Le chic français à FAB PARIS

L’exposition d’art FAB PARIS prend cette année le ‘chic français’ pour thème. Tous les objets d’art reflèteront cette élégance qui caractérise la France.

Vous connaissez la Biennale des Antiquaires, laquelle exposition d’art a été fondée en 1956 par André Malraux ? Elle a fusionné avec le jeune salon, Fine Arts Paris et le nom qui regroupe les deux salons est maintenant FAB PARIS.

Cette exposition, l’une des plus importantes foires des arts décoratifs au monde, se tiendra du 22 au 26 novembre au Grand Palais Ephémère, au pied de la Tour Eiffel. La ‘thématique’ de cette année est la rencontre entre l’art et l’histoire dans un style où se perpétuent l’élégance, l’exigence, l’excellence à la française représentatifs du chic français.

FAB PARIS propose un voyage dans l’histoire des arts de l’Antiquité à nos jours, dans une atmosphère d’une rare élégance

Et Alain-Dominique Perrin, Ancien Président de la société Cartier Fondateur de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Vice-président du Groupe Richemont de s’expliquer sur le chic français : « De la création de vêtements, de bijoux, d’objets pour la maison, de mobilier, de gastronomie, d’objets en cuir, en bois, en tissus, en or, en argent…Bref, nous avons inventé le luxe et nous continuons d’en fixer les règles. Voilà le chic français ! »

Louis Süe vase de Sèvres (galerie D.Luttenbacher)

110 galeries, triées sur le volet, reconstitueront de véritables « intérieurs historiques » autour de 20 spécialités dans le domaine des beaux-arts, des arts décoratifs, des arts extra occidentaux, de la bibliophilie, des antiquités et du design en passant par la joaillerie. FAB PARIS est l’un des rares salons à autoriser les marchands à faire des mariages de styles, sans les obliger à se cantonner dans leur spécialité. Si l’éclectisme chic embaume l’ensemble, il se dessine aussi sur les stands des associations inattendues, des passerelles diversifiées improbables qui reflètent le goût du moment et les tendances de demain. Pourquoi ce mélange des genres et des périodes ? Car les collectionneurs et les décorateurs sont friands de ces propositions audacieuses et historiques, de ces liens entre les arts premiers et l’art moderne.

Benjamin Proust, nouvel entrant à FAB Paris, a décidé de scénographier son espace en montrant sa facette d’antiquaire français plutôt que de marchand de sculptures anglais.

A découvrir dans un décor très parisien ambiance années 30/40, mêlé à des sculptures classiques du XVIIe au XXe siècle, une tête du sculpteur polonais Elie Nadelman, qui fut achetée par Karl Lagerfeld à la Biennale des Antiquaires en 2006 et qu’il conserva dans ses collections jusqu’en 2021. Un juste retour des objets !

De son côté, Stéphane Danant, de la galerie américaine Demisch Danant, qui participe pour la première fois à FAB Paris, va faire une scénographie qui rappelle les mélanges que réalisait Maria Pergay ou Henri Samuel dans les années 60, en présentant du mobilier de Michel Boyer, Joseph-André Motte ou encore Noé Duchaufour-Lawrance, avec des tableaux de Eugène Isabey, Eugène Leroy, et Loris Gréaud. Une scénographie que le galériste ne peux pas faire dans un salon de design.

Bureau JA Motte (galerie Demisch Danant)

Témoin de la longue tradition française dans la fabrication de meubles et des talents en arts décoratifs, la foire réunira les galeries parisiennes les plus vénérées dans ce domaine notamment Steinitz, Léage, pour le mobilier XVIIIe siècle, la galerie allemande Neuse, le spécialiste des arts décoratifs du XIXe siècle, Florian Kohlhammer pour l’Art Nouveau, Anne-Sophie Duval pour l’Art-déco. A noter des meubles de provenance exceptionnelle comme la commode de La galerie Steinitz et la table console de la galerie Léage. Dans un décor sûrement fastueux comme chaque année, la commode estampillée G. Jacob de la galerie Steinitz en bois de chêne et marqueterie de bois de rose est d’autant plus exceptionnelle que sa provenance est entièrement tracée depuis son premier propriétaire, le comte de Buffon, grand érudit, accompagnant le mouvement encyclopédiste de l’époque des Lumières, membre de l’Académie des Sciences, de l’Académie Française, et naturaliste célèbre, intendant du Jardin-du-Roi et du Cabinet d’histoire naturelle du Roi.

L’autre pièce historique présentée cette fois ci par la galerie Léage est une table console commandée en 1776 par Marie-Fortunée d’Este-Modene (1731-1803), princesse de Conti, pour le Salon de compagnie de son hôtel particulier (hôtel du Lude), rue Saint-Dominique, aujourd’hui disparu.

La galerie allemande Neuse, spécialisée dans l’orfèvrerie européenne et allemande du XVe siècle au XIXe siècle, présentera une coupe couverte en vermeil et bas-reliefs en argent de l’orfèvre strasbourgeois Kirstein. Cet objet exceptionnel dont une pièce similaire figure dans les collections du Musée des Arts décoratifs de Strasbourg, provient de la collection de Maurice Koehler (1888-1966) et Elisabeth Schlumberger (1893-1987).

Provenance prestigieuse également pour la paire de grands vases en serpentine d’époque Louis XVI choisie par Pascal Izarn et issue de la Collection d’Hubert de Givenchy.

Panneau bois et laque brune Galerie Anne Sophie Duval

L’antiquité et l’Orient inspirent Armand Rateau dans les différents intérieurs très originaux qu’il imagine, le plus célèbre étant celui de Jeanne Lanvin, rue Barbet-de-Jouy à Paris.

La galerie Anne-Sophie Duval montrera notamment un ensemble spectaculaire de deux panneaux réalisés en 1925 par Armand-Albert Rateau, mesurant 2,40 m de haut chacun, redécouverts après avoir été oubliés pendant 100 ans. Faisant partie du luxueux décor créé initialement en 1922 pour la salle de bains de la duchesse d’Albe pour son Palais à Madrid, reconstitué par Rateau à la galerie Seligman, Place Vendôme en 1925, ces deux panneaux étaient restés en mains privées et n’étaient connus que par des publications d’époque, la salle de bains de la duchesse ayant disparu lors de la destruction du palais à Madrid.

Tout aussi chic qu’historique est le vase « Les quatre saisons » qui a été spécialement dessiné par Louis Süe et réalisé par la Manufacture de Sèvres pour la décoration de l’un des quatre appartements de grand luxe du Paquebot Normandie, emblématique navire conçu comme un projet d’art total. Photographié et publié notamment dans un numéro spécial d’Art et Décoration en 1935, il sera visible sur le stand la Galerie Didier Luttenbacher.

En écho à la très importante rétrospective « Karl Lagerfeld : A Line of Beauty » au Metropolitan Museum of Art de New York, les visiteurs de FAB Paris pourront découvrir 70 dessins originaux que Karl Lagerfeld réalisa lorsqu’il travaillait pour la Maison Chloé. Ces études aux feutres et crayons pour des tenues en devenir (jupes, bustiers, robes, veste-chemise…) proviennent de la collection particulière d’une couturière de Karl Lagerfeld et seront présentés par la librairie Autographes des siècles.

Sur le stand de la célèbre galerie Schoffel de Fabry, qui incarne depuis plus de 30 ans la passion d’une famille pour les Arts Premiers, on pourra découvrir un rare tabouret Ngombe du XIXe ayant appartenu à Yves Saint-Laurent.

 

En ouverture le visuel d’un bureau Gautier et Poinsignont Ecole de Nancy stand Demish Danant

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