Mavrommatis Le Restaurant

Belle adresse couronnée d’une étoile pour Mavrommatis Le Restaurant qui met en valeur la cuisine hellénique.

Addict au dieu cacao et à la recherche de tout nouveau chocolatier, jamais je n’aurais pensé goûté et surtout aimé du chocolat aux olives !! C’est chose faite avec le dessert du restaurant étoilé du chef chypriote Andréas Mavrommatis. Mais avant d’aller droit aux douceurs, plantons le cadre et le décor.

Avenue Paul Doumer, je passe souvent et m’arrête chez ce traiteur (il a remplacé Hédiard) qui met en lumière les produits grecs et globalement méditerranéens. Apprenant que cette maison avait plusieurs restaurants, bien m’a pris d’aller en tester un, d’autant que d’emblée j’ai porté mon choix sur l’étoilé. Une étoile bien justifiée et obtenue en décembre 2018 ; alors que l’univers Mavrommatis a débuté en 1981 et qu’il existe aujourd’hui une ‘Maison Mavrommatis’ riche de 4 restaurants à paris, 9 boutiques traiteurs sur Paris, Nice, Strasbourg, Marseille et un établissement à Chypre.

La salle comme l’intérieur d’une maison grecque

Le Mavrommatis de la rue Daubenton est donc le plus beau bébé de la Maison et par sa décoration il vous fait pénétrer immédiatement dans l’univers d’un habitat hellénique : entre pierres et bois, des murs arrondis et blancs crème, un éclairage feutré, des cloisons percées d’étoiles pour sous-entendre une impression orientale de moucharabieh. En deux mots, un ensemble épuré, sobre qui met en valeur la gaité et les couleurs des assiettes. Mais déjà l’assiette d’accueil à votre table est étrangement retournée sur une dessin à l’encre noire, un dessin d’un ex cher ami des Mavrommatis, Georges Moustaki.

Faites-vous plaisir et offrez-vous le menu découverte à 5 plats non comptées les mises en bouche et douceurs finales : à 105 € et 160 € avec les accords mets et vins ; cela vaut vraiment le coup et l’étoile Michelin est amplement méritée.

Le thon mi-cuit, tomate ananas au zaatar

On démarre en fraicheur et légèreté avec les 2 entrées : un carpaccio de pagre rehaussé de poutargue et accompagné de palourdes marinées au piment d’Espelette (l’épice et la poutargue apportent ce supplément de piquant et d’iodé-fumé au poisson cru). Suivait un des plats mythiques du chef, son aubergine ; à savoir une tranche d’aubergine confite au thym sur laquelle ont été posés des légumes crus et cuits et du lard Colonnata. En bouche un excellent contraste des textures moelleuses et croquantes plus une impression de douceur grasse enveloppant le cru du végétal. A la carte ces deux plats sont à 35 € et j’ai écouté les excellents conseils du sommelier uruguayen, Pablo Dotta visiblement épris des vins méditerranéens lequel vous parle merveilleusement de ‘ses’ cuvées et des cépages autochtones à la Grèce (il existe environ 80 cépages propres à la Grèce et ses îles). A boire sur ces plats : un verre de vin blanc un peu sec et minéral comme l’AOP Santorin, Hatzidakis, Skitaki 2017 (la bouteille est à 98 €).

Le carpaccio de pagre

Belle suite avec les 2 plats principaux : un thon mi cuit aux pistaches, courgette et tomate-ananas grillées au zaatar émulsion roquette et artichaut. Presque aussi tendre que de la viande, le thon était relevé par les pistaches et surtout par le mélange d’épices libanaises zaatar et la légère amertume de l’émulsion. Belle réussite aussi pour le suprême de pigeon laqué au miel qui était parfaitement cuit car rosé et rendu plus doux et sucré par son jus au moût de raisin (42 et 44 € à la carte). Pour l’accompagner un vin rouge de Céphalonie du Domaine de Gentilini, l’éclipse 2016.

L’aubergine confite et ses légumes crus et cuits

Et après un pré-dessert de baba aux fraises des bois, le fameux dessert chocolat-basilic-olives, un plat signature d’Andréas Mavrommatis. Il s’agit d’un mi-cuit de chocolat, une ganache de taïnori (des fèves grand cru de Valrhona à 64 % en provenance de République Dominicaine) dans laquelle ont été mélangées des olives de Kalamata ; un crémeux chocolat basilic ; l’ensemble rafraîchi par une quenelle de glace à la fleur d’oranger. Etonnant et diablement bon ; la saveur herbacée et légèrement vinaigrée de l’olive arrivant au palais en toute dernière saveur.

Et au cas où il vous resterait une petite faim, ne pas oublier le délicieux macaron à la pistache d’Egine parfumé à la rose ; les subtils parfums de cette bouchée vous transportent en Iran dans la merveilleuse Ispahan.

Le dessert signature du chef : chocolat-basilic-olives

 

 

 

Mavrommatis Le Restaurant

42 rue Daubenton

75 005 Paris

01 43 31 17 17

www.mavrommatis.com

 

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