Tolkien fait revivre l’art séculaire des tapisseries d’Aubusson
Pour la première fois, la tenture « Aubusson tisse Tolkien » a quitté la Cité de la Tapisserie pour être présentée à Paris, dans le cadre du collège des Bernardins dont les voutes offrent un écrin parfait à ces tapisseries monumentales.
Journaliste, Patricia-M Colmant nous fait revivre cet art des tapisseries modernes.
Emportées par le souffle du dragon Smaug ou sur les ailes de Gwaihir, l’aigle sauveur du magicien Gandalf, les monumentales tapisseries reproduisant les illustrations à l’aquarelle de J.R.R. Tolkien, l’auteur du « Seigneur des anneaux », se sont posées sous les voutes du collège des Bernardins dans le V ème arrondissement de Paris. C’est la première fois que ces œuvres qui glorifient l’imaginaire fantastique de l’auteur Britannique quittent la Cité Internationale de la Tapisserie – Aubusson.
Ces 14 tapisseries réparties en quatre séries : les lettres du père Noël, Le Hobbit, Le Seigneur des Anneaux, Le Silmarillion ainsi qu’un grand tapis, la carte de la Terre du Milieu, théâtre des romans. L’ensemble de la tenture (la série de ces tapisseries illustrant le récit) a nécessité 7 ans de travail aux ateliers d’Aubusson et Felletin pour lesquels c’était une occasion magnifique de renouer avec la tradition née au XVIIè de l’art narratif du textile.
Depuis la disparition de l’artiste Jean Lurçat, en 1992, Aubusson manquait d’incarnation pour poursuivre cette tradition séculaire. Pendant 20 ans, les ateliers se sont enfoncés dans la crise. Et l’éclaircie est née en 2012. A l’initiative de Thomas Mangin, passionné par l’œuvre de Tolkien, l’idée de reproduire les aquarelles de l’auteur commence à cheminer. « Une première rencontre avec le fils de l’écrivain britannique, Christopher Tolkien a eu lieu en 2013 » nous explique Mathilde, guide à l’exposition qui précise « certaines œuvres ont nécessité jusqu’à 10 mois pour la mise en laine des illustrations de Tolkien ».

Lettre au père Noël que JRR Tolkien donnait en cachette au facteur qui devait les donner à ses enfants qui croyaient aux cadeaux du ciel
Ces tapisseries de 3,20 m de haut sur 2 à 4 m de large sont de toute beauté et subliment l’œuvre de Tolkien qui était non seulement un romancier exceptionnel et un grand linguiste, mais aussi un illustrateur talentueux. Les couleurs des tapisseries sont lumineuses, les nuances et les motifs fantasmagoriques se prêtent parfaitement à la transposition si réussie par l’ensemble des artisans (cartonnières, teinturiers, lissiers) sur ce support. Ceux qui œuvrent à la réalisation si minutieuse de ces chefs d’œuvre sont de véritables artistes et cette tenture, au total, de 160 m de tissage illustre la vitalité de ce savoir-faire ancestral.
Patricia-M. Colmant
Ouverture du lundi au samedi de 10h à 18h jusqu’au 18 mai 2025
Entrée gratuite sur réservation : www.collègedesbernardins.fr
20 rue de Poissy
75005 Paris
tel : 0153107444
photos : L. d’Aboville

Smaug, le dragon doré, qui vit en Terre du milieu et qui pourchasse le Hobbit après avoir chassé les Nains d’Erebor dont il s’est accaparé les richesses.