Le Marais Poitevin : tellement beau l’hiver !
Entre Poitiers et La Rochelle, le Marais Poitevin est la seconde zone humide de France après la Camargue. Allez le voir en hiver, car il offre en cette saison toute sa naturalité.
Le batelier fait progresser la plate avec sa pigouille
De juin à septembre, les plates (barque traditionnelle) sont à touche-touche sur les canaux. Certes, si la chaleur est au rendez-vous, vous pourrez peut-être voir une conche (voie d’eau communale) recouverte de lentilles d’eau ; mais alors le déplacement de votre plate sera rendu plus difficile. Aux beaux jours, la végétation est luxuriante à souhait, ce qui est normal car elle a les pieds dans l’eau ! A peine pourrez-vous apercevoir, entre les frênes têtards, les quelques troupeaux de vaches « nettoyeuses » des parcelles et des champs entre les voies d’eau. Tapée par le soleil, la faune se cache, se tapit dans les trous d’eau et le calme naturel du marais se transforme en appels, cris des enfants, des amis qui s’interpellent les uns les autres entre les barques.
De la plate vue sur une rigole
Profitez des derniers jours d’hiver pour une balade en plate sur ce Marais Poitevin dont vous percevrez alors le côté sauvage. A vous la fascination de ce silence à peine troublé par l’enfoncement dans l’eau de la pigouille (perche pour atteindre le fond et faire avancer l’embarcation) maniée par le batelier. « La parole est d’argent, le silence est d’or » dit le proverbe. A moins de 3 heures de Paris, on se sent totalement dépaysé (e), presque à l’autre bout du monde, impressionné (e) par ce calme que les grandes villes du XXI ème siècle ne connaissent plus. Certains pourront presque être oppressés par tant de quiétude. Pour ma part, quel bonheur que de pouvoir s’arrêter pour écouter le calme, quelle joie de suspendre le temps et d’apprécier en son for intérieur la zénitude.
Brouillard matinal
En hiver la nature du Marais Poitevin reprend ses droits n’étant plus troublée par l’action de l’homme. Seul (e) dans votre canoë ou barque, vous vous glisserez dans les rigoles. A vous d’ouvrir alors vos yeux pour admirer le vol furtif du martin pêcheur, la nage au ras de l’eau d’un ragondin avant qu’il ne se cache dans sa tanière (ces myocastors sont dramatiques pour les berges au même titre que les écrevisses rouges d’Amérique !). Un héron cendré à la recherche d’un poisson s’envolera sans bruit et une rainette sautera dans l’eau heureuse d’avoir pu échapper au bec du prédateur.
Quand l’eau inonde, on parle de marais blanc
Mariage de la terre et de l’eau façonné par l’homme entre le XIII et le XVI ème siècle surtout, le Marais Poitevin dans les Deux Sèvres est labellisé « parc naturel régional ». Sur les 100 000 hectares des 3 marais (océanique, desséché et mouillé), près de 900 kms de voies d’eau sont ouvertes à la navigation. Le marais dit mouillé est le plus sauvage, le plus préservé, le plus naturel. Réservoir des 2 autres, il est appelé marais blanc en cas de fortes intempéries quand tout est inondé. Cela sera alors une chance supplémentaire de voir un paysage hors du commun, mais difficile d’accès !!
De Niort la porte d’entrée dans le marais est Coulon ; mais les embarcadères sont nombreux sur plusieurs autres communes : Arçais, Magné, Sansais, St Hilaire La Palud. Alors poussez un peu plus loin pour vous enfoncer dans les eaux.
Au cœur de cette Venise Verte, un hébergement très calme, des chambres d’hôtes environnementales : Maison Flore à Arçais, 05 49 76 27 11 (env. 65 € la chambre)
Tout renseignement au 0820 2000 79 et www.niortmaraispoitevin.com
05 49 77 87 79 et www.tourisme-deux-sevres.com
visuels de professionnels affiliés à l’agence pour le développement touristique des Deux Sèvres : Wall, Rouyer, Guilbard
L’été s’il fait très chaud, les lentilles d’eau apparaissent au pied des têtards
