L’Auberge du Pont près de Clermont Ferrand

En visite personnelle à la cave Saint Verny (Côtes d’Auvergne), je suis retournée voir un jeune chef, Rodolphe Regnault, que j’avais sélectionné pour un des guides sélectifs du Routard. Bien m’a pris de revenir, non loin de la capitale clermontoise, en son Auberge du Pont : la qualité, la créativité sont toujours là à des prix, somme toute, très raisonnables.

 

 

A Pont du Château, l’auberge est située sur l’Allier au pied du port maçonné. En effet, l’histoire du vignoble auvergnat est liée à son fleuve, l’Allier, à ses ports (5 et celui de Pont du Château fut le plus important). De là partaient les sapinières, barques lourdes à faible tirant d’eau, qui acheminaient les barriques de vin vers la capitale en remontant l’Allier, la Loire puis la Seine. Au vin se sont ajoutés le charbon, le sel, la pierre de Volvic et des hommes qui allaient donner naissance à la population des « bougnats » à l’origine de la création de tous les bistrots et restaurants de Paris.

 

 

Des traces officielles de l’existence de l’Auberge remontent à 1835, les hommes venant s’alimenter avant d’affronter la rude tache d’un trajet vers la capitale. La situation de ce restaurant surplombant le fleuve contribue d’emblée à son charme ainsi que sa décoration simple sans être provinciale, contemporaine sans être épurée.

 

 

A la carte, les entrées affichent des 20 €, les plats sont entre 28 et 40 € et les desserts aux environs de 13 €. Un certain nombre de menus (34 € pour 3 plats, 80 € pour 7 plats) permet d’aller au plus juste dans un bon rapport qualité / prix.

 

 

Un délicieux amuse-bouche, un potage de butternut (courge) surmonté d’une Chantilly aux cèpes laisse présager du reste du repas. Laissez fondre en bouche la seule Chantilly pour apprécier la saveur terreuse des champignons ou mélangez la d’emblée au consommé ce qui le rendra crémeux à souhait. 

 

 

Une des spécialités du chef est le cromesquis de pieds de cochon et de foie gras aux girolles. Hormis dans un ou deux établissements, on a perdu l’habitude, à Paris, de manger ces divines boulettes croustillantes qui éclatent en bouche livrant le fondant de leurs ingrédients, ici des morceaux peu gras de pieds de porc et de foie gras.

 

 

Cuisson parfaitement maîtrisée pour le bar de ligne servi en pavé rôti avec quelques moules et légumes méditerranéens mouillés par un jus de coquillages et d’artichauts (36 €).

 

La viande met à l’honneur le bœuf Label Rouge du pays et un vin local le Madargue, cru du côté de Riom. Cuisson basse température et jus relevé de viande (28 €). Le pigeonneau de Racan est proposé en deux préparations : l’une simplement rôtie pour ses filets et l’autre fourrée de chou et de foie gras pour attendrir sa cuisse (37 €).

 

 

Si vous avez très faim, une assiette de fromages vous tend les bras mais seuls le Saint Nectaire et la Fourme d’Ambert représentaient l’Auvergne. Un chèvre de Touraine avait été préféré aux Cantal et Salers voisins.

 

 

Les desserts gagneraient à être moins sophistiqués. « Dans une coque au chocolat Ivoire crémeux à la vanille Bourbon, fraise, sorbet citron au basilic » : tel est l’intitulé d’un dessert. Bien que non testé, je peux d’ores et déjà dire qu’au-delà de trois saveurs le palais sature et qu’ici avec 5 parfums, cela est « too much », trop compliqué pour la bouche. Comme petits fours, une tarte Tatin et une tarte aux figues de Soliès ont été servies. La simplicité de ces tartes là ( excellentes car fondantes sur le fruit et croustillantes pour la pâte ) aurait suffi comme seul dessert.

 

 

Privilégiez bien sûr les vins régionaux avec un Corent rosé, une cuvée Privilège en rouge ou une bouteille Concept en blanc de la Cave Saint Verny. 

 

 

Auberge du Pont

 

63430 Pont du Château

 

04 73 83 00 36

 

www.auberge-du-pont.com