Le Jardin des Sens à l'Hôtel Richer de Belleval

Juin 24 2025

Le Jardin des Sens à l’Hôtel Richer de Belleval

A Montpellier, l’hôtel Richer de Belleval Le Jardin des Sens est la table emblématique des jumeaux Laurent et Jacques Pourcel, lesquels ont réinvesti avec brio le plus bel ensemble architectural de la ville. Diner mémorable dans un lieu superbe.

J’avais quitté les Pourcel dans leur précédent Jardin des Sens, un étonnant restaurant en amphithéâtre et eux étaient partis ouvrir tous azimuts plus d’une quinzaine de lieux, dont le Japon, la Thaïlande, Shanghai…

Un hôtel classé Monument Historique

Ouf, ils sont revenus dans leur bonne ville de Montpellier et se sont recentrés sur ce Relais et Châteaux qu’est l’hôtel Richer de Belleval.

Un cadre époustouflant

Vous viendrez ici pour le cadre, la cuisine seulement étoilée d’une étoile, alors que 2 macarons seraient pleinement justifiés.

Le bar

Remontant à la fin XVII ème siècle, l’hôtel est situé sur la jolie place ombragée de la Canourgue. Construit en 1676 par Charles de Boulhaco, un conseiller à la cour des comptes de la ville ; le lieu a appartenu à la famille Richer de Belleval qui créa le jardin des plantes de la ville. Acheté au XIX ème siècle par la municipalité et sera l’hôtel de ville jusqu’en 1975. Seulement inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 2015, il est racheté par une société d’aménagement territorial.

Le plafond du bar, étonnante composition en élytres de scarabées

De son passé, l’hôtel conserve des pièces et salons à la très belle hauteur sous plafond, un escalier d’apparat, des peintures, gypseries, fresques et boiseries dorées impressionnantes dans les espaces du ‘gastronomique’. Mais les Pourcel aimant le contemporain et ne voulant pas être dans un écrin vintage, des œuvres des XX et XXI ème siècles cohabitent avec le XVII ème. Sous le porche de l’entrée, les cœurs du pop-artiste Jim Dine ; plus loin sur un pallier l’explosion de couleurs d’Olympe Racana-Weller pique un peu les yeux.

L’escalier entre bar et bistro de la Canourgue

Dans le bar de l’hôtel, il faut admirer la splendeur du travail de l’anversois Jan Fabre qui a couvert une partie du plafond avec des phénix en élytres de scarabées. De leur côté les fleurs de Christian Collot qui ornent les chambres apportent gaieté et fantaisie.

Une cuisine fabuleuse

Après une farandole qui n’en finissait pas de bouchées apéritives inédites dans leur présentation et goût, j’avais sélectionné ce soir-là le menu ‘escapade’ qui est une farandole gustative et esthétique.

L’iode démarrait le dépaysement avec du crabe et chou-fleur en cappuccino relevé d’houmous et de coques (belle fraîcheur du crustacé et croquant apporté avec les coques en salade) ; du thon chevauché par une cuillère de caviar et rafraîchi par une glace à la roquette (une espuma purée de pomme de terre fumée ajoutait un peps original) ; du loup aux courgettes et basilic.

Entre mignon de veau en croûte et thon caviar

Suivait un veau très tendre avec morilles, céleri et ail des ours qui parfumait sans tuer parfois le produit comme son frère, l’ail classique.

Etant au début juin la fraise battait ses records de saveurs pour se glisser dans une pavlova anoblie par un jus de sureau. Et les nombreuses mignardises finissaient le repas que je vous conseille avec la sélection de vins locaux préconisée par le chef sommelier Sébastien Martinez.