Shinseki

Expériences mitigées dans ce nouveau restaurant japonais.

A St Germain des Prés, un mercredi soir, seules 3 tables occupées dans ce restaurant japonais (ce qui est normal car il vient d’ouvrir).  Amabilité sans obséquiosité du personnel et je prends place à côté d’un couple à qui était servi, dans théière et petits bols adéquats, du saké. J’ai à peine le temps de jeter un œil à la carte que bruyamment ils se lèvent et crient : « ah çà non, on ne va pas boire çà, c’est pas du saké çà ». Affolement du serveur à qui ils assènent : « nous, on a vécu au Japon, on sait ce qu’est le saké et on ne boira pas çà ». Et ils partent sans régler …. Cela jette un petit froid, me laisse perplexe comme les autres convives ;  même, si sans grande connaissance œnologique, je sais qu’il y a autant de différents sakés au Japon que de vins en France. De toutes les manières, j’avais choisi le Château La Pompe de Paris !

Déco de bois et pierre pour une belle naturalité

Déco de bois et pierre pour une belle naturalité

Ce fâcheux épisode clos, qu’en est il ? Les points positifs : une décoration simple axée sur le naturel (bois, pierres, mur végétal) ; des coins cocooning dans les banquettes rondes positionnées en corolles pour créer des espaces plus intimes ; une caverne d’Ali Baba pour y chercher soi-même avec le sommelier des bouteilles dont le prix n’a pas été multiplié par 4 ou 5 ; la possibilité le jeudi soir d’écouter du jazz autour de quelques sushis. Le négatif : notre palais n’est pas toujours habitué à l’inédit des saveurs asiatiques, aux algues desséchées, aux poissons pilés. De mon côté le tofu et le pot au feu oden ne sont pas ma tasse de thé.

Le mur végétal à l'entrée

Le mur végétal à l’entrée

Et dans votre assiette ? L’établissement s’affirme en tant qu’izakaya, c’est à dire un bistrot où déguster quelques spécialités pour décompresser du travail ou échanger professionnellement autour de belles saveurs. On n’est pas dans le simple registre des sempiternels restaurants de râmen, sushis, sashimis du second arrondissement parisien.

Le serveur me conseille donc le menu dégustation à 45 € : amuses-bouche avec omelette froide farcie de sardine crue et de concombre, tempura d’anguille ; un carpaccio de saumon (belle fraicheur du poisson même si celui-ci n’est pas assez finement tranché) et douce sauce au yuzu qui le confit légèrement ; pot au feu oden en un clair bouillon dashi ; rolls.

Un crunchy rolls parfaitement maîtrisé par le chef

Un crunchy rolls parfaitement maîtrisé par le chef

 

Je m’arrête sur ces « rolls » qui sont extrêmement réussis. Préparés à la minute par le chef, ils mêlent plusieurs associations de poissons  en 3 saveurs pour respecter la tradition et sont enroulés dans du riz légèrement sauté et croustillant. Des préparations parfaitement maîtrisées avec crevette, avocat, anguille, bonite séchée, saumon et même foie gras. De 16 à 20 €, cela peut constituer de délicieuses tapas ou un dîner complet si vous en partagez plusieurs à votre table. Pour finir sur une note japonaise, le dessert est une glace au haricot rouge au cœur d’un beignet frit : étonnant, doux, à découvrir donc.

En sous-sol, la cave où on choisit soi même sa bouteille

En sous-sol, la cave où on choisit soi même sa bouteille

Shinseki

6 rue de Montfaucon

75006 Paris

01 43 29 07 14

env. 120 couverts sur les deux étages

photos : David Grimbert

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