Exposition : ‘Tempêtes et Naufrages de Vernet à Courbet’

L’exposition du musée de la vie romantique ‘Tempêtes et Naufrages de Vernet à Courbet’ nous plonge dans une atmosphère romantico-apocalyptique : la tempête, phénomène de la Nature, n’est rien d’autre que le miroir des tourments exacerbés de l’artiste.

Aux quelques 60 tableaux (peintures, estampes, dessins de Vernet, Géricault, Gudin, Isabey, Boudin….) répondent des créations musicales (Beethoven, Liszt, Wagner…) et des écrits tempétueux de Diderot, Hugo, Lamartine, Bernardin de St Pierre, Michelet…

L’exposition dans l’hôtel Scheffer-Renan (plus communément nommé Musée de la Vie Romantique) est un tout qui transporte dans le spectacle désastreux des éléments déchaînés de Dame Nature. La scénographie associe donc peinture, littérature et musique pour illustrer la tempête que Victor Hugo nomme « cette sœur fauve de la bataille ».

Représenter la tempête n’est pas une création propre au romantisme et le tableau de Rubens ‘Jonas jeté à l’eau’ témoigne à la fois d’une inspiration biblique et d’une impuissance de l’Homme face à la Nature.

Vernet ‘Naufrage’ Musée Beaux Arts de Troyes, ph. C. Belle ville de Troyes

Le parcours de l’exposition s’organise en 3 espaces : aux sources de la représentation de la tempête, le spectacle de la tempête en pleine mer, après la tempête épaves et naufragés.

A partir du XVIIIème siècle, les tempêtes deviennent un des sujets incontournables des peintures de marine. Dans la lignée de Manglard, les toiles de Vernet, peintre de marines de Louis XV, témoignent d’un genre à part entière.

Dans sa pastorale ‘Paul et Virginie’, Bernardin de St Pierre s’inspire du naufrage du St Géran en 1744 au large de l’île Maurice. De son côté Victor Hugo lors de son exil de 20 ans à Jersey et Guernesey évoque bon nombre de tempêtes et le naufrage du bateau à vapeur La Durande dans ses poèmes.

Plus tard et à la différence de Vernet et ses émules qui peignaient des naufrages depuis la côte, les artistes romantiques nous transportent au creux des vagues, en pleine mer déchaînée. Turner, Gudin propose des œuvres sans hommes pour un public avide d’intempéries ; alors que Jongkind, Boudin annoncent les prémices de l’impressionnisme avec des tableaux plus libres, plus abstraits dans leurs couleurs, leurs luminosités.

Jongkind ‘le grain’ musée Beaux Arts de Reims, ph. C. Devleeschauwer

Après force mâts brisés et navires fracassés, place à la désolation avec les épaves échouées sur le sable : scènes morbides de corps de Géricault, Huet et Carpeaux. Et au romantisme succède le pathétique, le sentimentalisme.

Boudin ‘un grain’, musée de Morlaix

Jusqu’au 12 septembre 2021

16 rue Chaptal

75 009 Paris

01 55 31 95 67

www.museevieromantique.paris.fr

 

 

 

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