flambant neuf

Restaurée, le lieu de production flambant neuf

Un savoir-faire industriel encore très manuel

27 étapes et 2 mois de travail : voilà le temps qu’il faut du fil d’acier à la mercerie de ville pour que vous puissiez acheter votre petit paquet d’aiguilles à coudre.
Depuis 1833, date de la création de l’entreprise, 5 générations de Bohin se sont succédées et les gestes artisanaux sont identiques depuis plus de 150 ans, les ouvriers travaillant encore sur certaines machines du 19 ème siècle.

L'ébavurage pour ôter l'excès de métal

L’ébavurage pour ôter l’excès de métal


Ils sont là tous les robots qui permettent de fabriquer des aiguilles, toujours 2 par 2 et tête bêche. Certains appareils percent le chas, d’autres séparent l’acier cuivré, le coupe, le taille, l’affine selon l’épaisseur souhaitée. L’intérêt de la visite est de pouvoir passer au milieu des hommes et femmes en plein exercice de leur travail afin de bien comprendre le process de fabrication.

Le but final est d’obtenir un produit parfait à l’opposé de l’offre chinoise de mauvaise qualité : une aiguille qui ne se tord pas, n’accroche pas, est parfaitement lisse et glisse en douceur.

Produire de multiples tiges à partir d'un fil d'acier

Produire de multiples tiges à partir d’un fil d’acier

Une saga au fil presque continu

Comme souvent, l’histoire d’une maison débute par une légende : vraie ou fausse, allez savoir ?

Néanmoins Benjamin Bohin dès 11 ans souhaite prendre le pouvoir de l’entreprise de menuiserie de son père. Face au refus du pater familias, le gamin fait de nombreuses fugues et il n’accepte de revenir dans le berceau familial que si son père lui confie les rênes de la société. Pendant près de 20 ans les ouvriers produisent des pièces en bois mais c’était sans compter le génie précurseur de Benjamin qui entreprend en 1860 une diversification dans la fabrication d’aiguilles. Très vite, il rachète l’ensemble des productions de la région de L’Aigle, à savoir 5 usines le long de la rivière de la Risle. L’Exposition Universelle de 1889 couronne d’une médaille d’or l’homme d’affaires visionnaire qui a misé sur l’aiguille à coudre à une époque où seules les réputées aiguilles allemandes et anglaises se disputaient le marché de la couture. L’aventure industrielle est sur sa lancée avec force dépôts de brevets et nouveaux procédés de fabrication.
Dès 1875, le fils de Benjamin, Paul, internationalise l’entreprise qui se développe sur l’épingle de sûreté, l’attache papier pour le bureau…Mais progressivement le déclin de la couture et de la confection sonne le glas de l’entreprise : en 1997, c’est dépôt de bilan et la liquidation. Salarié depuis 1990, Didier Vrac travaille pour que l’entreprise ne sombre pas. Il croit dans la renaissance à venir du made in France, au come back du vintage, à la tendance couture et patchwork comme aux Etats-Unis et il reprend l’entreprise en 1997.
En 2000, un reportage diffusé sur TF1 sensibilise le public sur le site et son activité : un projet de partenariat public-privé naît pour perpétuer la tradition épinglière et aiguillière de la région.

Estampage et perçage du chas de l'aiguille

Estampage et perçage du chas de l’aiguille


Visite de l’usine, parcours muséographique, ateliers de confection, espace de vente : sur 10 000 m2, La Manufacture Bohin revit. Si les 600 ouvriers des belles années ont été remplacés par 40 salariés environ, l’activité ancestrale perdure, le made in France triomphe et Bohin apporte à ce petit village ornais un souffle économique qui se chiffre tout de même à 4 millions d’euros, dont 20 % à l’export, et un potentiel touristique de 20 à 30 000 personnes attendues par an.
Pose d'une goutte de verre de Murano sur les épingles

Pose d’une goutte de verre de Murano sur les épingles

La Manufacture Bohin
Le bourg face à la mairie
61300 Saint Sulpice sur Risle
02 33 24 89 38
Visites libres à 8, 90 € l’adulte, et 5, 90 € l’enfant de 6 à 12 ans
Sur réservation visites guidées possibles pour les groupes
Visuels de Romain Chocart

L'aiguille vendue de nos jours

L’aiguille vendue de nos jours

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