Le Logis de Forge : un jardin remarquable proche d’Angoulême

En Charente, à moins de 10 kms d’Angoulême, Le Logis de Forge a reçu dès 2004 le label de ‘jardin remarquable’.

Visite rapide avec les propriétaires et créateurs de ces beaux espaces végétalisés, Ghislain et Martine de Beaucé.

Hormis un léger clapotis dû aux écoulements d’eau entre les canaux et rivières, le calme est omniprésent et ici on n’entend plus le bruit des martinets sur les chiffons ni celui des roues brassant et séparant les fibres textiles. Pourtant les trois séchoirs à papier magnifiquement restaurés témoignent bien de l’ex-activité papetières du domaine.

Le propriétaire, Ghislain de Beaucé

Le lieu à lui seul est le reflet de toute une époque industrieuse et industrielle du papier en Charente. Depuis 1781, la propriété est le patrimoine d’une même famille bourgeoise, les Sazerac de Forge, avant de devenir par donation celle des Beaucé qui l’ont sauvé et restauré pendant 25 ans. Ultérieurement ils s’attelleront à la création des jardins.

Des jardins créés de A à Z

Et c’est bien de création de toutes parts dont il s’agit, même si les Beaucé ont ’exploité’ géologie et géographie du lieu. Un écrin de verdure et d’eau devaient compléter le bâti principal dont les premières pierres datent de 1485. Les propriétaires voyageant beaucoup pour leur profession, ces séjours à l’étranger ont nettement influencé les conceptions contemporaines des espaces arborés.

Pièces d’eau, cyprès et statues pour une influence italienne

Dans un point de vue, c’est l’Italie qui s’offre à vous (normal me direz-vous, ce coin-là de Charente est nommé ‘Toscane charentaise’ !) avec un canal bordé de longs cyprès, de sculptures et de statues. Dans un autre coin, on s’évade dans l’entrelacement de petites rivières propres aux jardins japonais de Kyoto. Plus loin des meules en pierre d’un ancien moulin à noix rappellent les activités anciennes des moulins et le travail des moines, premiers habitants des lieux.

Fort bien restaurée la façade Renaissance du château

Au fond un grand étang égayé par des nénuphars et des bosquets de fleurs légères apporte une touche aérienne et romantique que ne renieraient pas les impressionnistes s’ils devaient peindre ce jardin. Du minéral avec des murs de pierres sèches et de buis, du mouvement tout en légèreté à la manière du paysagiste Gilles Clément, de l’eau en bassin, pièce d’eau, étang, canal : le jardin est multiple et varié.

Une résurgence inouïe qui confère au site un caractère exceptionnel

Au cœur de la pièce d’eau principale une étonnante résurgence met en valeur la pureté cristalline de son eau. Il s’agit d’un entonnoir naturel de 7 mètres de diamètre et de profondeur. Le débit est puissant de 500 litres / seconde en été à 1 000 kitres au printemps. De ce mini gouffre émergent des bleus et des verts improbables comme les cénotes du Mexique.

La résurgence photographiée par A de Montleau

Il y a là comme une grande tourbière ; de cette cavité souterraine sortent des sources pérennes qui alimentent un étang d’ornement et explique bien l’utilisation de l’eau comme source d’énergie pendant plusieurs siècles. Dès le IX ème siècle, des moines installent un prieuré près de cette résurgence afin d’en bénéficier pour fabriquer des outils ; d’où le nom de forge. Plus tard du XV ème au XVIII ème siècle, les propriétaires convertissent la forge en moulin à blé blanc et noir, puis en moulin à noix ; avant que les Sazerac ne se servent de l’eau pour l’industrie papetière.

Un des séchoirs à papier

En marchant près du grand bassin, chaque pied s’enfonce un peu et sent l’eau sous-jacente ; ce qui est tout à fait normal, car les nombreuses sources affleurent et se jettent dans la rivière La Boëme. Pour dynamiser cet ensemble aquatique de petits ponts se succèdent en un univers féérique. Et au cœur de ces rigoles et chutes d’eau, une végétation parfois étonnante à l’image des prêles asiatiques qui ondulent au vent.

La propriété vue du grand étang

Dans l’eau se reflètent les bâtiments et l’ensemble est particulièrement beau au lever et au coucher de soleil quand la chaleur s’est estompée. Alors en pleine lumière, le muet dialogue entre minéral, végétal et aquatique peut se nouer pour le plus grand plaisir du promeneur.

Le cognac de la famille Sazerac de Forge

Et si vous avez la chance d’être guidé (e) dans le parc par la fille des propriétaires, Pamela de Montleau ; elle vous contera mille et une histoires du domaine avec peut-être à la main un verre et une goutte de cognac, autre activité de la famille Sazerac ; mais là est encore un autre pan économique de cette dynastie très entrepreneuriale.

 

Logis de Forge

16 440 Mouthiers sur Boëme

www.jardinsdulogisdeforge.com

Visite sur RV jusqu’à fin septembre à l’office de tourisme du pays d’Angoulême

05 45 95 16 84 et info@angouleme-tourisme.fr

 

www.charentestourisme.com

 

 

 

 

 

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