Un Festival Coutellia 2023 à vous couper le souffle !
Ce week-end a lieu le Festival Coutellia où la coutellerie thiernoise fait son show. Des couteaux admirables témoins de la renaissance et créativité de la région.
Les couteliers thiernois sont très fiers. De récentes recherches ont prouvé que leur métier était pratiqué sur place depuis 800 ans et non 600 ans comme le clament toutes les brochures. « Les premiers couteliers étaient installés intra-muros. Ce n’est que plus tard qu’ils sont descendus dans la vallée de la Durolle » explique Michel Sablonnière, historien local incollable sur la région. Autre constatation, la coutellerie employait 20 000 personnes à Thiers et ses alentours, soit plus que sa population actuelle, alors que la célèbre et très prisée coutellerie britannique de Sheffield n’a pas dépassé 16 000 ouvriers et la concurrente allemande de Solingen 18 000.
Aujourd’hui, que reste-t-il de ces activités chez nos voisins ? Beaucoup de nostalgie, alors qu’avec vaillance, les Auvergnats ont su relever la tête et se renouveler à chaque crise, y compris celle de la concurrence des copies chinoises.
Des démonstrations pour tout âge
Le succès attendu du traditionnel Festival Coutellia qui se tient ce week-end de l’Ascension dans la capitale coutelière en est l’illustration. Des professionnels du monde entier depuis Nogent jusqu’en Australie, d’Argentine jusqu’à Laguiole en passant par le Japon, vont arpenter les allées des 2500 m2 d’exposition aux côtés de près de huit mille visiteurs, amateurs ou collectionneurs.
Pour sa 32è édition ce rendez-vous des passionnés de fines lames qui séduit cette année des professionnels de 22 pays est l’occasion d’admirer sur les 300 stands d’exposants de véritables oeuvres d’art et de technicité créées par des artisans qui rivalisent de créativité et de talent.
Les Auvergnats qui ont fourni toutes les régions françaises en couteaux selon leurs caractéristiques et leurs usages pendant des siècles n’ont créé leur propre modèle qu’en 1994. C’est à l’initiative du coutelier Jean-Pierre Treille qui a toujours eu une vraie vision pour sa profession et l’a sans doute sauvée d’une fin programmée en initiant LE THiERS. « A cette époque on était les Chinois du secteur en faisant du tout-venant, mais on ne pouvait résister à leur concurrence » commente Dominique Chambriard, membre d’une famille coutelière renommée en centre-ville et un des acteurs de la dynamisation de l’activité. Avec succès car la profession se féminise et attire de plus en plus de jeunes artisans comme ce couple Yann Delarboulas et Cécile Disray qui ont repris la vieille maison Fontenille-Pataud. Ils ont réaménagé une ancienne usine plastique au Creux de l’enfer, le long de la Durolle pour y accueillir l’agrandissement de leur fabrique.
Le Cellois de Nathalie Robin, une coutelière qui s’est lancée en 2012
Si LE THIERS et ses 130 fabricants soutenus par 90 sous-traitants restent les vedettes de ce Festival, c’est une occasion de voir des pièces exceptionnelles et leurs créateurs qui ne manqueraient pas ce rendez-vous annuel unique.
Au nombre des animations, le Mondial du Damas, compétition unique durant laquelle se confrontent des couteliers/forgerons du monde entier, l’art du damassé consistant à créer des lames à partir de plusieurs couches d’acier. Mais aussi démonstration de savoir-faire, couteux anciens ou montage de son propre couteau, le village coutelier retiendra les visiteurs.
Texte de Patricia-M.Colmant
Adresse : ZI du Treuil avenue du Progrès
63000 Thiers
horaires : samedi 9 h à 18 h, dimanche 10 h à 18 h
Billet 10 € et 15 € les deux journées, entrée du musée de la coutellerie comprise
Laguiole magnum de Fontenille-Pataud manche en molaire de mammouth teinté
