Aperçu du château de La Roche Guyon

Le château de La Roche-Guyon, une immersion dans 1000 ans d’histoire de France.

Patricia M Colmant vous y entraîne.

Les amateurs de Blake et Mortimer connaissent ce lieu dont l’étrangeté inspira Edgar P. Jacobs. Le scénariste de BD y fait faire à son héros Mortimer un voyage fantasmagorique à bord du « Chronoscaphe », la machine à remonter le temps. Et le héros, victime par la machine du « Piège diabolique », s’évanouit dans le temps et dans le dédale des souterrains creusés dans ces falaises crayeuses grignotée par la Seine au fil des millénaires. Dans une des cavités ou bove, est exposée depuis 2016, une reproduction du « chronoscaphe », mais ce n’est pas la seule merveille à découvrir au château de La Roche-Guyon, à 60 km de Paris.

Cette forteresse, entièrement creusée dans la roche au Moyen-Age a gardé son mystère troglodyte dans lequel on pénètre, jusqu’à son sommet, non sans effort, en gravissant les 250 marches taillées dans le calcaire des coteaux de la Seine. Véritable passage secret, il débouche, depuis le XIIè siècle, sur un donjon d’où la vue sur les méandres du fleuve est époustouflante. L’ascension est rude, mais aucun visiteur ne la regrettera. Seule petite frustration à mi parcours : il y’a un sublime pigeonnier avec 1200 trous, sans aucun volatile…

La façade 17 ème adossée à la falaise et le donjon médiéval qui la surmonte

Du donjon, on a un regard vers la Seine sur le Vexin à la gauche et sur la Normandie vers la droite car ce château dont les fondations remontent à l’an 911 est aux confins des deux régions. Sa visite est une leçon illustrée de l’histoire de France, s’étant étoffé, au fil des siècles, d’abord horizontalement car les suzerains et autres châtelains continuèrent de creuser dans la falaise pour agrandir l’espace habitable. On appréciera la chapelle troglodyte restaurée, au XIXè par le cardinal de Rohan, un temps héritier du domaine. Mais aussi verticalement : les familles propriétaires successives construisirent aux pieds des falaises et ce, dès le XIIè. De forteresse, le château devint une résidence accueillant vie aristocratique et mondanités façon grand siècle. Les tapisseries d’Esther qui ornent le grand salon sont là pour en témoigner. De même, les superbes écuries du XVIIè qui s’ouvrent sur la grande esplanade bordée par les caves troglodytes que le maréchal Rommel, installé au château, transforma en casemates en 1944.

Du donjon vue sur les jardins

Au XVIIIè, le duc de La Rochefoucauld  avait fait de grands travaux d’embellissement avec une entrée monumentale, des pavillons de réception et des terrasses pour profiter de la vue et du jardin potager créé dès 1697 en bordure du fleuve. Cet espace de 4 hectares a d’ailleurs été restauré en 2004, tel qu’il était à l’origine. Labellisé « jardin remarquable », il produit fruits et légumes bio vendus à la boutique du château.

Fête des plantes, expositions, festival littéraire ( Victor Hugo ou Lamartine séjournèrent au château), ateliers pédagogiques et spectacles animent la vie de cette propriété du Val d’Oise toujours à la famille La Rochefoucauld, mais établissement public de coopération culturelle depuis 2003.

L’escalier

Patricia -M. Colmant

www.chateaularocheguyon.fr

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