De la justice et du spirituel à Saint-Mihiel en Meuse

En Meuse, la ville de Saint-Mihiel est riche de son ancien tribunal et surtout de son patrimoine religieux.

A voir à l’abbaye bénédictine de la ville.

Le tribunal de Saint-Mihiel

Qui dit avènement de civilisation dit justice. Dès lors, la naissance d’une juridiction entrainait le siège d’une juridiction et ce fut ainsi le cas dans le bourg abbatial au IX ème siècle.

Vue menant aux greffe et parquet, des portes en boiseries 18 ème siècle

La taille du domaine du comte Wulfoad, fondateur du couvent qui devint l’abbaye bénédictine, justifiait la présence d’un juge lequel surveillait les boulangers, les cabarets, nommait les échevins, était responsable des affaires administratives et du bailliage.

Carte postale des bâtiments anciens

Une ‘Cour des Grands Jours’ eut même le droit de juger et d’authentifier divers actes ; tout en devenant à la fois un tribunal et une cour d’appel.

Détail de la boiserie

Jean-Baptiste Sauce, le greffier qui contribua à l’arrestation de Louis XVI à Varennes

Au cours des siècles, cette cour là connut diverses fortunes et Louis XIII furieux de la résistance sammielloise face à l’invasion française supprima ce parlement en 1635. Décision fut prise de faire siéger à Nancy la chambre.

Saint-Mihiel n’était française que depuis 23 ans lorsque survint la révolution laquelle bouleversa le système judiciaire en place. Bailliage et prévôté furent immédiatement supprimés et seul demeura le tribunal criminel départemental dont le 1 er greffe ne fut autre que Jean-Baptiste Sauce qui joua un rôle important dans l’arrestation du roi Louis XVI à Varennes.

Après la Terreur, deux structures civiles et d’assises furent octroyées à la ville par Napoléon et restèrent en place jusqu’en 1959.

Saint-Mihiel posséda encore un greffe et un tribunal d’instance et de police jusqu’au 1 er janvier 2010.

Aujourd’hui, ce tribunal conserve ses deux belles portes, des boiseries du XVIII ème siècle, ouvrant sur le greffe et le parquet ; il est devenu un lieu d’exposition autour du « saillant » de la ville, à savoir une forme d’hernie sur la ligne de front créée par la prise de la ville en septembre 1914 par les soldats allemands. En un travail de mémoire, la vie quotidienne des civils, des soldats ainsi que la libération par les Américains nous sont contés.

La bibliothèque et son fonds bénédictin

2 salles de 5 mètres de haut, dont une carrée avec de belles moulures de plâtre au plafond, et l’autre longue de 50 mètres, des boiseries en chêne du XVIII ème siècle pour accueillir 9 000 livres hétéroclites sur l’agriculture, l’astronomie, la botanique, la médecine, la zoologie, la numismatique.

La bibliothèque : env. 9 000 ouvrages entre boiseries et moulures

Parmi ces livres, des pièces rares : 86 incunables (livres imprimés au XV ème siècle) et 1 150 ouvrages du XVI ème mais surtout le « Graduel », un manuscrit de 1463, le « Missel de Toul » imprimé en 1502 et les belles reliures du cardinal de Retz qui vint à l’abbaye lors de son exil de 1662 à 1679.

Le musée d’art sacré de la ville

Le bras-reliquaire de Saint Maur et le baiser de paix-reliquaire

Dans l’aile sud de l’abbaye ce petit mais superbe musée inauguré en 1998 offre un panorama de toute beauté de l’art religieux meusien depuis le XIII ème siècle.

La croix de Wassebourg

Des habits sacerdotaux, des ostensoirs, des statues polychromes ; mais surtout la croix de Wassebourg, le bras reliquaire de Saint Maur et des cires habillées.

Cire habillée de Saint Pierre du 18 ème siècle

La première est une croix d’orfèvre de procession de la Renaissance donnée par Richard de Wassebourg (archidiacre de Verdun) à sa paroisse natale de Saint-Mihiel en 1555 (bois, argent, agate, perle, calcédoine).

Témoin de l’importance du culte des reliques au Moyen Age, le bras reliquaire exécuté en 1464 contient un tibia de Saint Maur, évêque de Verdun au IV ème siècle (bois, argent et cuivre doré).

L’enfant Jésus, cire habillée du 19 ème siècle: cadeau donné lors d’un baptême

D’origine nancéienne au XVIII ème siècle, la cire habillée est une figurine profane ou religieuse de cire mise en scène dans une boîte décorée de coquillages, de verreries, de perles. Les pièces présentes sont bien sûr religieuses et étaient de cadeaux offerts lors des baptêmes. On verra un beau St Pierre du XVIII ème et un enfant Jésus du XIX ème siècle.

Les croquets et rochers de la pâtisserie Mageot

Pour se restaurer après ces visites, la pâtisserie chocolaterie Mageot (spécialité de rochers praliné & caramel et de croquets dont la recette remontant à 1854 était adorée par Raymond Poincaré lors de ses séjours dans sa résidence de Sampigny en Meuse).

03 29 89 01 44

 

Infos à l’office de tourisme : 03 29 89 06 47

Abbaye Bénédictine, 8 rue du palais de justice 55 300 Saint-Mihiel

www.tourisme-meuse.com

La mise au tombeau de Ligier Richier

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