Ida

Le 1 er restaurant de Denny Imbroisi, Ida, signe une bonne cuisine franco-italienne.

Une fan de Top Chef m’avait parlé de cette adresse coincée entre Montparnasse et le nouvel hôpital Necker ; heureusement, car l’entrée et la ‘vitrine’ sont si discrètes que jamais je n’aurais par moi-même poussé la porte de cet établissement. Normal car l’aficionados de cette table suit de près Denny Imbroisi, ce chef qui a fait un passage remarqué par son dynamisme et sa joie de vivre dans l’émission Top Chef.

Ce calabrais d’origine se passionne très tôt pour la cuisine mais au lieu de rester un pur italien, son parcours le conduit dès ses 21 ans au Mirazur chez Mauro Colagreco (le 3 étoiles de Menton !) où il est vite remarqué par ce chef italo-argentin. D’autres maisons se succèdent dans son apprentissage : Ze Kitchen de William Ledeuil, Le Jules Verne pour Alain Ducasse. Aujourd’hui à la tête de 3 restaurants, Ida, Epoca et Malro ; ce chef fait des recettes franco-italiennes et c’est son premier restaurant, Ida ouvert en 2015, que je suis allée tester.

maquereau, mozza fumée et coulis de mangue

 

Des idées originales, des mélanges subtils (acidité et douceur), de la générosité à l’italienne signent sa cuisine d’Ida où le chef se plaît à faire là vraiment ce qui lui passe par la tête et lui plaît.

Pour débuter un amuse-bouche qui ouvre les papilles avec un bout de focaccia et de la ricotta à la truffe suivi d’une entrée de maquereau cru, de mozzarella fumée et de coulis de mangue. Le contraste est très étonnant entre l’iode, le fumé, le sucré du fruit exotique qui atténue la dureté du poisson. J’ai poursuivi par un plat plus classique : des cailles posées sur une purée d’haricots tarbais. Le plat étant arrosé d’un superbe jus de viande et de lamelles de truffe, la volaille à l’origine un peu fade prenait là de l’ampleur, voir même un beau vol !!

Caille truffe et brocoli

En tant qu’italien, impossible à Denny Imbroisi d’oublier le plat fétiche de la botte : les pastas. Mais attention pas n’importe quelles pâtes ! J’ai goûté ses spaghettis à la carbonara, une recette par lui imaginée avec des spaghettis enroulés autour de lard colonnata sur lesquels est posé un jaune d’œuf et des miettes de fromage pour stabiliser le plat. Une merveille à l’opposé des carbonara servies partout avec trois lardons et un peu de parmesan qui couronnent des nouilles mal cuites ! Comme j’avais choisi le ‘grand’ menu du chef, un poisson m’attendait encore avec deux beaux tronçons de lotte, des légumes cuits dans un jus de viande et le poisson juste relevé d’un espuma d’ail : belle prestation pour cette association terre-mer. Plus de déception avec le tiramisu très consensuel et pas assez relevé en whisky et en café : je lui préfère le mien ; mais il faut plaire à tout le monde et peut-être ne pas finir sur du ‘trop alcoolisé’. Mes voisins semblaient se régaler avec une crème au chocolat : il faudra que je retourne là-bas pour la goûter.

Des spaghettis à la carbonara délicieux

Pour accompagner votre repas le sommelier vous conseillera des vins italiens même si des étiquettes françaises sont à la carte. Les Pouilles, les Abbruzzes, la Lombardie, le Piémont, la Sicile, la Vénétie, la Toscane …. Toutes les régions viticoles d’Italie sont présentes en vin blanc et rouge. Fiez vous à ses conseils car trop souvent on a des clichés comme quoi les vins du Sud sont très forts et j’ai goûté un vin Sicilien le Calaniuru Rosso du Domaine Mortellito qui était d’une étonnante douceur. Les deux cépages endémiques de Sicile, le Nero d’Avola et le Frappato, procuraient un vin rouge pâle qui s’est bien marié avec l’ensemble du repas.

Le tiramisu du chef

L’étiquette du vin sicilien du Domaine Mortellito

Ida

117 rue de Vaugirard

75 015 Paris

Ouvert tous les jours

28 couverts, bonnes tables dans les coins : les 8 et 12

menu à 34 € à midi, 50 et 65 € le soir

 

 

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