Redécouvrir le souffle poétique de Nougaro sur scène

Sur la scène du Studio Hébertot, à Paris, Laurent Malot interprète quelques pépites du répertoire de Claude Nougaro, disparu il y a vingt ans. Avec une vitalité et une présence qui nous embarquent, il donne à entendre toute la poésie des textes de « l’homme aux semelles de swing », désormais classiques de la Chanson française.

Rencontre avec Laurent Malot, le chanteur du trio.

– Cela fait longtemps que vous cheminez avec Claude Nougaro ?
Laurent Malo : Cela a été justement le point de départ de ce spectacle. Je dis, et c’est la vérité, que Claude Nougaro m’accompagne depuis que je suis tout petit. J’ai l’impression de l’avoir toujours écouté et de le redécouvrir sans cesse. Je l’ai vu très souvent en concert de mes 14 à mes 35 ans.


– « Tribu Nougaro », c’est une célébration, un hommage ? Avez-vous peur qu’on l’oublie ?
L. M. : Je ne pense pas qu’on l’oublie. Les 20 ans de sa disparition ont permis de remettre un éclairage sur son œuvre. En revanche, j’ai l’impression qu’il n’est pas considéré tout à fait à sa juste valeur. Le grand public connaît peut-être au maximum dix chansons de Claude Nougaro alors que l’œuvre est colossale. Cela a été notre souhait justement d’essayer de faire connaître au public des chansons magistrales trop peu entendues.

– Vous sentez-vous des points communs, des affinités avec le poète chanteur de Toulouse ?
L. M. : Oui, dans l’amour du jazz et des musiques métissées. J’ai aussi un grand amour des mots et de la poésie bien qu’étant un auteur beaucoup moins talentueux, c’est un euphémisme, que Claude Nougaro. Ensuite je crois que nous sommes tous les deux de la même famille scénique. En n’étant pas très modeste, je dirais de la famille des incendiaires de planches !!

– Avez-vous travaillé la gestuelle de Claude Nougaro pour ce spectacle ?
L. M. : Absolument pas. La gageure était justement d’essayer de ne tomber dans aucun mimétisme par rapport à Nougaro et de s’approprier les chansons comme si c’étaient les nôtres. C’est d’ailleurs le vrai rôle de l’interprète de chercher sa propre signification des œuvres, que ce soit du théâtre, de la danse ou de la chanson, pour y apporter sa propre vision.

– Pouvez-vous nous présenter les deux musiciens qui vous accompagnent sur scène ?
L. M. : Franck Steckar et Christophe Devillers sont tous deux multi- instrumentistes. Franck joue du piano, de la trompette, de l’accordéon, des percussions et fait les chœurs. Christophe joue de la contrebasse, du trombone, des machines, des percussions et est aussi aux chœurs. Je les connais et joue avec eux depuis très longtemps. Ils accompagnent par ailleurs de nombreux artistes dont Juliette.

– Laquelle parmi les chansons que vous interprétez est la plus chère à votre cœur ?
L. M. : Question difficile, je vais en citer trois. « La danse » pour ce qui s’y raconte et également pour cette phrase absolument essentielle lorsque l’on pratique un art : « La danse est une cage où l’on apprend l’oiseau. » « 4 boules de cuir » pour l’énergie qu’elle demande. Et enfin notre « Medley Afrique » car je le trouve assez original et les chansons qui le composent se répondent en donnant un éclairage nouveau au propos.

S.D.
Crédit photo : G.G.


« Tribu Nougaro »
Studio Hébertot
78, bis Boulevard des Batignolles – 75017 Paris
01.42.93.13.04
Réservations.

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