Mignonne, allons voir si la rose ….

La reine des fleurs ouvre à nouveau ses pétales en ces premiers beaux jours et revient en force en parfumerie, en particulier dans les maisons de niche qui semblent la découvrir.

 

Musiciens, cuisiniers, parfumeurs et poètes comme Ronsard ; tous l’ont célébrée depuis la nuit des temps et continuent à la glorifier, car la rose est une fleur qui révèle une palette infinie d’odeurs.

 

Des confins bulgares aux collines grassoises

 

Non… la guerre des roses n’aura pas lieu et pourtant entre la Damascena de Bulgarie et la Centifolia (ou rose de mai) de Grasse existe un monde olfactif. Il n’y a pas une rose mais des roses, chacune ayant sa part de mystère et de personnalité. Près de 400 composants de la rose ont été identifiés, faisant par là même le bonheur des nez qui peuvent exploiter les notes gourmandes, fraiches, piquantes, poudrées, suaves, mystérieuses, envoûtantes, sensuelles, juvéniles de la rose.

La Damascena appelée rose bulgare est produite en 3 pays (Maroc, Bulgarie et Turquie). Trésor national, elle est cueillie à la main de 4 heures du matin jusqu’à midi de la fin mai à la mi juin afin de fournir l’huile essentielle la plus riche.

Fournie d’une centaine de pétales, d’où son nom, la Centifolia a pris racine à la fin du XVII ème siècle sous la douceur climatique de Grasse. Face à la spéculation immobilière galopante de la région, quelques producteurs passionnés la maintiennent sûrs de vendre leur production le plus souvent en exclusivité à des maisons tels que Chanel et Patou pour leurs jus mythiques, les N° 5 et Joy.

 

Quelques roses d’antan

 

Certaines roses des parfums d’Houbigant, de Coty, de Worth et de Rochas ont aujourd’hui disparu ou sont quasi introuvables. Mais l’éclosion de la plupart des jus à la rose remonte aux années 1980. Les nostalgiques de ces odeurs aiment le ressenti d’émotions vécues il y a longtemps et des fragrances comme Nahema de Guerlain (1979), Paris d’Yves Saint Laurent (1983), Rose Muskissime de Maître Parfumeur et Gantier et Trésor de Lancôme (1990) sont encore bien présentes sur les linéaires.

 

Les roses des marques de niche et du sélectif

 

Rose privée, la rose solaire de l’Artisan Parfumeur

 

La maison rentre dans le club fermé des marques utilisant la rose de mai pour cette eau de parfum. Sophistiqué, le rare absolu de mai est accompagné d’œillet, de lilas, de magnolia, de basilic et d’un accord chypre aux notes de foin ensoleillées. 50 ml, 90 € ; www.lartisanparfumeur.com

La Nuit Trésor, la rose aphrodisiaque de Lancôme

Voilà un philtre d’amour tout à fait énigmatique avec un coeur d’essence de rose noire, un absolu d’orchidée vanille, de l’encens, de l’essence de papyrus et du pralin de litchi. Une composition volontairement gourmande et mystérieuse où la rose règne en maître et reine pour cette eau de parfum charnelle et puissante. 50 ml, 78 € en parfumeries et grands magasins.

 

Eau Plurielle, la verte rose de Dyptique

 

Un buisson de rose associé à du lierre sauvage : voilà un jus très végétal et vert. Différente d’une eau parfumée, cette odeur s’apparente à un vinaigre de toilette et peut parfumer tant les cheveux que le linge. 200 ml, 65 € ; www.dyptiqueparis.com

 

A La Rose, le duo soliflore de roses de Maison Francis Kurkdjian

 

Deux portraits de Marie-Antoinette une rose à la main ont inspiré ce parfum qui est une ode à la fleur par l’association de la rose bulgare en tête et celle de mai en fond. Profondeur et puissance sont au rendez-vous de cette rose somme toute très sentimentale. 70 ml, 145 € ; www.franciskurkdjian.com

 

French Leather, la rose cuirée de Memo

 

Le cuir pointe sous la rose ; on a l’impression de plonger dans le sac à main d’une femme alors que des notes hespéridées-musquées-épicées s’y mêlent. 75 ml, 168 € ; www.memofragrances.com

 

Rose Ikebana, la croquante rose d’Hermès

 

Baies roses, rhubarbe, pamplemousse, miel et vanille confèrent beaucoup de gourmandise à cette rose tout en douceur et rondeur. 100 ml, 120 € ; dans les boutiques Hermès.

