Etre gabarier en Dordogne à La Roque-Gageac

Dans l’un des plus beaux villages de France, La Roque-Gageac en Dordogne, revivez quelques temps l’époque des gabariers.

Une heure de balade en Dordogne dans la vallée des châteaux pour un aperçu unique des bastions de Castelnaud, Lacoste, Marqueyssac, la Malartrie, La Roque-Gageac. Une descente douce de la rivière qui offre une vision différente des villages fortifiés et qui permet une plongée dans l’Histoire ; mais connaissez-vous l’histoire de ces gabares ?

Affluent de la Garonne, la rivière Dordogne est depuis l’époque gallo-romaine une voie naturelle d’échanges commerciaux ; d’où l’existence de petits ports, de bacs de gués.

L’activité débute vers le XIIIème siècle à Argentat, à Souillac, à Domme, à Cadouin, à Bergerac où moulins et pêcheries s’installent ainsi que droits de douanes et péages qui constituent des sources de revenus pour les seigneurs locaux ou les religieux en possession des terres ‘visitées’. La guerre de Cent Ans bouleverse l’expansion économique et il faut attendre 1450 pour que le trafic néanmoins jamais totalement interrompu reprenne et atteigne son apogée dès le XVIIIème siècle.

Vue et reconstitution sur d’anciennes gabares

La batellerie en plein essor au XVIII ème est justifiée par le travail lié aux bois de cette région très forestière. Les arbres sont débités, charroyés vers les rives, mis à l’eau et ils peuvent ainsi descendre la rivière par flottage pour être acheminés vers le Libournais et Bordeaux. Comme la hauteur de la rivière était faible par endroits et la navigation possible que certains mois de l’année ; les constructeurs fabriquent des bateaux à fond plat à l’aide d’aulne, de tremble et de bouleau. De 8 à 12 mètres de long, ces embarcations s’appellent des gabares. A leur arrivée, ces gabares sont débitées en planches et vendues en bois de chauffage ; pendant que les bateliers remontent à pied la rivière en la longeant.

Les gabares sont remplies de bois de construction : chênes et châtaigniers destinés à la tonnellerie, acacias et châtaigniers transformés en piquets pour ceindre les ceps de vigne. Les bateaux transportent aussi du fromage d’Auvergne, des peaux, du vin du Quercy, des châtaignes du Limousin, du fourrage en ballots, du charbon des mines d’Argentat, des balles de papeteries, ect….. Selon l’historienne Anne Marie Cocula dans son livre La Dordogne des Bateliers, les propriétaires de ces gabares « travaillent le fleuve comme les laboureurs leurs champs » et la jouissance d’une barque « vaut bien une grande maison sise sous les arcanes de la rue Fonneuve à Libourne ».

Dessin représentant l’activité fluviale

Certaines gabares chargent du sel et remontent avec café, épices, sucre et agrumes et pour remonter elles doivent alors être tirées par des attelages de bœufs via un chemin qui longe la rivière. De nombreux incidents ont lieu entre les gabariers et les propriétaires terriens quant à la préférence pour des tractions humaines ou animalières. Environ 20 hommes sont nécessaires pour haler une gabare sur les 5 kms qui séparent deux relais ; l’escarpement de certaines zones empêchant l’utilisation d’animaux.

En 1860 le trafic est encore très dense sur la Dordogne qui voit ainsi passer 571 bateaux et quelques 210 000 tonnes de marchandises.

Vue sur le château de Castelnaud

Mais l’arrivée du chemin de fer sonne le glas de cette activité et la concurrence du rail confirme inexorablement dès 1870 le déclin du commerce fluvial. Bergerac est reliée à Bordeaux en 1872 et Sarlat découvre le train en 1882. Le phylloxéra dévaste les vignobles contribuant à achever le déclin de l’activité des gabariers.

Toutes voiles dehors

Aujourd’hui, les gabares transportent des touristes et les gabariers du XXIème siècle n’ont plus un floutayris, bonnet de coton vissé sur la tête, pour se jouer des difficultés de la rivière. Bien sûr les voiles ont été remplacées par des moteurs et en aucun cas les contre-courants ne feront chavirer l’embarcation !!!

Entreprise familiale, les gabariers Norbert expliquent tout au long du parcours les traditions et la vie des bateliers d’antan. Audio-guide possible dans plus de 10 langues.

Une gabare la nuit avec vue sur La Roque-Gageac

 

 

 

 

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Les Gabares Norbert

Le Bourg

24 250 La Roque-Gageac

Réservation au 05 53 29 40 44

Ouvert du 1 er avril au 1 er novembre

www.norbert.fr

www.sarlat-tourisme.com

 

 

 

 

 

 

 

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