Penati al Baretto
Une étape gastronomique proche de l’Etoile pour un voyage dépaysant et parfumé en Italie.
Plus encore que dans la botte, les Italiens fleurissent à Paris ; mais plutôt dans le genre pizzeria, boîte à pâtes pour la pause du midi.
Très lumineuse la salle du Penati
Avec Penati, aucun pizzaloïo les mains façonnant la boule de pâte à pain non loin du four à bois, ni trattoria ès pasta et gelati ! On surfe plutôt sur le registre du gastronomique qui met en valeur les spécialités des différentes régions italiennes, de la Vénétie à la Sicile en passant par le Piémont.
Les pâtes aux sardines : une des spécialités du chef
Géographiquement, le restaurant est dans la discrète rue Balzac où exerce déjà un chef hautement étoilé en la personne de Gagnaire. Le Triangle d’Or est tout proche et si la qualité est là, les prix reflètent aussi terriblement le quartier !
Pâtes et truffes fraîches
Côté décor, de l’élégance, du confort à des encablures des chauds et aveuglants néons, des gondoles plastique murales des estaminets italiens habituels. Passé la porte à tambour, atmosphère « dolce vita » sur fond de boiseries en loupe d’orme, de lustre moderne à la feuille d’or, de moquette épaisse et de nombreuses photos souvenirs de personnalités. Sophia Loren, Armani, Ornella Mutti, Carla Bruni, Agnelli sont là pour nous rappeler qu’on vient d’entrer dans un petit coin de l’Italie. De la soirée vous ne pourrez l’oublier car le personnel a cet accent chantant du Sud au charme indéniable.
Pour le chef Alberico Penati, « il n’y a pas de grande cuisine italienne sans le culte intrinsèque du produit d’origine et de saison ». Priorité est donc donnée aux produits 100 % italiens importés de petits producteurs : le veau est du Piémont ainsi que les noisettes, le jambon du Frioul, l’agneau de lait des Pouilles, le cochon de Sardaigne, les haricots et l’huile d’olive de Toscane.
Des photos de stars décorent les murs
D’ailleurs avant même d’attaquer votre repas, en guise d’amuse bouche ou pour accompagner l’apéritif maison (Martini Bianco et Amaretto Disaronno) ; voilà la nappe blanche garnie de bonne mortadelle, de morceaux de vieux parmesan, de focaccia maison et d’huile d’olive vierge et fruitée.
Volontairement (c’était peut-être une erreur ?) je n’ai pas sélectionné les plats signature : spaghetti aux sardines, Taglioni aux truffes blanches et j’ai opté pour plus d’originalité avec un sauté de bulots sur scarole pochée dans un bouillon de chapon (24 €). En plat principal, j’ai testé la très belle et tendre côte de veau aux châtaignes (44 €) et le tronçon de lotte, moules et épeautre cuisinés à l’huile de safran (42 €). Parfaite maîtrise des cuissons tant du poisson que de la viande qui manquait cependant un peu de jus.
Les desserts qui affichent les 14, 17 et 20 € sont de grands classiques : baba, tiramisu et granités. Ces derniers, mandarine ou pamplemousse rose, sont d’un peps incroyablement parfumé et léger en fin de repas. Si vous êtes gourmet, le gianduitto aux noisettes (une bûche chocolat – noisettes) est à se damner.
Un grand classique, le tiramisu
Que vous preniez ou non un café ou cappuccino, ne passez pas à côté des « gocce di rosolio », des petits bonbons billes délicieusement désuets et colorés de liqueur de fruits et de roses.
La carte des vins peut effrayer par la sélection de quelques grands crus affichant les 1 000 voir même les 2 000 €. Heureusement le sommelier connu à l’Amigo de Bruxelles mais surtout chez Hélène Darroze à Paris, Massimo Iacono, a mis quelques bouteilles abordables comme le Valpolicella 2008 Veluto Meroni de Vénétie à 12 € le verre et 36 € les 46 cl ou le blanc Selvadolce 2009 Rucantu de Ligurie à 10 € le verre et 30 € les 46 cl.
De très belles propositions en Barolo.
9 rue Balzac
75008 Paris
01 42 99 80 00
ouvert du lundi au vendredi, le samedi au diner
Menu à midi à 2 plats à 39 € et 49 € à 3 plats
