Briançon : la ville citadelle

Considérée comme un des 12 sites majeurs de Vauban, Briançon, la ville aux multiples forts, est une petite perle de la montagne inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.

 

Entre Alpes et Italie une histoire chargée

 

Située à la convergence de 5 vallées (Guisane, Clarée, Ayes, Haute Durance et Cerveyrette) ; la ville par sa position géographique même occupe une situation privilégiée lui ouvrant des portes sur la Provence, le Queyras, l’Isère, la Drôme et l’Italie. Etant un carrefour important au cœur du massif alpin, Briançon a donc été une terre de passages et d’échanges depuis des lustres.

Vue sur le Fort des Têtes

Vue sur le Fort des Têtes

 

On a retrouvé des traces de populations ligures et celto-ligures avant que les Romains ne dominent jusqu’au 5 ème siècle.

 

Briançon est au cœur du Dauphiné, une province créée autour d’Albon près de Vienne en Isère sous l’autorité d’une riche famille dont les membres prirent le nom de Dauphins au début du 13 ème siècle. En 1349, Humbert II cède son territoire au roi de France et c’est à partir de cette date que le fils héritier du roi régnant prit le titre de dauphin du Viennois.

L'influence italienne perceptible grâce aux façades colorées des maisons

L’influence italienne perceptible grâce aux façades colorées des maisons

Construite en bois la ville est en proie aux flammes à plusieurs reprises au 17 ème siècle, imposant alors un habitat en pierre.

 

C’est en 1692 que Vauban arrive à Briançon à la suite d’une attaque du duc de Savoie. Le projet de sécurisation de la ville lui semble difficile car elle est entourée de toutes parts de hauteurs dominantes. Mais le challenge est intéressant et si l’élaboration des différents forts (fort des Trois Têtes, Dauphin, Randouillet, des Salettes) s’est poursuivie bien au-delà de sa mort, leur réalisation s’est faite selon les principes du génial constructeur jusque dans les années 1735.

 

En effet, la région est le théâtre d’affrontements franco-savoyards. En 1713, le traité d’Utrecht met fin aux conflits mais la France perd plusieurs territoires.

Le 19 ème siècle via l’implantation de l’usine de la Schappe (soie industrielle), l’arrivée du chemin de fer et la construction de nouvelles casernes est une époque faste pour Briançon qui accroît considérablement sa population.

 

Au XX ème siècle les activités agricoles cèdent le pas au tourisme et au climatisme. La fin du siècle voit la ville devenir presque uniquement touristique à cause de la diminution par l’Etat du budget militaire lequel entraîne la fermeture des casernes.

La porte d'Embrun

La porte d’Embrun

 

Pas un fort mais plusieurs fortifications

 

Qui dit Briançon dit architecture militaire. Il faut donc parcourir la ville à pied avec de bonnes chaussures pour emprunter les nombreux escaliers qui mènent d’une place forte à l’autre (personnes âgées et / ou handicapées s’abstenir !).

De l’intérieur de la ville et des remparts aux autres lieux de fortifications plus éloignés, le schéma est presque toujours identique : un bastion, une demi lune, des fossés, une fausse-braie, des courtines, des corps de garde, des embrasures, des poternes, des traverses, des échauguettes, de longues poudrières protégées par des murs, un puits, des casernes de logement des garnisons, des portes d’entrée courbées comme la porte de Pignerol.

Il faut dire que Briançon a accueilli jusqu’à 6 000 hommes, qu’au 19 et 20 ème siècle le lieu était connu et réputé pour son régiment d’infanterie alpine.

 

Lors de la seconde guerre mondiale la ville a joué son dernier rôle militaire. En juin 40 la proche Italie entre dans le conflit ; mais l’artillerie française fait tomber le fort italien de Chaberton. Les Allemands envahissent la zone libre en 42 et prennent Briançon en septembre 43. En août 44 les forces libres remontent de la Provence et envahissent en août la ville reprise peu après par les Allemands puis définitivement libérée en septembre 44.

 

La collégiale St Nicolas

La collégiale St Nicolas

Un patrimoine religieux important

 

Dès ses origines médiévales, la religion occupe une place importante dans la région car les Vaudois protestants contraignent l’église catholique à mettre en place une importante politique d’évangélisation et de répression. Plusieurs édifices religieux se construisent : le couvent des Cordeliers fin du XIV ème siècle, la chapelle des Pénitents Noirs au XVI ème, la collégiale St Nicolas et le couvent des Récollets au XVIIIème.

 

En restauration totale, l’église des Cordeliers, seul édifice médiéval subsistant à Briançon, n’est pas accessible. La restauration des peintures murales du XV ème siècle s’y poursuit.

Rude et épurée dans sa façade, la collégiale St Nicolas impose ses deux grosses tours dans le paysage et son intérieur baroque et riche de beaux tableaux et d’imposants retables contraste avec l’austérité du bâti extérieur.

Les cloches de la collégiale dominent la vieille ville

Les cloches de la collégiale dominent la vieille ville

 

Quelques autres éléments de charme

 

Il faut prendre le temps de flâner dans les ruelles (l’hiver, attention aux probables chutes de neige des toits), de parcourir les rues étroites pour apercevoir les maisons enduites de crépi coloré. Les moellons apparents laissent entrapercevoir un ensemble de constructions solides et très classiques adapté à la rudesse du climat et aux fonctions premières agricoles des maisons.

Le petit jardin du gouverneur enclavé dans les remparts

Le petit jardin du gouverneur enclavé dans les remparts

Les dédales de ruelles vous entraîneront de la place d’Armes à la Maison du Temple aux charmants jardins du gouverneur.

 

Si le nom gargouille évoque pour vous un animal fantasmagorique aux angles d’une cathédrale ; sachez qu’ici il est synonyme de rigole d’écoulement d’eau au milieu de la rue.

Parcourez aussi la ville à la recherche des ses fontaines simples et peu ouvragées mais élégantes.

 

De même nombreux sont les cadrans solaires dans cette région des Hautes Alpes : plus de 400 dont 284 remontent aux 18 et 19 ème siècles. A Briançon, les plus anciens sont sur le clocher de la collégiale (1719), sur la façade de l’église des Cordeliers, sur la place d’Armes. Sur certains cadrans, la devise parle de la fuite du temps et / ou indique aux passants le rôle commercial, judiciaire et militaire du lieu où ils sont apposés.

Un cadran solaire sur une façade

Un cadran solaire sur une façade

 

De nombreuses visites sont organisées par le service patrimoine de la ville sur des thématiques telles que les fortifications, les cadrans solaires et horloges, la ville au temps des chevaliers pour les enfants, l’industrie de la soie et la microcentrale hydroélectrique, ect….

Vue globale du quartier de La Schappe

Vue globale du quartier de La Schappe

 

Tout renseignement au bureau

Porte de Pignerol

05100 Briançon

04 92 20 29 49

www.ville-briancon.fr

crédit photos : Lydie Galloppe et l’office de tourisme de Briançon

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