Connaissez-vous les poupées Kokeshi ?

Au-delà du jouet traditionnel, les poupées Kokeshi sont un symbole ancestral de l’art japonais.

Focus sur un petit bout de ce patrimoine japonais.

Par l’intermédiaire d’un ami féru du Japon, j’ai découvert cet objet traditionnel et succinctement je vous livre quelques infos

Une poupée ? Non un symbole

Vers le milieu de la période Edo (1603-1867), nombres d’artisans du bois kiji-shi se sont établis autour des nombreuses stations thermales ‘onsen’de la région de Tôhoku, fabriquant des bols et plateaux en bois qu’ils vendaient aux voyageurs.

Puis, ils ont commencé à fabriquer ces poupées Kokeshi que les visiteurs ramenaient comme cadeau souvenir.

On pense aujourd’hui que la préfecture de Miyagi est leur véritable lieu de naissance.

Les poupées sont réduites à leur plus simple expression, avec une tête ronde et un corps cylindrique.

Les kokeshis de Yajiro

L’étymologie du mot kokeshi est aussi sujet à un affrontement des hypothèses.

Pour certains, le terme ko découlerait de ki (arbre) et keshi signifie raboter, gratter.

D’autres prétendent que ko renvoie plutôt au mot enfant en japonais et keshi provient du verbe kezuru, pour supprimer.

Les poupées au style perpétué depuis la période Edo sont appelées « kokeshi traditionnelles » et se distinguent des « nouvelles kokeshi » qui peuvent être façonnées et peintes librement et des « kokeshi créatives« , dans lesquelles l’artiste fait preuve de sa propre originalité.

Appelées par des noms différents selon les régions : kideko, kogesu, kiboko ; c’est en 1940 qu’il fut décidé du terme unique de kokeshi.

Une kokeshi de Naruko

Quel bois pour ces poupées ?

La sélection du bois joue un rôle primordial dans la qualité de ces objets. Le cornouiller, bois à la fois très dur et flexible, est toujours utilisé pour la fabrication ; même si certains artisans utilisent aussi parfois d’autres bois de châtaignier ou de cerisier.

Après avoir sélectionné le bois, des petits rondins sont coupés, puis la tête et le corps sont sculptés séparément à l’aide d’un tour et d’outils spéciaux. Une fois la sculpture voulue obtenue, les différentes pièces sont polies très finement afin d’avoir une surface la plus lisse possible et une finition parfaite.

L’étape suivante est celle de la peinture de la poupée. Là encore, les deux parties sont peintes séparément et à la main. Traditionnellement, les poupées Kokeshi ne comportaient que trois couleurs : rouge, noir et/ou jaune.

Une fois séchées, elles sont recouvertes d’une couche de laque qui améliore leur éclat et leur durabilité.

Les poupées peuvent avoir un aspect très différent selon les régions de création, les couleurs ou encore le design choisis par l’artisan. Chaque pièce est donc unique.

Au musée Zao, démonstration de fabrication d’une poupée

Des particularismes par région

On distingue ainsi communément entre dix et douze sortes de poupées au Japon qui reflètent les styles des six préfectures différentes. Ces poupées sont prisées des locaux et collectionneurs depuis plus de 100 ans.

Les kokeshi Yajiro se trouvent dans la ville de Shiroishi, dans la préfecture de Miyagi, où existent différentes sources thermales.

Les caractéristiques : une tête portant un motif multicolore en forme de capuchon ; des franges de cheveux latérales décorées ; un corps ondulé en largeur avec une base plus large pour la stabilité ; une taille accentuée par une combinaison de lignes horizontales multicolores ; un petit nez et une bouche rouge accentuée.

Les kokeshi Yamagata sont dotées d’une petite tête et d’un tronc mince. Elles sont décorées de motifs de pruniers, de fleurs de cerisier ou de chrysanthèmes.

 Originaires des sources thermales d’Onyu dans la préfecture d’Aomori, les kokeshi Tsugaru se caractérisent par la variété de leurs styles d’expression, de leurs types et de leurs motifs. La tête et le corps sont taillés dans un seul arbre. La tête est petite, souvent coiffée avec une coupe au bol ou en chignon pour un corps rétréci et une base ourlée.

Les motifs sur le corps comprennent des peintures de Daruma (le fondateur de la tradition Zen du bouddhisme), des lignes, et des motifs de fleurs tels que des pivoines ou des camélias.

Les kokeshis de Tögatta (région des sources thermales de Tōgatta, d’Aone et de Akiu, dans la préfecture de Miyagi.

Les poupées sont connues pour leur visage doux et souriant, leurs yeux fendus en forme de croissant et la beauté de leurs motifs.

Où voir les plus belles kokeshis ?

La plus grande collection est au musée Zao Kokeshi.

Des kokeshis de Togatta

Ce musée a été ouvert en 1984, c’est un bâtiment moderne en harmonie avec la nature environnante, au pied des majestueuses montagnes de Zao.

5.500 poupées traditionnelles et jouets en bois provenant de tout le Japon y sont exposées.

Si vous avez la chance de visiter le pays du Soleil Levant, n’oubliez pas d’aller voir ce musée et de ramener une kokeshi.

 

Au musée Zao la collection de 5 500 poupées

A Paris, on peut trouver ces poupées à la Maison Wa

8 Rue Villédo, 75001 Paris

01 40 26 66 70
Pour se rendre au musée de Tokyo, utilisez le JR EAST PASS disponible pour les étrangers.

Le JR EAST PASS (Tohoku Area) coûte 20 000 yens pour les adultes et 10 000 yens pour les enfants. Il permet de voyager de manière illimitée pendant cinq jours consécutifs à bord de tous les trains JR East (dont le Shinkansen), certaines autres compagnies ferroviaires et les bus JR dans la zone désignée.

En commençant par un voyage à Tokyo depuis l’aéroport de Narita ou de Haneda, vous pouvez vous rendre dans la région du Tohoku et dans de nombreuses autres régions de l’est du Japon regorgeant charmes japonais encore méconnus. Profitez pleinement de votre voyage au Japon avec ce pass au prix avantageux !

Plus d’infos : https://www.jreast.co.jp/multi/fr/pass/eastpass_t.html

 

 

 

 

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