Jardins en Nord Pas de Calais (2)
Georges Lévêque poursuit sa description de jardins dans le Nord Pas de Calais
La Peylouse
Manoir Belle Epoque où la quête du bonheur a commencé en 1914 ! C’est du moins l’argument de Monsieur et Madame Rousseau qui habitent les lieux et reçoivent en chambres d’hôtes. La visite de leur site internet est captivante. Elle ne néglige aucun des détails littéraires et artistiques qui ont enrichi l’historique de la propriété. Avoir la rivière « La Lys » dans le village, frontière naturelle par le passé, était l’assurance de voir les puissances militaires s’y rencontrer avant de combattre. La Peylouse joue cette carte culturelle. On y croise des célébrités politiques telles de Douglas Haig et Siegfried Sassoon. Le parc est une belle promenade arborée où les spécimens d’arbres largement plus que centenaires résistent au temps avec une immense pièce pièce d’eau autour de laquelle pointent par endroits des racines aériennes de cyprès chauves de Louisiane, pompeusement nommées « pneumatophores ».
Mosaïc
Une promenade à Mosaïc s’impose. C’est le jardin des cultures. Ce parc est une aventure humaine ayant impliqué beaucoup de personnes depuis l’époque où Pierre Mauroy était président de la communauté urbaine de Lille. Pour redonner vie à sa région sinistrée par le déclin de l’industrialisation qui avait fait sa fortune pendant un siècle, il fallait trouver des idées nouvelles. Sur 120 hectares, le Parc de la Deule fut une des réponses. Ce site, en bord de la rivière de même nom, jadis pollué par l’industrie, défigurée par la pollution, devait être rendu aux populations pour leurs loisirs. Un peu plus tard en 2004, sur une parcelle de 23 hectares du parc, ce fut la mise en place de Mosaïc, dit le jardin des cultures. Chaque année, au prorata des populations migrantes qui composent la métropole lilloise, une équipe par jardin invente un projet : 10 projets, 10 jardins. Venir à Mosaïc, c’est entrer dans le royaume du rêve, de l’improbable. Tout est fait pour surprendre les familles avec enfants. On va déambuler dans des lieux où l’atmosphère transporte de l’Espagne aux Flandres, de la Méditerranée à l’Angleterre, de l’Europe Centrale à l’intérieur d’un corps de dragon imaginaire. Le rêve absolu !
Bailleul
Au Conservatoire botanique national de Bailleul la nature est offerte en libre-service. On peut y flâner des heures à son rythme pour découvrir l’infiniment petit si l’on se penche sur la délicieuse petite orchidée Ophrys abeille ou l’étonnante violette de Rouen, exclusivité des coteaux calcaires de la Seine. Où des scènes composées pour reconstituer tel ou tel biotope. Si vous êtes à Bailleul le 15 juillet par exemple, le menu est déjà affiché. C’est la découverte de la mare avec focus sur la myriade d’insectes qui la fréquentent, les guirlandes de batraciens qui l’habitent et sa ceinture de plantes à fleurs qui ont colonisé son sol humide. Univers de paix et de beauté, ce jardin est évidemment lieu de culture et d’apprentissage tant l’étiquetage des végétaux est parfaitement fait. Apporter appareil photo et carnet pour consigner connaissances et émotions.
* La Peylouse, 23 rue du 8 mai, 62350 Saint-Venant, 03 21 26 92 02
* Mosaïc, 103 rue Guy Moquet, 59263 Houplin Ancoisne, 03 20 63 11 24
http://www.enlm.fr/home/mosaic.html
* Conservatoire de Bailleul, hameau de Haendries, 59270 Bailleul, 03 28 49 00 83
Textes et Photos de Georges Lévêque