Exposition Paquebots au Havre

Pour les amateurs des navires flottants d’antan, « Paquebots 1913-1942, une esthétique transatlantique «  est une exposition du MuMa du Havre que nous conte Patricia M. Colmant.

Face à la superbe rade du Havre, l’imagerie valorisant le glorieux passé maritime de la ville s’exposera tout l’été. Une occasion de faire revivre aux visiteurs du Musée André Malraux (le Muma) la grande et belle époque des paquebots qui assuraient le lien entre l’Europe et le nouveau monde. Ces géants d’acier flottants ne se contentaient pas d’être des moyens de transport, mais ils étaient aussi des manifestations de « témérité, de discipline, d’harmonie, de beauté calme, nerveuse et forte » selon l’expression de Le Corbusier.

La conquête du cheval par Dunand : panneau de laque du fumoir de la 1 ère classe du Normandie

Cette exposition sous la direction de Géraldine Lefebvre, directrice du musée, met en valeur la recherche de l’esthétique, de l’élégance, du talent artistique dont ont fait preuve les commanditaires de ces paquebots et les architectes navals de l’époque des « années folles ». Elle permet de comprendre le souci de créer une atmosphère unique proposée aux voyageurs qui n’hésitaient pas à comparer l’offre d’hôtellerie, l’ambiance décorative même si la stabilité et la puissance du paquebot étaient primordiales dans le choix de la compagnie.

Coquillages et chevaux, une toile de R Duffy qui est à bord du Normandie

Et sur ces aspects, il est logique que l’exposition renoue avec la mémoire du célèbre « Normandie » lancé en 1932 et dont le voyage inaugural, il y a 90 ans, avait marqué les esprits ; notamment du fait de son bulbe d’étrave révolutionnaire. Sorti des Ateliers de Penhoët, situé à Saint-Nazaire, la coque avait fait l’objet entre 1929 et 1931 de tests portant sur pas moins de 160 formes pour définir l’hydrodynamie d’excellence et une stabilité optimale à grande vitesse. Ce transatlantique qui bénéficia aussi des innovations du génial ingénieur russe Vladimir Yourkevitch, formé à Saint-Pétersbourg du temps du Tsar, puis émigré en France en 1922, décrocha le ruban bleu en 1937 le sacrant paquebot le plus rapide entre Le Havre et New-York.

Fauteuil transat d’Eileen Gray, 1926 en bois, metal et cuir synthétique

Mais au-delà des performances technologiques qui firent de ces navires des piliers du développement industriel de l’Europe, ils ont été le reflet, la vitrine de la vie artistique d’une grande créativité des deux côtés de l‘Atlantique de l’époque. Ces « monstres d’acier » étaient en fait très esthétiques et ils ont inspiré photographes et graphistes, peintres et designers mobilier, affichistes et cinéastes comme on peut l’apprécier au fil des panneaux et alcôves.

Fantasme architectural du paquebot et optimisation des espaces. Les architectes comme Stevens, Cassan re-transposeront à terre l’image des paquebots

C’est ce que met en valeur cette exposition coproduite avec le musée d’arts de Nantes enrichie des archives de la French Lines & Compagnies

Patricia-M. Colmant

Muma – Musée d’art Moderne André Malraux,

Le Havre  +33 (0) 2 35 19 62 62

www.muma-lehavre.fr

 

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