Expo au musée Guimet : Hiroshige et l’éventail

Au Musée Guimet, superbe exposition d’estampes d’Hiroshige destinées à orner des éventails du XIX ème siècle.

Mon ressenti

Extrêmement détaillés, les paysages alternent entre monts enneigés et rivières franchies par de charmants ponts suspendus ; les femmes discutent en longs kimonos et certains hommes aux champs ploient sous le poids des fardeaux sur leurs épaules ; la vie animale et végétale avec force fleurs colorées et oiseaux en vol ponctue le quotidien étudié avec tant de minutie ;  les scènes décrivent la vie basique, simple ou festive de différentes strates de la population mais toujours avec une précision infini, une rigueur rendue par des traits nets et fins.

Marchands prospères du quartier des musiciens

Quel charme ces vues de plage, ces traversées de fleuves, ces collines enfouies sous les flocons de neige ; quelle finesse dans les personnages féminins toujours élégants dans leur cadre quotidien et / ou associés à des thèmes littéraires, classiques ou issus du répertoire contemporain du théâtre kabuki, voire du roman burlesque. Les thèmes bucoliques composés de fleurs, végétaux, oiseaux et animaux occupent également une place importante parmi les estampes présentées.

L’histoire de ces estampes

C’est la 1 ère fois en France que le musée Guimet présente un ensemble unique d’estampes d’Utagawa Hiroshige (1797-1858) destinées à orner des éventails. Réalisées entre les années 1830 et 1850, elles comptent parmi les plus rares et les plus élaborées de l’œuvre de l’artiste, l’un des derniers grands imagiers du Japon de l’époque d’Edo. Les œuvres exposées proviennent de la Fondation Georges Leskowicz, qui possède l’une des plus belles collections de ce genre au monde.

Message à l’hirondelle

Ces feuilles d’éventails révèlent l’inventivité graphique et la diversité de son travail, depuis les sites célèbres de la ville d’Edo (aujourd’hui Tokyo) et les paysages de provinces japonaises, jusqu’aux subtiles compositions de fleurs et d’oiseaux, en passant par les portraits féminins, les scènes historiques, littéraires ou les images parodiques.

Accessoire saisonnier et éphémère, l’éventail plat en bambou (uchiwa) se popularisa au Japon à l’époque d’Edo (1603-1868) et devint l’un des supports d’expression de la créativité des maîtres de l’école picturale japonaise ukiyo-e. D’abord vendus pendant l’été par des colporteurs ou dans des échoppes provisoires à l’occasion de fêtes, les éventails d’Edo furent proposés à partir de la fin du 18e siècle à la devanture des marchands d’estampes et de livres illustrés, lorsqu’ils commencèrent à être signés par des artistes célèbres. Objets jetables, ces éventails ont pour la plupart disparu ; les estampes qui nous sont parvenues, non découpées et dans leur premier tirage, sont celles qui ne furent jamais montées sur leur armature, préservées par les éditeurs d’estampes ou les collectionneurs.

Danse de la fête des morts

Hiroshige réalisa plus de six cent cinquante estampes destinées à orner cet accessoire du quotidien. L’exposition en présente au 2e étage du musée une sélection de quelque quatre-vingt-dix œuvres, parmi les plus belles de la Collection Georges Leskowicz.

Cette exposition vous entraîne donc dans un charmant voyage à travers le Japon du 19 ème siècle.

Le fleuve Tone-gawa à Konodai

Musée national des arts asiatiques – Guimet

6, place d’Iéna 75116 Paris

Du 15 février au 29 mai 2023

www.guimet.fr

en ouverture le visuel de la rivière Takino-gawa vers 1849-1852

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