Désolant départ de Benjamin Millepied

Les justes et novatrices réformes de Benjamin Millepied n’auront pas lieu ; la star de la danse rendant son tutu après une année de travail seulement.

 

L’Opéra de Paris perd une réelle star : le danseur étoile chorégraphe Benjamin Millepied, dont les essais de renouvellement artistique et chorégraphique ont avorté sous le poids des syndicats et la mauvaise volonté des danseurs.

Benjamin Millepied a tout pour lui : le physique, le talent, la passion de ses fans, la médiatisation liée à une capacité à réunir sur son seul nom des mécènes tant américains que russes, l’aptitude à être outre un danseur étoile un très grand chorégraphe. Son seul tort : vouloir réveiller une très vieille dame assoupie, lui éviter une paralysie tant financière qu’artistique. Il voulait faire entrer des artistes contemporains sous le plafond de Chagall : des plasticiens comme Philippe Parreno et Nicolas Becker, le compositeur Nico Muhly. Bien qu’héritier des ballets de Diaghilev, il espérait réformer et faire entrer dans le XXI ème siècle l’Opéra en hissant aux premiers rangs la compagnie des danseurs et des danseuses.

C’était compter, hélas, sans les avantages des uns et des autres, oublier les sempiternelles rivalités des danseurs entre eux, sous-estimer la force et le pouvoir des syndicats confortablement assis sur leurs avantages.

Benjamin Millepied n’aura pas de mal à proposer son talent ailleurs ; mais quelle perte pour l’Opéra et la France. « L’Opéra est le seul endroit où la poussière se transforme en béton » a dit Cocteau et je me permets de reprendre cette citation retrouvée par une consœur journaliste : elle résume parfaitement la situation.

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