La Citronneraie : un lieu magique proche de Menton

Focus sur l’agrume roi de Menton, le citron. La ville lui consacre un festival et François Mazet une citronneraie, un lieu unique en son genre créé, entretenu depuis plus de 40 ans par ce passionné du fruit d’or.

 

Napoléon, le fougueux jack russel, est bien le seul à pouvoir jouer à la balle avec des citrons aussi rares. Il saute de terrasses en terrasses, les babines coulant de jus et comme cette mascotte de la maison est désopilante, on ose à peine le gronder de gâcher de tels fruits. Pourtant le citron de Menton est un produit précieux qui devrait obtenir une igp, car ses caractéristiques sont bien différentes de celles des autres agrumes : une grosse taille et une peau épaisse ; mais surtout des qualités olfactives et gustatives bien supérieures aux autres citrons dont il n’a ni l’aigreur ni l’amertume (sa teneur en sucre est 4 fois supérieure à celle des autres citrons).

Le citron de Menton en attente d'un label ou d'une igp

Le citron de Menton en attente d’un label ou d’une igp

Sur les hauteurs de Menton, une ancienne demeure du XVI ème siècle cache un arboretum d’agrumes constamment entretenu et amélioré par François Mazet, un ancien coureur automobile de Formule 1 tombé amoureux, il y a 50 ans environ, de la région et de son citron. Dans son jardin à flanc de colline, de restanques en restanques, quelques 800 espèces différentes de plantes surtout tropicales et exotiques dissimulent les arbres fruitiers et leurs fruits jaunes et orange comme l’or et le safran. Mandarines, clémentines, mains de Bouddha, bergamotes, cédrats, qumquats, pamplemousses égaient de leurs couleurs ensoleillées les branches tordues des arbustes. Le mois de janvier couvre les parterres de taches jaunes car le précieux citron de Menton est à pleine maturité et les récoltes quotidiennes battent leur plein.

François Mazet en train de tailler ses fruitiers

François Mazet en train de tailler ses fruitiers

François Mazet peut s’enorgueillir de ses fruits bios, soignés artisanalement et sa récolte est achetée « sur pied » et à l’avance par de grands chefs étoilés comme Robuchon, Ducasse, Troisgros, Guérard, Bocuse. Néanmoins cet agrumiculteur esthète ne peut s’empêcher de s’attrister : cette production n’intéresse plus grand monde et ils ne sont que 4, 5 à produire le vrai citron de Menton avec moins de 1 500  citronniers alors que l’âge d’or du citron qui a duré environ un siècle de 1740 à 1840 comptait, en ce temps là, 80 000 citronniers. Les fruits récoltés par les limoneuses étaient emballés dans du papier de soie de Gênes et partaient en bateau vers toute l’Europe et même l’Amérique.

Si le Mas Flofaro de François Mazet a par sa qualité encore de beaux jours devant lui, le souhait le plus cher de cet « agrumo-passionné » serait une reconnaissance nationale accordée au fruit d’or et François Mazet œuvre depuis un bon moment dans ce sens.

Une grande taille, une peau épaisse mais surtout une odeur incomparable et une forte teneur en sucre

Une grande taille, une peau épaisse mais surtout une odeur incomparable et une forte teneur en sucre

Outre la consommation à l’état brut du citron, nombreux sont les dérivés de cet agrume : confiture, liqueur, confiseries ; donc de potentiels beaux débouchés pour revaloriser sa culture et donner un nouvel essor à son re-développement. La parenté du citron mentonnais avec ses cousins espagnols est bien loin… Néanmoins, ces citrons-là viendront en quelques 140 tonnes garnir les chars et les sculptures de la 81 ème fête du citron qui aura lieu du 15 février au 2 mars 2014.

Le mas comme envahi par la luxuriance des plantes et des fruits

Le mas comme envahi par la luxuriance des plantes et des fruits

Visite de la citronneraie possible sur RV, renseignements à l’office de tourisme de Menton au 04 92 41 76 76  (www.tourisme-menton.fr) et www.lacitronneraie.fr

 

 

 

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