Boilly chroniques parisiennes

Le musée Cognacq-Jay présente le portraitiste Boilly et ses chroniques parisiennes.

Tout comme pour l’exposition Proust de Carnavalet, Paris et son public est au cœur de la toute récente exposition du Musée Cognac-Jay autour de Louis-Léopold Boilly.

Cette exposition-là est un petit bijou de précision, d’humour et de créativité dans le dessin, la peinture.

Louis-Léopold Boilly est en effet inclassable : un caricaturiste grinçant, un virtuose du pinceau, un inventeur du trompe-l’œil (partie de son œuvre que je n’aborderai pas ici même).

 

Jean qui rit (collection particulière)

Boilly (1761-1845) est le chroniqueur de plusieurs périodes compliquées des XVIII et XIX ème siècles : la révolution de 1789 et celle de 1848.

Portraiturer les Parisiens, peindre des scènes urbaines est le principal de son travail : vision de badauds regardant le spectacle de polichinelle, arrivée de la diligence et retrouvailles des amants, scène de carnaval, distribution de vin à l’occasion de la fête du roi, passage de la planche, réunion d’artistes dans un atelier… Boilly n’est pas un peintre de cour dont la seule clientèle est l’aristocratie ou / et la bourgeoisie montante.

 

Le passage d’une planche lors d’une averse (Louvre)

C’est le peintre de Paris, des grands boulevards et de ses lieux de sociabilité tels que cafés, théâtres. Et pour Boilly comme pour un Balzac, un Baudelaire ; Paris c’est son ‘petit peuple’.

Arrivée de la diligence (Louvre)

Boilly se plaît à peindre plus de 5 000 visages, dont près de 1 000 sont aujourd’hui connus.

Au-delà de la peinture, l’œuvre est aussi magistrale et de surcroît pleine d’humour quand il s’agit des caricatures. La série des Grimaces de Boilly dépeint l’avarice des uns, la luxure des autres, les défauts et / ou qualités de telle ou telle profession. Sur une caricature, l’œil se fait envieux, la bouche se tord de douleur, le nez se retrousse, les mains deviennent crochues dévoilant les passions et les manies des hommes et des femmes selon leur caractère, leur archétype sociétal. Par leur justesse, leur hardiesse, leur méchanceté, ces caricatures contrastent avec la douceur, la pondération des portraits.

Des grimaces criantes de vérité (collection particulière)

En deux mots, cette exposition est un petit délice de détails, de précision et si vous aimez la splendeur du XVIII ème siècles (mobilier, porcelaine) les collections permanentes de ce musée sont très belles.

40 portraits vers 1798 (collection particulière)

Musée Cognacq-Jay

8 rue Elzévir

75 003 Paris

Tél : 01 40 27 07 21

Du 16 février au 26 juin 2022

en ouverture le panneau des 40 portraits

visuels fournis par le musée lui même

-->
Show Buttons
Hide Buttons