Vrombissements et frissons au Mans ce week-end

Les 24 Heures du Mans 2023 sont la 91ᵉ édition des 24 Heures du Mans et se déroulent les 10 et 11 juin 2023.

Frissons et vrombissements garantis.

Si vous avez déjà eu l’occasion de quitter Le Mans en direction de Tours par la départementale 338, vous aurez remarqué l’élargissement que connait la chaussée au point de vous donner des envies irrésistibles d’appuyer sur le champignon… Vous étiez sur la mythique ligne droite des Hunaudières, sur ces 6 km entre le Tertre Rouge et l’épingle de Mulsanne qui poussent nombre de conducteurs à être déraisonnables, l’espace de quelques minutes, pour s’offrir les frissons que connaissent ces centaines de pilotes professionnels et amateurs qui ont pris, depuis 1923, le départ des 24 heures du Mans. Cette année-là se sont René Léonard et André Lagache sur une Chenard & Walcker qui entrèrent dans l’histoire à la moyenne de…92 km/h.

Le Mans c’est donc une histoire de vitesse et ce week-end encore, mais pour combien de temps, tous les amoureux des vrombissements, passion devenue désormais répréhensible par la « bien pensante » écologique, se donnent rendez-vous dans la capitale sarthoise pour célébrer le centenaire de la plus célèbre course automobile d’endurance au monde.

Si les estimations situent à 142 km/h la pointe de vitesse des premiers vainqueurs, en 1963, une Ferrari franchira les 300 km/h et en 1967, une Ford dépassera les 343 km/h tandis qu’en 1971 la Porsche 917 LH et sa « longue queue » atteindra 362 km/h, comme la Renault-Alpine en 1978 grâce à son aérodynamisme. Mais les nouvelles réglementations imposées à la puissance des moteurs et le tronçonnement, en 1990, en trois morceaux, des Hunaudières, ont cassé la surenchère.  Ainsi le record de vitesse à 405km/h enregistré le 11 juin 1988, à la nuit tombée par la WM, n° 51, moteur Peugeot-Renault-Volvo V6 turbo poussé à 900 ch, pilotée par Roger Dorchy, devrait rester ad vitam dans les annales.

Pour fêter cet anniversaire, Ferrari revient sur ce circuit connu de tous, y compris de ceux que la course automobile laisse indifférents. Cela faisait 50 ans que les puissantes voitures italiennes au petit cheval cabré boudaient l’endurance sarthoise, laissant libre accès au podium aux Toyota japonaises.  Une domination qui pourrait être remise en cause cette année, à en juger par les essais qualificatifs qui ont permis aux Ferrari de faire les meilleurs chronos.

Peugeot aussi renoue cette année avec la compétition après 13 ans d’absence, avec moins de succès lors des essais ; mais la présence du constructeur français aux côtés des Porsche et des Cadillac est un joli défi. Le constructeur allemand est un vrai fidèle du Mans au point d’ailleurs d’y avoir créer un centre où l’on peut faire l’expérience du pilotage façon course. Avec 19 victoires au classement général dont la première en 1970, puis en 1971, avec la 917 LH, la marque détient le record de succès.

Le Mans c’est aussi une histoire de célébrités, Alain Delon ou Mireille Darc, Jean-Claude Killy, Jean-Paul Belmondo ou Steve McQueen, Michael Fassbender ou Patrick Dempsey ont fréquenté les paddocks. En 1979, la Porsche 935 pilotée par le séduisant acteur américain Paul Newman s’était hissée sur la 2è marche du podium, tandis que l’année suivante c’était l’acteur Jean-Louis Trintignant qui était au volant d’une Porsche. Moins chanceux cependant que l’Américain puisqu’une crevaison à près de 300 km/h sur la Hunaudières avait bien failli lui coûter la vie et entrainé son abandon après 17 h de course. En 2016, Brad Pitt, moins audacieux, s’est contenté de donner le départ, ce qui sera fait cette année pour les 186 pilotes sélectionnés, par un basketteur américain, LeBron James, juste connu des spécialistes.

Paul Newman et sa Porsche

Si Le Mans a longtemps été un rendez-vous people, un peu à l’image de Roland Garros, où il était de bon ton de se montrer, c’est moins vrai aujourd’hui. Peut-être parce que les chiffres de consommation d’essence et d’électricité sur l’évènement qui équivalent à la consommation d’une petite ville ternissent aujourd’hui l’image de la course qui a tant fait rêver.

Patricia -M. Colmant

 

 

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