Vive les singes en Meissen et Chantilly

Au domaine de Chantily, l’exposition « la fabrique de l’extravagance » met à l’honneur les singes.

Focus sur ces sympathiques animaux qui sont nos proches cousins.

 Organisée dans les grands appartements du château quelque peu remaniés par une sublime scénographie de Peter Marino, l’exposition relate l’histoire comparée de 2 des plus importantes manufactures de porcelaine de la 1 ère moitié du XVIIIème siècle, à savoir l’allemande Meissen et l française Chantilly.

Scénographie de Peter Marino de la Grande Singerie

La plupart des objets ont une provenance exceptionnelle : collections privés, musée nationale de la céramique de Sèvres, musée de Dresde (Staatliche Kunstammlungen), etc…

Parmi les pièces présentées, j’ai spécialement retenu les animaux et en particulier les singes, laissant les oiseaux dans leurs volières et les petits personnages à leurs occupations.

Au violon….

Les singes musiciens

Les XVII et XVIII ème siècles furent les périodes où certains artistes accordèrent beaucoup d’importance aux singes, créant ainsi le courant artistique appelé « singerie ». Les singeries décoratives ont été mises à la mode par Claude Audran et Christophe Huet. Animal exotique par excellence, le singe est reconnu pour ses talents d’imitation, sa symbolique philosophique et politique. Il devient ainsi un acteur essentiel de la mode des chinoiseries.

Les manufactures de Meissen et de Chantilly adoptent immédiatement le singe, jouant de l’ambivalence d’une bête fascinante. De nombreuses attitudes de l’homme pouvaient être singées et tournées en dérision ; comme le montrent les décors des singeries de Chantilly, les chinoiseries du château de Champs, les singeries de l’hôtel de Rohan à Paris. En matière de porcelaine, le corps du primate pouvait être adapté aux objets du quotidien : théière, écritoire, flambeau….

On trouve beaucoup de primates en porcelaine dans les pendules lesquelles furent produites en France avant 1730. La pièce la plus originale qui fut créée fut les orchestres de singes, apparaissant peut-être en France, à Mennecy, après 1740.

Le singe enchaîné attribué à Kändler

 

C’est surtout en Allemagne qu’ils connaissent leur plus brillant développement. A la manufacture de Meissen, Johann Joachim Kändler en donne en 1743 un superbe modèle qu’il reprendra plus tard vers 1765-1767, avec l’aide de son collaborateur Peter Reinicke, lors de la réparation des moules.

Singe et son petit ( Meissen)

Ces musiciens personnages singes étaient extrêmement populaires, car en réalité ils étaient une satire de l’orchestre de la Cour de Frédéric Auguste de Saxe dit ‘Le Fort’.

 

 

La marquise de Pompadour commanda à Meissen 19 figurines en 1753, tellement le ‘produit’ était en vogue.

Ecritoire en Chantilly

Théière en Meissen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Domaine de Chantilly

Du 5 septembre 2020 au 3 janvier 2021

La pendule à orgue : le concert de singes ( Meissen)

 

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