L’Ultra Trail du Mont Blanc

La folie Ultra Trail fait bouger les foules.

La journaliste Patricia Colmant a suivi quelques coureurs. Elle livre ici ses impressions.

Ambiance de feu, applaudissements et cris de soutien à tout va, les coureurs de l’Ultra Trail du Mont-Blanc n’avaient rien à envier à ceux du Tour de France vélo en matière d’encouragements du public, le week-end dernier sur les pentes escarpées des Alpes, au pied du toit de l’Europe. Des soutiens bien mérités pour des compétiteurs hors normes qui, à bonne vitesse ou a toutes petites foulées, ont effectué le tour du Mont-Blanc, soit 171 km et 9963 m de dénivelé positif au départ de Chamonix en 46h30 mn au plus !

Un départ pour plus de 2680 coureurs

Un défi fou s’il en est qui a séduit 2684 participants, soit la totalité du quota ouvert par les organisateurs qui peuvent se féliciter d’avoir eu cette idée folle il y a 20 ans. Le succès de chaque édition dépasse celui de l’année précédente avec des centaines de spectateurs à Notre-Dame de la Gorge en fin de journée ou au col de la Forclaz au petit matin sans oublier la foule compacte à Chamonix pour voir passer l’élite mondiale du Trail allant chercher au fond de soi-même les dernières forces pour poursuivre, vaille que vaille, cette aventure humaine entre nature chaotique et dépassement de soi.

Le terrain est plus qu’ingrat !

Comment trouvent-ils les ressources pour obliger leurs jambes à les porter si loin ? L’entraînement, même assidu, ne suffit pas. Il faut un mental d’acier, une volonté de fer et une envie de tester ses limites dans la performance qui devient presque obsessionnelle. Ainsi Loïc qui, à 40 ans, est fou de sports extrêmes et gravit tous les lundis soir les marches de Montmartre pour travailler son dénivelé avec succès (il a mis 32h 36 mn) ; ainsi Virginie qui a eu un coup de foudre, il y a deux ans sur l’UTMB et qui, cette année, l’a couru avec l‘homme de sa vie en 45h 41mn 47s. A 42 ans, Gaetan a lui trouvé un exutoire dans le Trail et l’UTMB après le traumatisme vécu au Bataclan le 13 novembre 2015. C’est sa façon de garder la tête hors de l’eau depuis cette nuit funestequ’il a oublié pendant ses 43h 14 mn de course. Ils sont des dizaines à porter leur histoire personnelle sur les sentiers caillouteux pour l’oublier ou la sublimer.

Le dépassement de soi est une des principales causes de participation à cette course

C’est vrai pour les amateurs comme pour les pro du Trail. Ainsi du vainqueur de cette 20è édition, l’Américain Jim Walmsley de Phoenix (Arizona), après 19H37mn43s. Cette compétition fait tellement rêver certains que ce vainqueur, après des performances proches du graal depuis 2017, est venu s’installer dans le Beaufortain, il y a deux ans pour s’entraîner au plus près de son futur exploit ….

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