 

 

I love my man, la rose amoureuse de Dear Rose

 

Une collection où la musique joue la même partition que l’odeur en des accords vibrants de roses bulgares et centifolia, de cannelle, de fève tonka et de santal. 100 ml, 135 € ; en vente chez Liquides dans le 3 ème à Paris.

 

Very Irrésistible « mes envies irrésistibles », la rose audacieuse de Givenchy

 

Mythique cette belle rose dont le jus Very Irresistible est emblématique et successful pour Givenchy s’habille aujourd’hui d’un beau ruban fleuri. Attention, cette eau de toilette est une édition limitée. 50 ml, 74 € ; en parfumeries et grands magasins.

 

Love Rose, la rose chyprée de Reminiscence

 

Voilà un nouveau terrain olfactif pour la bijouterie fantaisie Reminiscence. Les deux roses bulgare et grassoise sont rendues plus voluptueuses par des agrumes, de l’iris et des muscs précieux. 100 ml, 110 € en avant première début avril chez Sephora.

Rose Desgranges, l’envoûtante rose de la maison éponyme

 

L’écrin d’origine de cette maison des années 1950 renaît dans le huitième arrondissement avec cette eau de parfum charnelle. Quelques agrumes viennent réveiller la sensualité du mélange patchouli-musc-vanille. 50 ml, 96 € ; 70 rue du Fg St Honoré, 75008 Paris.

 

Milieu Rosa, la lumineuse rose d’Odin

 

La marque new-yorkaise Odin a superposé ici différentes pétales de roses : de la rose épicée marocaine, de la délicate rose de mai, de la rose miellée de Turquie. 100 ml, 175 € ; chez Colette.

 

Rose, la rose orientale de Roger & Gallet

 

Célèbre pour ses savons, la marque revient à ses origines (vers 1862) quand elle signe des eaux de toilette. Cette eau douce parfumée nous entraine dans une promenade dans les luxueux palais de maharadjahs à la soyeuse exubérance. A une fraiche rose du Népal se mêlent pivoine, bourgeon de rose, ambre, lait d’amande. 100 ml, 39, 10 € ; en pharmacies, parapharmacies et grands magasins agréés.

Rose de France, la royale rose d’Historiae

Cette maison de niche met en valeur l’Histoire, celle de ses rois et reines via certaines demeures majestueusestelles que l’Orangerie du Roy, le Trianon, le Hameau de la Reine, le Sénat. Reine des fleurs, la rose est ici sublimée par un grand nez, Bertrand Duchaufour, grâce à un accord Damascena-benjoin en un sillage très balsamique. 75 €, le 100 ml, en vente chez Jacquemart André, à Chantilly, Vaux le Vicomte, Chenonceau, Chambord, aux Galeries Lafayette et dans certaines boutiques de niche.

Rose Mai, la rose anglaise de Fragonard

Curieusement la belle maison grassoise nous entraîne au delà de la manche avec une rose à mon sens à connotation britannique, un tantinet fraîche un tantinet poudrée. Point de soliflore ici, mais une association de fleurs pour la plupart blanches avec du gardénia, du muguet sauvage, du jasmin, de l’ylang-ylang et des bourgeons de cassis qui apportent du vert croquant. 100 ml, 20, 83 €, www.fragonard.com et dans la toute nouvelle boutique près de l’Opéra au 5 rue Boudreau paris 9 ème (01 40 06 10 10).

 

Prix susceptibles de modification selon les lieux de vente