Le potager du château Colbert en Anjou

Entre les mains de Mickaël Vincent, le potager du château Colbert mérite amplement son label de « jardin remarquable » reçu l’an passé.

Visite avec ce jardinier expert

En Anjou, la commune de Maulévrier est surtout connue pour son parc oriental qui fait déplacer les foules au printemps lors de la floraison des azalées et des cerisiers et en automne pour les couleurs rougeoyantes des érables : une vraie merveille que ce jardin japonais.

Taille en nuages pour certains arbres du parc oriental de Maulevrier

Mais sur cette commune une autre perle du patrimoine et du végétal, le château Colbert et son potager. Avec une construction débutée vers 1677 par des maçons locaux expérimentés via leur travail au voisin château de Serrant et grâce à des dessins de Jules-Hardouin Mansart ; le château est connu pour son propriétaire, Jean Nicolas Stofflet, généralissime des armées catholiques et royales fusillé après la révolution. Ultérieurement il passe entre plusieurs mains, dont des congrégations religieuses, avant d’être acquis et transformé en hôtel en 2001. Le propriétaire le plus célèbre du château est la fille du Comte de Serrant, Marie Madeleine, qui le reçoit à l’occasion de son mariage avec Edouard-François Colbert, frère du ministre de Louis XIV.

Le château Colbert

Le label ‘jardin remarquable’ obtenu en 2019

En mai 2019, le parc de 3 hectares et 8 000 m2 de potager ont été classés ‘jardin remarquable’ par le Ministère de la Culture. Une distinction amplement justifiée au vu des carrés où alternent quelques 150 espèces de légumes entre les fleurs comestibles, les fleurs d’agrément et les aromatiques.

Des fleurs d’agrément sont plantées entre les rangs, les carrés

Plusieurs girouettes décorent en plus le potager

Mais avant cette reconnaissance, tout un travail démarré grâce aux dessins originels du potager de 1816 et un débroussaillage complet qui a permis de retrouver un bel escalier à double corps lequel marque l’entrée du potager.

Comme un jardin à la française, le lieu dévoile plus d’une dizaine de carrés autour de canaux d’irrigation et ceints par quelques 20 000 pieds de buis (non atteints par la pyrale car surveillés au quotidien !!!).

 

Mickaël Vincent, l’heureux jardinier du potager Colbert

Entre les pois et les tomates protégés d’éventuelles maladies et attaquants par du cerfeuil et du basilic, je découvre le maître des lieux, Mickaël Vincent, les mains chargées de menthe poivrée. Si lors de votre visite vous avez la chance de le rencontrer, n’hésitez pas à lui poser toutes sortes de questions. Mickaël Vincent a l’intelligence et l’humilité des hommes qui travaillent la terre et la simplicité naturelle et le bon sens viscéral de ceux qui savent qu’une parcelle bien traitée saura vous donner le meilleur d’elle-même.

Des petits piments

Le jardinier me montre ses petites aubergines

Mickaël Vincent fait lui même son compost

Sa science est grande et preuve en sont ses études d’architecte-paysagiste, son stage à Versailles avec Alain Baraton, son grand prix SNHF du plus beau potager de France reçu en 2016. Il dit lui-même ‘je travaille comme un amateur, mais surtout comme son grand-père », en respectant les cycles naturels de la terre, en pacsant les plantes qui s’aiment entre elles, en éloignant les ennemies (persil et salade), en économisant l’eau.

 

Du jardin à la cuisine

Le secret de Mickaël Vincent et surtout la finalité de son travail est de fournir le restaurant du château et son chef, Sébastien Cramard. « L’utilité première du potager est la culture pour alimenter la carte du Stofflet ». La finalité n’est en aucun cas purement esthétique, comme à Villandry par exemple, même si les carrés doivent avoir une esthétique à l’œil et constituer des dessins harmonieux entre l’orangerie et les pentes recouvertes de fruitiers. Les rangées de choux ne succèdent pas aux rangs de tomates : les carottes, les patates douces, les cardons, les ocas péruviens, les tubercules poussent avec la verveine citronnée, l’œillet d’Inde, la mélisse, la mauve des bois. Sans revendiquer un label bio, le jardin par la manière dont il est travaillé (sans pesticide) l’est plus qu’un espace bio. En regardant la vigueur de ses divers radis, de ses betteraves crapaudines ; on voit bien que le légume a poussé ultra sainement et avec joie pourrait-on dire.

Des fleurs comestibles pour agrémenter les plats

A la tête d’un jardin vieux de 200 ans, Mickaël Vincent respecte les anciens savoir-faire et dans cet environnement favorable l’épanouissement de ses plantes est total.

Les contreforts du potager sont en buis et entourés d’arbustes fleuris

Visite du potager tous les jours de juin à octobre de 10 à 19 h : 5 €

Place du Château

49 360 Maulevrier

www.potagercolbert.com

www.anjou-tourisme.com

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