« Le Bonheur conjugal » ou la mélancolie du couple
Au Théâtre de Poche Montparnasse, Anne Richard incarne avec délicatesse Macha, l’héroïne du « Bonheur Conjugal », œuvre de jeunesse de Léon Tolstoï et nouvelle amère sur les désillusions du mariage.
Macha, orpheline de 17 ans issue de la petite noblesse de province, s’éprend de Sergueï Mikhaïlitch, un ami de la famille de presque vingt ans son aîné. L’amour naissant est ponctué par la sonate de Beethoven « Quasi Una Fantasia » interprétée en direct, qui retranscrit les élans des deux cœurs. Françoise Petit fait le choix de ne donner la parole qu’au personnage de Macha, laissant dans l’ombre la silhouette muette de l’être adoré. Les tourtereaux s’avouent leur flamme et le mariage se conclut rapidement, portant la promesse d’une union nourrie par une complicité amoureuse.
Las, l’harmonie ne dure qu’un temps : la jeune épousée se lasse de la campagne et rêve des bals qui se donnent à Saint-Pétersbourg. Le fossé entre les deux êtres se creuse, les premiers mots blessants fusent. Macha se rend compte que la flamme des débuts ne renaîtra jamais et se prépare à une vie conjugale dénuée de toute passion.
Françoise Petit signe une adaptation sensible et mélancolique de cette réflexion sur la solitude au sein du couple. Sur le ton de la confidence, Anne Richard nous conte les renoncements des femmes qui furent jadis des jeunes filles en fleur.
S.D.
Crédit photo : Sébastien Toubon
« Le Bonheur conjugal »
Adaptation et mise en scène : Françoise Petit
Avec : Anne Richard et la participation de Jean-François Balmer
Piano : Nicolas Chevereau
Lumières : Hervé Gary
Musique : Beethoven, sonate « Quasi Una Fantasia »
Tableau de Gaël Davrinche
Chanson : Natalia Ermilova
Durée : 1h10
Théâtre de Poche-Montparnasse
75 Bd du Montparnasse, 75006 Paris
Renseignements et réservations par téléphone : 01 45 44 50 21