Exposition sur Maximilien Luce
L’exposition sur Maximilien Luce au Musée Montmartre met en lumière cette figure du néo-impressionnisme.
J’avais adoré en Belgique l’exposition sur Emile Claus ; autant dire que je me suis précipitée pour voir à Paris celle sur Maximilien Luce. Néo ou post impressionnistes, ces peintres souvent méconnus ont fait de superbes toiles qui, pour certaines, n’ont rien à envier à celles de leurs confères impressionnistes.
Au musée de Montmartre, c’est la première rétrospective parisienne dédiée à Maximilien Luce depuis 1983.

Maximilien Luce, Le Seuil, rue Cortot, vers 1880, huile sur bois, collection particulière © Patrice Schmidt 2024
Luce a vécu de 1887 à 1899 rue Cortot, à quelques pas du musée qui lui rend aujourd’hui hommage. Cette exposition met en lumière son parcours artistique et affirme la place remarquable qu’il occupe dans l’histoire de l’art,
Peintre néo-impressionniste et pilier des milieux anarchistes et libertaires, Maximilien Luce (1858-1941) a marqué son époque par son art et son engagement social. Disciple du divisionnisme initié par Seurat et Signac, Luce a su développer un langage pictural personnel, marqué par ses recherches sur la lumière et la couleur. Ses toiles capturent avec une rare sensibilité les transformations industrielles et sociétales de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, explorant aussi bien les paysages urbains et ruraux que les figures des travailleurs et des baigneurs. A travers l’œuvre de Luce c’est toute une époque en mutation, un monde en mouvement.
Une exploration du paysage, entre Montmartre et Rolleboise
Le musée de Montmartre emmène le visiteur dans un parcours rétrospectif entre les deux pôles essentiels de sa vie, Paris et Rolleboise. Il est invité à suivre les pérégrinations de l’artiste au départ de Montmartre, dont il fut l’habitant de 1887 à 1900, dans l’effervescence des rues parisiennes et au fil de ses voyages de Saint-Tropez au Pays-Noir de Charleroi en passant par les Pays-Bas, la Normandie ou encore Londres. Maximilien Luce appartient à une génération qui a connu les fastes de la Belle Époque mais aussi les bouleversements sociaux et les conflits qui ont marqué le début du XXe siècle. Jeune témoin de la Commune de Paris à 13 ans, Luce traversa trois guerres et prit part à de nombreuses luttes sociales, s’opposant aux bagnes d’enfants, à la colonisation et défendant les grèves ouvrières et la cause dreyfusarde.
Cette riche période historique que Luce vécut correspond surtout à un fantastique bouillonnement artistique. La comète Luce rejoint la constellation néo-impressionniste formée par Georges Seurat, Paul Signac, Camille Pissarro et Henri-Edmond Cross.
Il prend dès lors part à l’aventure néo-impressionniste et contribue à la défense de la liberté artistique.
Un regard moderne sur le monde
Avec près de 2 700 peintures et autant de dessins et estampes, Luce a laissé une œuvre importante témoignant des grands événements de son époque : les grandes inondations, les grèves ouvrières, les transformations urbaines, les loisirs populaires, ou encore l’industrialisation grandissante. Tout au long de sa carrière, les scènes idéalisées de baignades cohabitent avec les chantiers parisiens et avec les profils presque menaçants des usines belges dans l’ère de l’industrialisation.
Musée de Montmartre
12, rue Cortot
75018 Paris
Tél. : 01 49 25 89 39
Du 21 mars au 14 septembre 2025
Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h d’octobre à février de 10h à 19h de mars à septembre
texte Kevin Blanquetti
Un autre artiste impressionniste belge sur lequel la rédactrice en chef Marie Laure de Vienne avait fait un article en janvier dernier suite à l’exposition de plusieurs de ses oeuvres