Le palais de justice lyonnais des 24 colonnes

La balance : symbole de la Justice

La balance : symbole de la Justice

Totalement restauré, le palais de justice de Lyon, ensemble néo-classique de Baltard, mérite un aller et retour dans la cité des Gaules. Sur visite spéciale à l’office de tourisme, allez voir l’ensemble juridictionnel du procès de Klaus Barbie.

L'extérieur lors des travaux d'aménagement

L’extérieur lors des travaux d’aménagement

 

La nouvelle cité et les « 24 colonnes » sont les deux sites juridictionnels de la capitale des Gaules et ils sont situés à 15 minutes à pied l’un de l’autre.

 

L’architecte de la nouvelle cité, Yves Lion, s’est sûrement inspiré de la verticalité des colonnes du « vieux » palais pour son propre travail. Pierres blanches et blocs noirs se juxtaposent de manière assez abrupte. Cet architecte a réalisé de nombreux immeubles parisiens et provinciaux dont le palais des congrès et l’opéra de Nantes. Il a fini en 1995 cet ouvrage dont l’alternance des parois peut évoquer les pans d’une robe d’avocat. Seuls quelques jardins suspendus rompent la rigueur du lieu en lui apportant une note de couleur.

Une des portes en bois menant à une salle d'audience

Une des portes en bois menant à une salle d’audience

 

Mais le bâti le plus remarquable est celui du palais de justice qui revient sur le devant de la scène après quatre ans de restauration de fond en comble. L’œuvre dans son ensemble (intérieur et extérieur) est classé monument historique et le travail pour redonner à l’œuvre de Louis-Pierre Baltard sa beauté est tout à fait hors du commun. Louis Pierre Baltard, qui était à la fois architecte, peintre et sculpteur, est le père de Victor Baltard rendu célèbre par la conception des halles parisiennes. Il a entièrement dessiné, élaboré ce palais lui-même qui fut livré en 1835. Chaque détail des portraits en marbre blanc aux horloges en passant par le mobilier a été conçu par Baltard lui-même qui a réalisé l’ensemble dans un style emblématique de son travail, le néo-classicisme. Ici point de statue traditionnelle de la justice et sa balance mais des lions partout lesquels glissent même leurs griffes et leurs têtes au pied et aux accoudoirs des fauteuils massifs. La justice est ici encore et toujours rendue et tant dans la cour d’appel que dans les sept salles d’audience prévenus, jurés, avocats et public débattent dans un décor imposant et raffiné. Le marbre et les faux marbres sont omniprésents, les plafonds à caissons richement repeints, les dorures se mêlent aux belles essences d’arbres (noyer, chêne, orme) qui composent les boiseries et le mobilier. Plus de 500 pièces de mobilier historique ont été ainsi restaurées, mais non pas dans le but d’un palais de justice – musée, mais pour un usage professionnel et tout en apportant quelques touches de modernité à l’œuvre globale de Baltard. Un imposant bureau XVIII ème trône chez le procureur général ; le bureau du secrétariat de la 1 ère présidence de la cour d’appel est l’ancienne bibliothèque du palais avec des rayonnages entiers de livres reliés plein cuir qui montent jusqu’au plafond ; même les petites lampes de lecture des salles d’audience ont un charme vintage.

 

Si ce palais a retrouvé aujourd’hui son lustre d’antan et sa luminosité ; il a connu, il n’y a pas si longtemps encore, des heures bien pénibles avec le procès de Klaus Barbie qui s’y est tenu en 1987. Poignant par les récits et témoignages des quelques rescapés, le film retraçant une partie du procès du « boucher de Lyon » est visible au centre d’histoire de la déportation et de la résistance.

La belle salle des pas perdus

La belle salle des pas perdus

 

 

1 rue du palais de justice

69005 Lyon

renseignements à l’office de tourisme Place Bellecour

04 72 77 69 69

-->
Show Buttons
Hide Buttons