Hubert Robert (1733 – 1808) , un peintre visionnaire
Expo temporaire au Louvre d’un artiste prolifique et d’un architecte visionnaire.
Impossible de commenter la magistrale exposition sur Hubert Robert : elle est d’une grande richesse et d’une incroyable importance du nombre des œuvres présentées.
Rome, le salon de 1767, les ruines, le baroque, le pittoresque, la révolution, les scènes de genre, les jardins, Le Louvre, Paris : entre les différentes périodes artistiques de ce peintre du Siècle des Lumières et les nombreuses toiles s’y reportant ; il m’est donc apparu important de ne choisir qu’un thème, de n’évoquer qu’une vision artistique.
Hubert Robert : un précurseur en matière architecturale
L’art pictural d’Hubert Robert est le reflet d’un rapport tout à fait particulier entre l’artiste lui même et l’architecture. Il est d’ailleurs considéré comme « peintre d’architecture » quand il est reçu en 1766 à l’Académie royale de peinture et de sculpture.
En effet, l’architecture est, à cette époque là, en pleine mutation, en grande évolution, de par l’influence notamment d’un graveur vénitien, Giovanni Battista Piranesi. Bon nombre de jeunes en Europe suivent la brèche ouverte par l’italien qui met en avant les jeux d’oppositions entre les ombres et la lumière.
Comme bon nombre de ses congénères, Hubert Robert imite Piranesi et puise dans son répertoire fait « de perspectives vertigineuses, d’éclairages contrastés et d’effets d’empilement volumétriques parfois irréalistes », dit le commissaire de l’exposition, Guillaume Faroult. Hubert Robert s’inspire donc des facéties de Piranèse, de sa dimension imaginaire ou fantastique.
Avec Piranèse fou des antiquités, Hubert Robert s’entiche pour les vieux ponts en ruine, les aqueducs imaginaires, les temples et palais dévastés, les châteaux délabrés, les pyramides de Giseh et les obélisques égyptiennes. Au classicisme ambiant, il ajoute d’inutiles ouvertures (on dirait aujourd’hui des baies), des escaliers qui ne mènent nulle part, des marches improbables.
Pour autant les scènes demeurent toujours charmantes et bucoliques en diable avec pléthore de jeunes filles esquissant quelques pas de danse, des lingères et leurs bambins déambulant entre jardins luxuriants et débris de ruines.
Louvre Hall Napoléon
Jusqu’au 30 mai 2016
tous les jours de 9 à 18 h sauf le mardi
Visuels fournis par le musée du Louvre ; photos de JG Berizzi, P. Petiot, Todd-White Art Photography, P. Demidov.