Rule Britannia

D’un Français, Guy, à un Britannique, Boris….

Conversation entre Guy de Vanssay et un certain Boris…..

Hier soir Boris m’a téléphoné. Depuis le temps où il visait le poste de premier ministre d’une ile qui est au nord-ouest de notre pays, nous sommes en contact pour mener les choses à leurs fins. J’essaie de dégager une logique et une stratégie dans sa carrière afin de l’aider à être compréhensible pour ses concitoyens mais aussi, et c’est plus difficile, pour les autres pays de notre planète.

Boris Johnson (Photo by Ben STANSALL / AFP)

Parce que ce n’est pas facile. Il y a une singularité britannique qui se heurte à l’entendement. Par exemple pouvez vous imaginer Mr Bean dans un autre pays ? Comment expliquez-vous, à jeun, la manière de compter les points au tennis ou au rugby ? De grand sociologues iliens ont creusé la question comme Churchill ou les Monty Pythons et le résultat de leurs travaux montrent qu’on ne parvient pas vraiment à se mettre dans leur peau si l’on n’est pas, au moins, vêtu en touide. Une des explications vient de l’alimentation primitive et de breuvages mal étalonnés. Entre l’Earl Grey et la défonce au gin ou au whisky il n’y a rien de raisonnable. Le comportement s’en ressent. Forcément. Il existe des « ways of life » situés entre Miss Marple et Jack the ripper et Jane Austen n’offre pas d’alternatives enthousiasmantes. Enfin, aucun peuple dans le monde habillerait une reine aussi admirable comme un champignon psychédélique. La preuve est donc faite et vous comprenez combien ma mission est délicate.

Boris ne m’écoute pas toujours. Je lui ai conseillé d’aller chez un coiffeur sobre, mais il n’en a rien fait. En revanche notre magouille fourbe du Brexit a été un succès. Comment quitter l’Europe tout en gardant ses avantages était un stratagème savoureux et nous avons bien ri ensemble. Je vous vois venir en qualifiant la manœuvre de haute trahison. C’est pas moi qui ait commencé. Européen convaincu ayant vibré au rêve d’Adenauer et de notre Général, je ne voyais pas d’avenir autrement pour notre pays et toute la péninsule. Mais avec un Bruxelles qui supervise nos volontés, géré par des fonctionnaires que personne n’a élu mais obéissant aux américains qui tirent les ficelles, le rêve a tourné au cauchemar. Il ne nous reste que des alternatives à espérer, à concevoir et bâtir. Boris et moi pensons comme ça.

Elégance britannique en tweed

Alors que peut-on construire ? Les anglais apprécient pas mal de choses en France et nous les envions aussi dans d’autres domaines. La solution est là et il s’agit de créer des « joint ventures » pour ce qui nous rassemble. En ce sens j’ai proposé à Boris de donner Jermyn Street et Savile Row à la France ; en échange nous leurs concédons un terrain bien situé en face de leur côte dans un lieu-dit appelé Sangatte. Si l’on s’en tient à la superficie, c’est un cadeau.

En attente de la réponse du premier ministre Britannique et pour étrenner cette nouvelle période d’entente cordiale, j’ai choisi une de mes belles vestes de Harris tweed, une chemise tattersall Viyella et un pantalon corduroy champagne et gilet assorti.

Guy de Vanssay

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