Transat Café l’Or Le Havre Normandie

A l’assaut de l’Atlantique pour 74 voiliers de course réparties en 4 catégories et skippés en duo : telle est la Transat Café l’Or Le Havre Normandie. Journaliste, Patricia M Colmant nous prépare au prochain départ de la course dimanche 26 octobre.

Ils seront 74 voiliers de course, monocoques et multicoques à franchir la ligne de départ de la Transat Café l’Or, au large du Havre, une épreuve en double entre la France et La Martinique. Ce rendez-vous, tous les deux ans depuis 1993, est très prisé par les coureurs du large car, à la différence des courses en solitaire qui ont aussi un grand succès, elles permettent aux marins de pousser à fond leur « pur-sang » de plus en plus sophistiqués.

En 2023 un départ musclé à cause de la météo

Visibles depuis une quinzaine de jours dans le bassin des docks du port normand, ces belles machines de course aux voiles et coques colorées aux couleurs de leurs sponsors, sont réparties en quatre classes et vont se challenger sur quatre parcours différents adaptés à leur puissance potentielle.

Animation avant la course avec le sportif Jérémy Nicollin, sauteur de l’extrême, qui saute des 27 mètres du mât de l’imoca Fortinet – Best Western

Les 4 « Ultim », des trimarans entre 24 m et 32 m de long pour 23 m de large iront virer l’île de l’Ascension au sud de l’Equateur, avant de remonter sur Fort-de-France, soit un parcours de 6200 milles. Ils sont, comme les autres bateaux, équipés de « foils », ces appendices incurvés telles de grosses virgules, qui permettent aux coques, sous l’effet de la vitesse, de s’élever au-dessus de l’eau. Le bateau accélère grâce à la réduction du frottement dans l’eau. Côté favoris, le duo Armel Le Cleac’h Sébastien Josse sur Banque Populaire doit défendre son titre mais Tom Laperche Franck Cammas sur SVR Lazartigue forment une équipe redoutable.

Les 10 « Ocean Fifty », trimarans de 15m sont plus maniables que leurs grands concurrents, néanmoins très véloces. Leur parcours de 4600 milles les conduira jusqu’à Sao Pedro e Sao Paulo au dessus de l’Equateur. Dans cette classe, Erwan Le Roux et Audrey Ogereau ont pris l’habitude de dominer avec leur « Koesio ».

Viranga, un des 42 Class 40, ces monocoques de 12,18 m légers et rapides dont le succès est grandissant chez les coureurs du large

Les 18 Imoca, ces grands monocoques de 18,25 m du Vendée Globe, effectueront 4350 milles avec les Canaries comme marque de parcours. En l’absence de l’incroyable vainqueur du dernier Vendée, Charlie Dalin dont on a appris qu’il avait fait sa course autour du monde avec un cancer des intestins, Yoann Richomme, son grand rival assisté de Corentin Horeau sur Paprec Arkea ont des allures de favoris…

Reste les plus petits concurrents, mais les plus nombreux, ceux de la Class 40 qui donc mesurent 12,18 m et qui depuis leur lancement, en 2005, ont connu un franc succès : ils sont 42 au départ. Quant aux prétendants au podium, les spécialistes les estiment à une dizaine.

Quand les 74 bateaux attendent sagement dans le port afin d’être vus des amateurs de voile

Ces 148 marins, la plupart très abordables sur les pontons ou dans le village très animé du port du Havre, sont tout autant de grands sportifs que des aventuriers doublés de chefs d’entreprise. Pour monter un projet et s’aligner à ces grandes courses, il faut non seulement être compétents sur le plan de la navigation, mais organisés et efficaces à terre pour convaincre des entreprises de leur faire confiance et leur signer un chèque de plus en plus conséquent. Car comme en tout, c’est la course à l’armement. Les nouvelles technologies sont prometteuses mais onéreuses et les budgets et les équipes grossissent. Autour du million d’euros pour un class 40 compétitif, au minimum cinq fois plus pour un Imoca sans parler de l’équipe, le coût d’un Ocean fifty est en principe un peu moins élevé, mais celui d’un Ultim est au minimum trois fois celui d’un Imoca. Les équipes sportives restent en général discrètes sur les montants réels. Seule certitude : ils sont en augmentation constante !

Yoann Richomme et Corentin Horeau à bord de Paprec Arkea font figure de favoris dans la classe Imoca

En revanche, en ce qui concerne les budgets d’organisation, il y a une plus grande transparence, notamment quand il y a de l’argent public. Ainsi Tip & Shaft, un média spécialiste de la voile, note que l’organisation de la Transat Café l’Or Le Havre-Normandie a vu son budget passer de 2,5 millions € en 2019 à 5,9 millions en 2025, une partie publique, une partie privée. C’est une belle vitrine pour la ville normande, aussi pour la Martinique qui ainsi fait connaître et soutien la relance de sa production caféière.

Patricia-M. Colmant

Certains visuels de JM Liot et J Champolion

SVR Lazartigue, un des 4 trimarans géants mené par Tom Laperche qui s’aligne dimanche 26 octobre au large du Havre

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