Flaubert encré en Seine Maritime (suite N° 2)

 

 

Après Clères, partons sur les rives de la Seine à Villequier ; puis en campagne à St Georges de Boscherville où l’oeuvre de Flaubert s’inscrit dans les jardins.

Les voyages en Orient à Villequier

Que dire de cette maison en bord de Seine qu’est la maison Vacquerie, le musée Victor Hugo, si ce n’est qu’elle a un charme fou entre les boucles de la Seine non défigurées par éoliennes, hangars agricoles et industriels, qu’elle est aussi un lieu de mémoire triste suite à la noyage de Léopoldine et de son mari. Ici le grand Victor Hugo est venu se recueillir sur la tombe de sa fille chérie et on se souvient des vers : « Demain dès l’aube… »

Maison des Vacquerie à Villequier

En 1829, Hugo écrit Les Orientales suivi 30 ans plus tard par Flaubert avec son Salammbô, son Voyage en Orient.

Parterre comme un canevas tapissier

L’Orient est dans le domaine de l’imaginaire de tous les artistes du XIX ème siècle.

Les contes des Mille et une Nuits, les campagnes napoléoniennes en Egypte poussent les audacieux à voyager et aller dans ces pays de couleur de barbarie devient presque incontournable pour tout jeune qui a quelques moyens financiers. S’évader en Orient, être transporté au delà des frontières du vieux continent est comme un rite initiatique pour la nouvelle génération.

Les textes, les dessins, les correspondances de Victor Hugo, de Gustave Flaubert sont autant d’exhortations aux rêveries ; tout comme le merveilleux parterre de fleurs qui est devant la maison, un tapis de 15 variétés florales différentes.

 

Maison Vacquerie

Rue Ernest Binet

86 490 Rives en Seine (Villequier)

02 35 56 78 31

Et en l’abbaye St Georges de Boscherville

La sublime abbaye romane du XII ème siècle (imposante par ses dimensions) nous entraine dans l’univers gourmand de Flaubert décrit dans son œuvre Bouvard et Pécuchet.

L’abbaye romane de St Georges de Boscherville

Il était tout trouvé d’associer les deux puisque les moines aux XVI et XVII ème siècle, (ici des bénédictins de la communauté mauriste) créaient toujours proches de leur lieu de culte des jardins répondant aux sept obligations de leur apostolat : se nourrir avec fruits et légumes via un potager et un verger, fleurir la Vierge avec des parcelles florales, se soigner avec des plantes médicinales, avoir du vin de messe avec des pieds de vigne, assaisonner avec des plantes aromatiques, ect…

Vue des jardins qui montent vers la « maison des vents »

La beauté des voûtes et des ogives

Dans sa toute proche propriété de Croisset, Flaubert est venu souvent ici se ressourcer, partager des repas entre gastronomes et même arboriser les lieux avec son amie George Sand. C’est d’ailleurs dans son repère du Croisset que Flaubert a écrit son œuvre magistrale, Madame Bovary. Publiée en 1856, cette étude des mœurs provinciales révolutionne la littérature par son audace et l’héroïne, Emma, de narrer sa vie dans un bourg normand « à huit lieues de Rouen ».

C’est grâce à une gravure du XVI ème siècle et à une illustration colorée du XVIII ème siècle que les jardins ont pu être reconstitués. Ils sont l’œuvre de Michel Racine, architecte, directeur de formation à l’école du paysage de Versailles et initiateur de l’ouverture au public du potager du roi. A ses côtés Béatrice Saurel, une paysagiste, arboriste et chromothérapeute.

Classés au titre du label ‘jardins remarquables’, ces jardins fort bien entretenus montent jusqu’à la ‘maison des vents’, une ‘fabrique’ propice à la méditation ou à l’astronomie. Du lieu on admire un panorama superbe, car exempt de toute verrue industrielle ou d’éoliennes, transformant l’ensemble en un jardin de panoramas, de points de vue sur la campagne environnante, la lointaine Seine dans ses boucles.

Sur le côté droit quand on regarde le village dans le fond de la vallée, la petite chapelle accueille l’œuvre de l’artiste-botaniste, Pascal Levaillant.

Au plafond et comme un objet d’art en 3 D, un panneau avec des boîtes de Petri en verre renfermant des graines, des fleurs qui ont été traitées de manière à garder leur naturalité, leur fraîcheur et surtout leur couleur d’origine. Chaque élément de l’avoine au lichen en passant par le thym ou la marjolaine est décortiqué, dépoussiéré en vue de créer un herbier ultra vivant et coloré.

Cet ‘herbier contemporain délicieux » est une vraie merveille de luminosité, d’éclat, de gaieté.

Suspendu au plafond, l’herbier délicieux de P. Levaillant

Plus loin dans les carrés entre de fins panneaux de bois, des bouteilles en verre au culot découpé contiennent des aromates de toutes sortes qui ont été séchées : une idée plus basée sur l’olfaction, néanmoins un peu défaillante car les plants une fois séchés perdent beaucoup en saveurs.

 

Abbaye St Georges de Boscherville

12 route de l’abbaye

76 840 Saint-Martin de Boscherville

02 35 32 10 82

Expo jusqu’au 14 novembre 2021

www.seinemaritime.fr

un 1 er article sur Flaubert en Seine-Maritime

Flaubert ‘encré’ au parc de Clères en Seine-Maritime

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