Route du Rhum : c’est parti !

Quelle audace, cette Route du Rhum-Destination Guadeloupe.

Navigation proche des voiliers avec la journaliste, Patricia-M. Colmant.

Beaucoup plus qu’un évènement sportif, la Route du Rhum-Destination Guadeloupe est une affaire de passion, de liberté, d’audace, de volonté, de détermination, mais aussi de grain de folie. Car il faut une motivation sans limite et ne pas manquer de courage …ou avoir une petite dose d’inconscience, pour partir seul sur un bateau à une deux ou trois coques, affronter les dépressions de novembre sur l’Atlantique nord ! C’est en effet le prix à payer pour connaître, sauf si l’avarie est au détour d’une vague, la douceur des alizés qui portent, tous les 4 ans, les marins vers l’île des Antilles françaises depuis 1978. Cette aventure maritime est tellement fascinante pour certains que l’organisation a corsé les règles de qualification et a limité le nombre de candidats.

Charlie Davin ( Apivia Imoca)

 

Néanmoins, ils étaient 7 femmes et 131marins à franchir, dans une jolie brise ensoleillée, la ligne de départ (de 5,5 km compte tenu du nombre de partants) au large de Saint-Malo, mercredi 9 novembre, à 14h15. Un départ en semaine, plutôt que le dimanche précédent initialement prévu, étant donné la météo chaotique et puissante annoncée. Ils ont donc quitté les côtes bretonnes dans des conditions idéales, offrant en spectacle un superbe tableau à la Marin-Marie. Mais après quatre jours de navigation, trois démâtages et deux chavirages éprouvaient la flotte des skippers solitaires, rappelant aux concurrents qu’ils n’étaient pas partis pour une promenade de santé, mais bien pour essayer de composer avec les éléments y compris des rafales à plus de 40 noeuds et des creux de 4 à 6 m.

Le départ d’Ocan Fifty d’Eric Peron

Tous ces marins, professionnels et amateurs en quête d’adrénaline XXL, s’ingénient à manier des montures surtoilées, de plus en plus rapides et complexes à régler qui vont de 12,18 m pour les 55 monocoques de la Classe 40 à 32 m pour les 8 trimarans Ultims. Entre ces deux extrêmes, les 75 autres participants se répartissent en 4 classes : les 8 Ocean Fifty, des trimarans de 15,24 m très véloces et sportifs ; les 38 IMOCA, monocoques de 18,28, une classe très dynamique stimulée par la grande aventure du Vendée Globe tous les 4 ans ; les 12 Rhum mono, ensemble hétéroclite de bateaux plus ou moins sportifs et certains assez âgés et les 17 Rhum multi, catamarans et trimarans de moins de 20 m dont nombre sont en fait des bateaux de croisière un peu allégés. Cette classe a d’ailleurs séduit plusieurs grands noms de la course au large, tel Roland Jourdain, 58 ans, qui a gagné deux fois cette course et s’est élancé cette année sur un catamaran construit à 50% en lin à la place de la fibre de verre. Marc Guillemot, 63 ans, qui a couru plusieurs Vendée Globe et 4 Route du Rhum, Halvard Mabire, 65 ans qui s’attaque à son 5è Rhum ou Philippe Poupon, 67 ans qui a gagné une des quatre éditions déjà terminées. Et le tenant du titre, Francis Joyon, grande figure de la voile, en est, à 66 ans, à sa 8ème participation ! Il est reparti sur son trimaran IDEC, un Ultim certes vieillissant, mais néanmoins, un mythe de cette course puisque ce bateau a remporté les trois dernières éditions, sous différentes couleurs.

Maxime Sorel ( V and B Monbana Mayenne)

Une course attachante si on en juge par tous ceux qui y reviennent…

Patricia-M. Colmant

 

visuels de V. Olivaud et A. Piltre

 

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