Hélène Darroze en direct

Deux restaurants étoilés à Paris et à Londres, un livre-confession très attachant, le Prix Veuve Clicquot de la Meilleure Femme Chef du Monde, être jury dans l’émission Top Chef 2015 : la chef landaise court après le temps.

Qui aurait pu croire que cette petite blonde se hisserait à la table des plus grands ?

Une vie toute tracée dans une cuisine

Bien sûr elle est née dans des fourneaux à Villeneuve de Marsan et est la 4 ème génération d’une famille de cuisiniers. Néanmoins s’imposer dans ce milieu là quand on est une femme n’est pas chose aisée.

St Jacques

St Jacques

Après des études universitaires de commerce à Bordeaux, elle intègre les équipes d’Alain Ducasse au Louis XV à Monaco avant de se voir confier, en 1995 et par son père, les clés de la cuisine du Relais & châteaux familial dans les Landes. Elle y fait ses armes pendant 4 ans avant de monter sur la capitale et d’ouvrir à 32 ans une adresse rue d’Assas qui sera vite couronnée par les critiques gastronomiques et les guides d’un 2 étoiles.

Appelée à Londres par le légendaire hôtel Connaught dans le quartier de Mayfair, Hélène Darroze y gère les cuisines depuis 2008.

Un plat de saumon du Connaught à Londres

Un plat de saumon du Connaught à Londres

Sa vie actuelle se partage entre les deux villes et ses deux petites filles d’origine vietnamienne, Charlotte et Quitterie. En 2012 elle est faite Chevalier de la Légion d’Honneur et crée l’association ‘la bonne étoile’ qui vient en aide aux enfants défavorisés du Vietnam. En 2015, elle ne délaisse ses fourneaux que pour faire partie du jury de l’émission télévisée Top Chef.

En avril dernier, elle s’est vue remettre le prestigieux Prix Veuve Clicquot de la Meilleure Femme Chef au Monde en partenariat avec la rédaction du groupe ‘The world’s 50 best restaurants’ ; couronnant ainsi l’excellence de sa cuisine.

Quizz

Etes-vous plutôt sucré ou salé ?  « Les deux » !

Thé ou café ? « Le thé vert japonais ».

Vins ou spiritueux ? « Spiritueux avec les armagnacs Darroze de ma famille ».

Quel est le plat de votre enfance et votre péché mignon ? « Le poulet rôti du dimanche et les krispy kreme » (beignets américains).

S’il ne fallait retenir qu’un plat de votre livre ou de votre carte ? « L’escaoutoun, un plat typiquement landais dont raffolait ma grand – mère. C’était une espèce de flan spartiate à base de farine de maïs et d’eau, qu’on mangeait avec du lard ou du jambon. En période de disette, il faisait office de pain. Depuis j’ai revisité la recette avec du fromage de brebis basque fermier, des cèpes et du jus de volaille et mes clients adorent ».

Une ville favorite et un lieu magique : « New York (et j’ai très envie d’y ouvrir un restaurant) et le Taj Mahal. »

L’objet qui vous est le plus familier : « La croix en or offerte par ma grand – mère et que je porte toujours sur moi ».

Votre devise et les chefs que vous appréciez : « ma devise est le titre de mon livre « Personne ne me volera ce que j’ai dansé » ; les chefs qui me fascinent : Thomas Keller, et 2 Michel, Bras et Guérard ».

La question maintes fois posée lors de ce type d’interview et qui vous plaît ou vous énerve ? « Ah oui, il y en a bien une : « est – ce que c’est difficile d’être une femme dans ce métier » ? J’y ai droit à chaque fois et je n’en peux plus. Cette question est d’autant plus usante que je ne donne jamais la réponse attendue par les journalistes. Non, dans mon cas être une femme n’a jamais été un handicap, au contraire ! Je n’aurais jamais été aussi médiatisée dans ce milieu très masculin si j’avais été un homme ».

Difficile d’avoir une vie personnelle dans ce monde aux horaires tardifs le soir ? « Oui c’est un point délicat et comme je le raconte dans mon livre « personne ne me volera ce que j’ai dansé » ; j’ai vécu une passion amoureuse dévorante avec des moments d’extase et des périodes de dépression. L’amour est une lame à double tranchant qui galvanise et fragilise. Pour cette raison, à certains moments de ma vie j’ai préféré m’en protéger et verrouiller à double tour mon cœur ».

Lors de la remise du Prix Veuve Clicquot

Lors de la remise du Prix Veuve Clicquot

Que signifie pour vous la remise de ce Prix Veuve Clicquot ? « Une récompense pour moi et mes équipes à Londres et à Paris ; un honneur car il y a des femmes chefs talentueuses partout dans le monde et j’imagine la difficulté de n’en choisir qu’une. Il est important de célébrer les femmes et leurs réalisations. Mon espoir est que les vainqueurs de ce prix inspirent les jeunes femmes, y compris mes filles, à suivre leur passion et à travailler ardemment pour parfaire leurs compétences indépendamment de leur profession. J’admire beaucoup toutes les précédentes lauréates (Anne Sophie Pic en France, Elena Arzak en Espagne, Nadia Santini en Italie, Helena Rizzo au Brésil) et je suis ravie d’en faire désormais partie ».

"Mes recettes en fêtes" , le dernier livre d'Hélène au Cherche Midi

« Mes recettes en fêtes » , le dernier livre d’Hélène au Cherche Midi

 

 

 

 

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