Alaïa
« Le » premier parfum du couturier tunisien : la sortie N° 1 de juin 2015 en matières de fragrances.
Il était un des derniers grands couturiers à ne pas avoir son propre jus (normal, il est tout sauf dans une logique rentable et « marketisée » de produit) !
En tant qu’homme du Maghreb (pays d’origine la Tunisie), on s’attendait à un jus oriental où l’oud, le patchouli, l’ambre se seraient côtoyés ; mais non sa madeleine proustienne était sa grand-mère jetant des seaux d’eau fraiche sur la chaux d’un patio brûlé par le soleil.
Il était courtisé par tous les grands noms de l’industrie de la beauté (Chanel, Guerlain) et dans ses collections artistiques personnelles se trouvent des flacons de certains grands couturiers d’antan (Poiret, Schiaparelli). Mais il voulait attendre le moment adéquat où « son » odeur réellement aboutie serait enfin la bonne. Il souhaitait donner du temps à son imaginaire, à sa folle créativité et ne pas créer un coup marketing, mais bien un classique pérenne de la parfumerie française ; d’où son association avec la maison BPI qui possède de belles licences et gère les parfums de couturiers stars (Issey Miake, Narciso Rodriguez et surtout Elie Saab).
Connue des fashion addicts son antre de création de mode et temporairement son « labo » de parfumerie est à cheval entre la rue de Moussy et la rue de La Verrerie. Quel est le nom de ce couturier aujourd’hui bien parisien ? Azzedine Alaïa.
L’ex enfant d’Afrique du Nord sort tout début juin dans ses propres boutiques et à compter du 22 juin en exclusivité aux Galeries Lafayette sa première fragrance, l’eau de parfum Alaïa.
Via le travail du nez, Marie Salamagne de Firmenich, le sillage ne s’organise pas comme d’habitude en une trilogie tête – cœur – fond ; mais en trois impressions de fraîcheur (notes aériennes retranscrivant l’eau et poivre rose pour la pétillance), de fleurs (pivoine et freesia) et de peau (notes animales et musc afin d’apporter une enveloppe charnelle à l’odeur).
Signé Martin Szekely, le flacon est un archétype pour la parfumerie : classique, épuré… Néanmoins cette bouteille là ne peut être que signée Alaïa. La face du flacon est un mélange entre le moucharabieh et le perforé Alaïa de sa ceinture emblématique créée en 1992. Noir et nude sont les deux teintes de la bouteille et les couleurs marquantes de sa mode, tandis que le bouchon est une fort belle bobine de fil d’or.
Eau de parfum, 124 € les 100 ml.
Les visuels de robes sont ceux de l’exposition au Palais Galliera (crédit : Pierre Antoine)