Sortez vos pinceaux

Nul besoin d’être peintre pour se maquiller ! Mais le pinceau reste l’outil de base d’un maquillage réussi. A votre palette de pinceaux donc avant d’attaquer celle des couleurs et de jouer sur la toile, votre propre visage.

Qui dit maquillage dit make-up avec les mains et le bout des doigts. Mais si vous souhaitez un maquillage de pro, il faut alors utiliser les ustensiles des professionnels et ceux-ci maquillent avec des pinceaux. Fond de teint, ombres à paupières et rouges à lèvres s’appliquent au pinceau ; mais attention pas avec n’importe quel pinceau. Il y a des pinceaux pour sculpter, unifier, colorer, camoufler, révéler la matière, sublimer le regard en posant poudre, crème, en surlignant ou estompant. Les formes varient donc selon l’usage voulu : rondes, carrées, effilées, ras, biseautées, en pointe, en dôme, en éventail d’inspiration asiatique, kabuki.

Une histoire à travers les âges

Dans la nuit des temps naquirent les pinceaux, une touffe de poils d’animaux attachés à une tige en bois. Martre, écureuil, blaireau, sanglier, renard étaient sélectionnés pour la souplesse, la fermeté et/ou la finesse de leurs poils ; même si parfois des plumes d’oiseaux étaient aussi utilisées.

La Chine devint une terre de prédilection du pinceau avec la calligraphie et l’utilisation de très grands poils attachés à des tiges de bambou. On peut donc penser que Marco Polo en aurait rapporté de là-bas.

Au XV ème siècle, Cennino Cennini parle des pinceaux en Occident dans ‘il libro del arte’ : poils souples ou plus raides de vair (espèce d’écureuil) associés avec de la soie de porc. En tant qu’artiste mais aussi scientifique, Léonard de Vinci analyse le principe de capillarité des poils qui leur permet d’absorber de la matière et ensuite de la déposer sur un support.

Au XVIIème siècle l’industrialisation du pinceau débute et la virole métallique qui associe poils et manche est créée. Les matières choisies doivent résister à l’oxydation pour ne pas rouiller au contact des liquides. En Asie les bois utilisés sont légers comme le roseau et le bambou ; en Europe, le hêtre est préconisé. Un travail sur la coupe des poils est aussi effectuée selon l’effet recherché : pose brute, ombre douce.

Exit aujourd’hui la chèvre, le blaireau et l’écureuil ? Presque, car la plupart des pinceaux sont en fibres nouvelle génération et par là même le synthétique s’est imposé. La fibre synthétique permet les variations à l’infini de diamètres et de typologies. Quand les fibres sont droites, les pinceaux sont denses, homogènes et offrent un geste précis associé à une application généreuse de matière. Quand les fibres sont ondulées, les touffes sont plus évasées et l’application se fait avec légèreté et en un geste aérien. Ce type de pinceaux convient pour les produits poudreux aussi bien que pour les galéniques crémeuses ou liquides.

Quel pinceau pour quel usage ?

Les pinceaux « fond de teint » sont longs et assez plats. Ils doivent retenir entre leurs poils la matière ; étirer le fond de teint sur le visage et permettre d’ôter le surplus de produit, tout dépend si vous aimez les produits crème, poudre ou les terres de soleil. Certains pinceaux petits par leur forme et leur taille servent à affiner la pose du fond de teint en se glissant dans les recoins du visage pour flouter les boutons et les points noirs ou estomper les rougeurs diffuses ou gommer les brillances. Le visage se peaufine avec les pinceaux pommettes et poudre blush qui sont  larges et touffus.

Pour les yeux, plusieurs pinceaux avec l’ultra plat pour les sourcils, le sublimateur de paupières, l’ultra fin en tant que liner. Si vous avez des zones clairsemées dans vos sourcils, prenez à l’aide du pinceau un peu de produit et pressez le sur le sourcil. Avec le plat du pinceau brossez les sourcils pour les redessiner. Pour maquiller l’œil, le pinceau ombre à paupière permet de poser à plat la couleur en la balayant sur l’œil en créant un arc sur le coin externe de l’œil. Pour souligner l’œil, rien de mieux  qu’un trait de liner à faire avec un pinceau ultra fin.

La bouche se dessine, se modèle avec un pinceau fin, pointu. Il faut prélever un peu de couleur directement du raisin du rouge à lèvres et le poser sur les contours de la bouche en partant de la commissure des lèvres vers le haut de la bouche. Continuez en remplissant bien et maquillant le reste des lèvres avec le pinceau toujours.

L’entretien

Nettoyer ses pinceaux est indispensable, car les bactéries se faufilent aisément entre les poils. Ils sont imbibés de matière grasse comme le rouge à lèvres, le fond de teint ? Ils doivent être, dans l’idéal, nettoyer après chaque utilisation à l’eau chaude et au savon puis bien essorés et séchés. Ils sont salis par des fards secs tels qu’ombres à paupière ou blushs ? Ils nécessitent moins d’attention et un nettoyage hebdomadaire suffit. A défaut d’un lavage complet à l’eau savonneuse, pschittez un spray sans rinçage dès que vous utilisez un pinceau : cela désinfecte, élimine les bactéries et les « pros » le font ; alors pourquoi se compliquer la vie et faire plus qu’eux ?

L’indispensable shopping de base

Pour le blush : pinceau kabuki Dior, 45, 50 €. Pour poser l’ombre à paupières, pinceau ombreur Une de la collection Sfumato, 9, 90  €. Pour le fond de teint, pinceau Guerlain, 40 €. Pour les lèvres pinceau rétractable Parashop, 5, 90 €. Pour des dessins artistiques, pinceau poudre Make up for Ever, 27 €. Pour camoufler les cernes, pinceau anti-cernes Revlon, 8, 90 €. Pour la pose de l’eye liner, courbé ou non, le pinceau liner Sephora de 15 à 19, 90 €. Un cadeau pour les fêtes de fin d’année, les trousses de Parashop ( Les 5 pinceaux de poudre, paupières, brosse sourcils, applicateur mousse et peigne à 16, 90 €)  et de Marionnaud (les 4 pinceaux. 21, 90 €). Pour les joues pinceau fard à joues biseauté Nature & Découvertes, 9, 95 €.